Le voyage d'Izilbêth

(HRP : le voici : L'armée de Kalaad

Depuis le passage de l'armée de Kalaad, Les éclaireurs restés en observateurs ont rappelé tous les villageois. Hormis quelques pans de murs reconstruits, ils n'ont déploré que peu de dégâts et pas de pertes humaines. Les pêcheurs sont occupés à reconstruire des barque de pêche, car en plus de toutes les épaves que contenaient les fonds marins autour des récifs et le long de la plage et du ponton, ils ont aussi pris les bateaux en état.

Tous les villageois en sont encore à discuter des histoires incroyables racontées par les observateurs. L'idée qu'un nécromancien redonne vie à tout un tas d'épaves moisies, et y embarque toute une armée pour naviguer direction le large, ils n'y comprenaient rien.

Seule mauvaise nouvelle au tableau, de l'homme envoyé chercher des renforts à Harmadrya, aucune trace. Il n'était pas encore revenu, et personne de la cité n'est venu depuis. Et les squelettes de Dagda seront formels à ce sujet, l'homme n'est jamais arrivé jusqu'aux portes de la cité. )

L'aubergiste changea de tête lorsqu'elle lui raconta que personne n'était au courant à Harmadrya.

"Vous l'auriez forcément croisé ... Il lui est forcément arrivé quelque chose ... C'était un de nos meilleurs éclaireurs et il avait pris le meilleur cheval ...

Même si vous avez réussi à venir jusqu'ici à pied, rien ne garantie qu'il ne vous arrivera pas la même chose qu'à lui si on vous passe un cheval, on est toujours plus discret à pied ...

Comment faire ...

(Comme l'un des vieux du village était à sa place fétiche de pilier de comptoir, il avait en partie entendu la conversation) ... Dans le temps, on avait une tour de garde là-bas sur la colline, il suffisait d'allumer le feu d'alerte et même à 5 jours de cheval de distance, la cité pouvait le voir !

T'as raison le vieux ! Elle n'est plus très fraiche, mais si on s'y met tous pour la retaper, elle sera d'aplomb en peu de temps ! On aura qu'à refaire un feu ! Euh par contre, y a un code ? Genre qu'on puisse faire la différence entre "urgence attaque" et "danger à signaler mais moins urgent" ? Vu que l'armée des morts-vivants n'est plus là depuis longtemps ...

(Le vieux se tapa le front, Ah ces jeunes !) ... Ben oui corniaud ! Evidemment qu'il y a un code ! Des substances à mettre dans le feu pour lui faire changer de couleur et sur le volume de la colonne de fumée suivant la quantité de bois à mettre ... Le sage les connait par cœur !

Ok !

Bon ben mam'zelle, pour la cité, on oublie la méthode rapide, elle est visiblement trop risquée ! On va remonter la tour ! J'va demander à quelques hommes de s'y atteler au plus vite !

Après question bateau, on n'en a pas encore beaucoup ! La plupart sont en cours de construction ! Et avec tout ce temps sans pêche, je pense que les premiers à l'eau vont repartir au boulot ! Mais si vous pouvez attendre quelques jours, on aura sûrement un bateau et ses bateliers pour partir le long de la côte faire du ravitaillement auprès des autres patelins ! Ils pourront vous prendre à ce moment là ! "

"Pour ? Le bateau ? Pas besoin ! Je vous préviendrais dès que c'est bon ! Le premier qui part en cabotage, je lui parle de vous !

Pas de soucis pour la chambre, vous êtes notre première visite depuis ... depuis l'incident ... "

Le patron semblait content d'avoir un visage nouveau avec qui discuter. Il répondait volontiers, tout en essuyant ses verres.

"Non ! Hormis cette "transhumance" ... rien d'autre ! N'empêche, on ne se rendait pas compte du nombre d'épaves qu'on pouvait avoir dans nos fonds marins, que çà soit là le long du quai ou au large dans les récifs, mais d'après les descriptions, çà en faisait pas mal en fait !

Cà fait même un bail qu'on n'a pas vu le moindre gobelin trainer dans les parages. Après, je sais pas si ce sont tous ces morts-vivants qui ont nettoyer la région des peaux-vertes, ou si c'est juste une coïncidence ... mais depuis, personne n'est venu nous embêter !

C'est déjà çà de gagné ! "

"D'après ce que nous ont dit nos éclaireurs, ils sont partis plein ouest ... d'autant que je sache, y'a pas grand chose par là ... Alors c'est plutôt bizarre !

Ceci dit, je plains la ville portuaire qui va voir débarquer cette armada ! "

Il lui fallu attendre plusieurs jours le temps que les premières barques de pêcheurs soient en activité. Les constructeurs s'attelèrent alors aux bateaux plus conséquents qu'une simple barque. Izilbêth voyait les travaux avancer à vue d'œil. Cet évènement avait redonné de la motivation aux hommes pour reconstruire au plus vite.

Alors que le tavernier passait à côté d'elle pour poser une main rassurante sur son épaule et lui signifier qu'elle pourrait bientôt partir, elle aperçut Varag arriver du nord, juché sur une petite charrette qui semblait bien vide. Il avait une mine sombre. Il alla à la taverne discuter avec le tavernier.

