La livraison

"Ben j’crois bien ki veut kon participe aussi ! On y r’tourne ? En même temps, si jamais par miracle ils se dégottaient un batal …

Un batal ?

Ben oui, un batal, des bateaux, c’est pas comme çà qu’on dit ?

Laisse tomber … donc tu disais ?

Ouais ben si ils se dégottent un rafial …

Hein ? … ... non c’est bon, j’ai compris (un rafial, des rafiots … qu’il est con ce Zib’)… continue …

Ouais donc, la drow serait capab’ de filer sans nous attendre pour le coup !

T’as pas tort ! Et adieu oseille, veau, vache, cochon !

Hein ?

Nan laisse tomber, j’me comprends, c'est l'essentiel !"

"Hé mais non mais attends ! J'te dis qu'ils vont tenter de s'le chopper tous seuls et se barrer sans nous après !

T'es sûr ?

Ben tiens, ils reprennent la ramette ! C'est qu'ils s'en foutent de notre accostage ! Viens donc ! On va les rattraper par la berge, on va faire le tour au sec !

Rha les lâcheurs !

C'est pas nous kon les a lâchés pour aller au sec ?

Ouais ben moi j'préfère accoster au sec que dans l'eau !

T'en fait un beau de korsaire toi ! Arf ... le korsaire des plages !

Ouais ben ils auraient quand même pu piger plus vite c'kon faisait ! Et pivoilà !

Aller, hop, hop, hop !! Dépêche !

Tu peux parler l'unijambiste ! Moi j'peux courir plus vite que toi !"

"Faudra kils revoient leur vokabulaire, j'appelle pas çà un abordage ! J'appelle çà une rékizission ! C'est pas pareil ! Et ce fichu machin qui nous nargue en plus ! Il a rien foutu le fainéant ! C'est la noiraude kà tout fait ! C'est d'la triche de faignasse çà !

Arrête de râler ! Fonce ! Ils vont se barrer sans nous !!"

Les 2 gobelins cavalaient sur le ponton en direction du bateau.

"Emissaire du Ki de Koi ?!? ... Nan ... tu dékonnes là ? (voyant la tête du vieux, il était clair qu'il ne plaisantait plus) ... Agaaaa ...

(A voix très basse à Shlykkro) ... J'la sens mal s't'affaire ! J'la sens mal !"

(NDLR : Tiens c'est marrant comme d'un seul coup, plus aucune blague ne sort de sa bouche)

Toujours à voix basse pour pas que les marins entendent :

"Mais-non-mais-sé-pas-çà ! Bien sûr que j'le savais d'jà mais c'est l'fait k'elle s'en vante officiellement, j'croyais k'çà devait être un secret et k'on arrivait ici discrètos, alors ke là, c'est arrivée officielle et tout le tintouin ! Ziss izz not' la même choze !

Voilà pourkoi j'trouve que çà craint un max !"

A voix normale :

"Bon en même temps, si les poules roulent ... alors tout baigne dans l'huile bouillante !"

Zibotron l’empoigna par les cheveux mais elle hurlait toujours, en état de choc.

"Mais ferme là !"

D’un coup de boule, il la sonna pour le compte, groggy. Un léger filet de sang sur l’arcane sourcilière, il avait oublié le pourtour métallique de son œil bionique. Il se pencha sur elle et lui murmura à l’oreille :

Reste trankille ! Laisse-toi faire et je te laisserais partir !

Il déploya sa griffe métallique et la saisit par le col, d’un grand mouvement de haut en bas, il fendit entièrement la robe sur toute sa longueur. Il la plaqua au sol et glissa sa main valide sous les vêtements coupés. Elle essaya vainement de se débattre mais il commença à lui faire son affaire. Maintenue au sol par la poigne métallique, il s’avérait bien plus difficile à déloger qu’un gobelin normal. Au moins avait-elle arrêté d’hurler.

Pendant ce temps, les loups se nourrissaient et Schlykkro fouillait minutieusement le chariot.

Alors qu’il se rhabillait, il revint se pencher au dessus d’elle :

Bon aller, file ! Profites-en, ils sont occupés !

Il se retourna le temps de finir de se rhabiller et de lui laisser l’opportunité de lui fausser compagnie lorsqu’il entendit un râle étouffé. Il tourna la tête et vit Schlykkro penché au dessus de la femme, il retirait l’une de ses lames ensanglantée de sa gorge tandis qu’elle s’écroulait inerte.

"T’es trop sentimental ! Andouille !

Et alors ? Et si j’étais fier d’être sentimental ? Dans ta bouche, c’est un défaut ! Mais moi j’trouve k’c’est plutôt un kompliment !

Pfff ! T’es chiant !

Ouais c’est çà ! Alors, t’as trouvé koi ?"