Comble-sur-loup

Le Baron Sausas Taver ne gouvernait plus sa ville mais c'était les fidèles d'Ambre. Terreur et torture, voilà comment ils dirigeaient. Les villageois étaient terrorisés et se pliaient aux prêtres.



Un garçon de 10 ans et sa soeur de 8 ans qui avaient l'air physiquement d'en avoir beaucoup plus portaient un panier en osier rempli de cailloux. 

Le petit garçon vit l'étranger, l'homme de Gnarlak, passait à côté de lui et lui souffla

_ Aidez nous s'il vous plaît.
Le garçonnet ne s'arrêta pas et continua son chemin.

_ Vous rentrez comme ça chez les gens? S'offusqua le père
Le garçon se mit entre son père et le Consiglière. Il avoua qu'il avait demandé son aide et prit la parole
_ C'est les prêtres d'Ambre qui nous mènent la vie dure
_ Tais toi mon fils! tu vas nous causer des ennuis. S'inquiéta le père.
_ Il vient de Castellac Père, il peut nous aider et cesser cette tyrannie. Hein M'sieur? 

_ Trop risqué! dit le père
_ Vous croyez que nous pouvons sortir par la grande porte? Que nenni, nous sommes cloîtrés...enfermés dans ce village...nous sommes damnés! Les prêtres d'Ambre ont des espions partout. Quittez cet endroit sinon...

Le père de famille n'était pas sûr...
_ Si ça peut chier? Je ne sais même pas par où commencer. Tu penses qu'en une nuit nous pouvons tous, enfants, femmes et vieillards se barrer d'ici? Puis arpenter la cambrousse dans le noir avec les bêtes sauvages qui y rodent et partant sur le principe que nous ne serons pas pris en chasse par l'armée d'Ambre? Je continue la liste ou ça te suffit pour te faire comprendre que ton plan est foireux, voué à l'échec et mène vers une mort quasi certaine.

Le père de famille réfléchissait mais cet inconnu avait raison.
_ Je vais vous trouver ça mais pas ce soir, demain. Vous pouvez rester ici cette nuit et d'ailleurs il est préférable que vous restez ici, caché. Les prêtres d'Ambre vous tomberont dessus s'ils vous voient trop traîner dans le village. Ils vous questionneront, vous comprenez?

Le Consil s'assit en remerciant ces gens de peu et commença à manger sans critiquer. Cette famille n'avait pas grand chose et pourtant ils offraient l'hospitalité à un étranger. 
Il termina sa soupe d'une traite. Il avait encore faim mais ne demanda plus rien. Il s'affala sur le dos de la chaise en massant son ventre
" C'est amplement suffisant et ça fait du bien. Je marche depuis un moment, cette soupe m'a regonflé à bloc."
Pendant que la famille mangeait doucement, il continua à parler du plan d'action pour demain

" Les prêtres d'Ambre doivent savoir qu'un petit nouveau est arrivé. Ce soir je vais me faufiler dans les rues et créer une nouvelle sortie.

Ainsi demain soir nous pourrons se carapater. Trouvez moi uniquement des hommes célibataires. Si des hommes mariés nous accompagnent je parierais que les fous vont se venger sur leur famille. Évitons un massacre inutile.

Tout ceci sera bientôt qu'un pénible souvenir. Le peuple va se soulever et renverser le pouvoir. Une assemblée de juste va prendre la place. Terminé la tyrannie et le despotisme du roi et ses prêtres. Le peuple se meurt et le roi gazouille avec une putain, c'est intolérable."

Le Consil était embêté. Il fallait ruser et la ruse ce n'était pas son truc. Il chercha la faille. Deux heures plus tard, les gardes quittèrent leur poste.
Il afficha un grand sourire. Les portes n'étaient plus sous surveillance mais pendant combien de temps? Alors il attendit et compta avec ses doigts.

Son sourire s'effaça rapidement lorsque à peine deux doigts levés il vit la relève.

Le bras droit de Gnarlak entendit du bruit. Il se cacha et vit deux enfants qui rentrèrent dans le village. Ces petits gredins avaient caché une ouverture dans les palissades avec des planches en bois et un tas de sacs abîmés de farine.
Le Consil sourit, il avait trouvé un moyen de sortir.

Le père de famille hocha la tête.
_ Finalement la tâche a été facile. Il n'a pas été difficile de les convaincre. Une vingtaine de courageux sont prêts à vous suivre. Mais ils ont une seule condition. C'est de mettre la corde aux prêtres.

Après une journée de labeur forcé, Ven Vinder rentra chez lui sans prendre la peine de se poser un instant. Il attrapa sa fourche en bois et un couteau à dépecer qu'il glissa entre sa ceinture et son pantalon.
Il embrassa sa femme et ses enfants.
" Je vais revenir et le cauchemar sera terminé. Il faut que j'y aille, nous ne pouvons pas continuer à vivre ainsi."
Et il partit. Sur le chemin il croisa d'autres pères de famille, décidés mais avec des yeux humides.

(26 J, à la nuit tombée)

Le Consil. arriva à faire sortir les fermiers et pères de famille puis prirent la direction de Mortval qui était le point de ralliement.

Ils arriveraient à destination dans la journée du 28ème J.

Le bras droit du Boss était content, il avait réussi à réunir une petite armée de fourches. Ce qu'il fallait pour faire trembler le pouvoir. Parce qu'en plus des fermiers, une bonne partie des habitants de Castellac devaient s'ajouter à la rébellion.