Il annonça alors que tous les villages orcs dans l'intérieur des terres avaient été rasés et là le tenancier comprit. L'armée des morts-vivants avait agi comme un rouleau compresseur, incorporant les orcs à ses effectifs.

"Une armée de mort-vivants ? Vos bateaux ?? Cé koi c'bordel ?!? "

"Pour la patronne et Léviander, pas de prob' j'leur dirais ! Pour Llanowar, çà dépendra s'il est enkore là kand j'rentrerais ! Il était sur le départ pour retourner chez lui !

Ouais, c'est normal ... mais bon ... fait gaffe kand même ! Cà dégomme dur là-bas ! "

Toutes les villes elfiques avaient été saccagées, alors le coup de retrouver ses parents, Varag n'était pas très confiant.

*Mouais ... espérons komme tu dis ... *

"Bon ben moi, mon tour dans les terres se termine là, je r'tourne en ville ! Je leur filerais les infos et ton messages ! Et si j'kroise sur la route des gens ki veulent rev'nir, j'les escorterais !

Bonne route et bon kourage !"

Varag prit congé et repartit en direction de la cité.

Quelques temps plus tard, le premier bateau plus costaud qu'une barque de pêcheurs fut terminé. Parmi les pêcheurs, les volontaires furent vite trouvés pour constituer ce premier équipage.

Le tavernier alla voir Izilbeth.

"Le bateau est prêt ! Ils vont charger les provisions et normalement, il devrait partir demain à l'aube, çà vous va ma p'tite dame ? Ils ont prévu une place pour vous ! Cà vous laisse le temps d'vous préparer à partir !"

Pour les villageois, la journée se passa aux préparatifs du départ, pour la cliente de l'auberge, ce fut l'attente, longue mais qui prenait enfin fin.

Pendant ce temps, les barques de pêches revenaient en fin d'après-midi. L'approvisionnement en poissons battait son plein. L'une des cales du bateau était remplie en sel et un stock de poissons était chargé à l'intérieur, bien conservé dans le sel. Une espèce endémique du littoral, qui se vendrait bien en ville à cause de sa rareté là-bas.

Au petit matin, l'un des marins rentra dans l'auberge pour réveiller Izilbeth mais le tavernier tout sourire lui montra la seule table occupée à cette heure. L'elfe était déjà prête.

"C'est bon Mam'zelle ! On va partir ! Vous pouvez embarquer !

Bon voyage et bonne route ! " lui lança l'aubergiste tandis qu'elle partait dans le sillage du marin.

"Oh vous savez, fallait de toute façon qu'on aille en ville, ne serait-ce que pour faire le ravitaillement pour tout le village, et aussi vendre nos productions à la criée ! Alors çà aurait été dommage de ne pas vous rendre service et de vous déposer ! Pas de problème ! Par contre, on n'a pas trop de cabines, alors si çà vous dérange pas trop, faudra partager l'espace avec nous !"

Ils montèrent à bord. Le bateau largua ses amarres et le voyage retour put commencer ...

Les premiers jours, le voyage se passa sans problème notable. Postée à la proue du bateau, Izilbêth avait toujours en vue la côte. Les pêcheurs étaient des caboteurs, pas des marins de haute mer. Cependant, depuis la veille déjà, Izil avait une impression bizarre lorsqu'elle quittait son poste. Tandis qu'elle regagnait l'arrière du bateau, une impression désagréable l'assaillait jusqu'à ce qu'elle s'installe dans son hamac.

Le bateau de transport de pêche du village n'était pas bien grand, il n'y avait qu'un seul espace où tout le monde dormait, chacun son hamac. Il avait fallu faire avec la promiscuité.

Le lendemain matin, lorsqu'elle quitta l'intérieur pour accéder au pont, elle resta un instant à fixer la poupe. Après quelques secondes, un détail attira son regard. Juste à l'affleurement des vagues, quasi entièrement immergé, une forme semblait suivre le bateau à vitesse identique.

Le capitaine arriva à son niveau

"La poiscaille habituelle qu'on pêche dans nos filets !"

il sortit de sa besace une vieille longue-vue au cuivre un peu vert-de-gris. Il l'ajusta à son œil directeur et fixa les affleurements indiqués par Izilbeth.

"Mille millions de mille sabords !!!"

Il passa la longue-vue à un vieux pêcheur à la barbe fournie et à l’œil quasi fermé. Il porta la lentille à son œil valide et observa à son tour.

"Sacrebleu !"

Le vieux passa à son tour la longue-vus à Izilbeth.

Regardant à son tour, elle vit plus distinctement la "chose" qui les suivait à bonne distance. De prime abord, on aurait dit un poulpe géant, à ceci près qu'il nageait de manière moins fluide. Et pour cause, il semblait en partie décomposé, mais certains "manques" étaient comblés : La moitié droite de sa tête manquait, sûrement dévorée par un autre monstre marin, mais la coque d'une barque retournée et quelques cailloux bouchaient le trou. De même, plusieurs de ses tentacules étaient tranchés en partie, mais les longueurs manquantes étaient remplacées par des rames brisées ou des planches de pont de navire.

"Tudieu !! Mais c'est bien sûr !! Le bidule nécrochose-tique je sais pas comment on dit ! Qu'à relevé tous nos vieux bateaux et les épaves des navires marchands au large ! C'te vieux poulpe tout moisi a dû y avoir droit aussi ! Mais lui, ils l'ont pas emmené !

Çà n'explique pas pourquoi il nous suit ?" fit remarquer le capitaine.

"Accélérer, on ne va pas pouvoir, notre rafiot ne peut pas ! Vos flèches je sais pas, si c'était un vivant, j'aurais dit oui, mais là ... j'sais pas si çà va marcher ...

Ouais, se garer sur la côte ! En plus ces bêtes là, çà n'aime pas s'approcher avec si peu de fond ! Et si jamais il le fait, on pourra toujours tenter vos flèches ! "

Il se retourna et gueula pour distribuer ses ordres, les marins pêcheurs manœuvrèrent rapidement et le bateau fonça vers le rivage, s'approchant aussi prêt de la côté qu'il pouvait sans s'échouer lui-même.

Le poulpe obliqua en suivant la trajectoire du bateau sans chercher à les intercepter en cours de route. Lorsqu'il arriva dans le "petit bain", il ralentit et commença à utiliser ses membres pour crapahuter sur le fond jusqu'à rejoindre la distance qu'il avait initialement avec la coque et s'arrêta. Il s'affala sur le fond, comme pour se reposer. Il ne dépassait plus de la surface mais était toujours parfaitement visible.

L'elfe vit quelques mines un peu boudeuses.

"Si c'était de la viande fraiche ... çà aurait été intéressant ... mais là on en f'ra rien nous ! fit le capitaine

A oui ? des druides ? ses yeux ? "

Le vieux donna un coup de coude au capitaine.

"Il en a déjà plus qu'un ! L'autre côté de sa tête, c'est une vielle barque ! Vu la forme de la quille, j'pense même que c'est celle du père Kolateur qu'avait coulé l'an passé !

Ah ouais ? Rien qu'à la forme d'une quille, t'es capable de reconnaitre une vieille barque d'une autre toi ? Tu m'en diras tant ! Bon alors du coup, on fait quoi ? J'dis à Mam'zelle qu'elle peut tenter d'y tirer d'ssus ou pas ? "

Là, le vieux ne sut quoi répondre.

C'est alors que des remous agitèrent la surface de l'eau au dessus du poulpe et soudain des projectiles partirent vers le bateau.

"Il nous bombarde !! A couvert !!! "

Tous les marins plongèrent au sol pour être protégés par la rambarde. Plusieurs impacts sur le pont se firent entendre puis plus rien.

Les marins se levèrent prudemment tandis que certains allaient voir ce qui avait été jeté sur eux.

"Des poissons !
C'est des poissons !

Et bien vivants en plus ! fit le vieux derrière Izil tandis qu'il en ramassait un près d'eux qui frétillait encore.

Il nous a balancé une pêche du jour ou quoi ?

Cà veut dire quoi ? Il nous offre des poissons ? "

Le capitaine et le vieux regardaient l'elfe comme si elle avait la science infuse sur les comportements animaux.

"Ben j'm'y connais pas trop en Kraken ... mais ce poulpe géant là a l'air d'une taille ... euh ... naturelle on va dire ... il est à peu près de la taille de notre bateau de pêche !

Ceci dit, ouais, l'intelligence, c'est un trait de caractère de toutes ces bestioles de toute façon ! remarqua le vieux.

Il aurait pu nous attaquer, ou même nous intercepter lorsqu'on a changé de direction ... mais il se contente de rester à bonne distance !

Cap'taine, on va pas rester des plombes à attendre, non ? fit un autre marin.

Ouais c'est clair ! Bon, langue aquatique, j'y connais rien ... on essaie de l'appeler en commun ? "

Comme les autres marins n'avaient pas l'air de vouloir tenter des initiatives, le capitaine se dévoua.

"Héééé !!! ... Euh ... Bonjour ! ... On peut vous aider ? "

Ils attendirent quelques instants durant lesquels rien ne se passa. Puis le poulpe se remit à bouger, il approcha en rampant sur le fond. Il émergea sa tête, comme pour les regarder. C'est vrai qu'avec sa moitié de tête rafistolée et son œil de caillou, il n'avait pas l'air très net.

Soudain un bruit incongru ailleurs sur le pont surprit tous les marins. Pour Izilbeth au contraire, ce bruit était très familier. Alors qu'elle allait crier un avertissement, un marin beugla :

"Tirs à tribord ! "

En se tournant côté droit du bateau elle vit une flèche logée dans bois du bastingage et une autre dans l'épaule d'un marin qui titubait.

Un coup d'œil rapide sur la berge lui permit de repérer des têtes qui émergeaient des fourrés. Déjà, 3 autres flèches s'élevaient dans le ciel, l'une se planta dans le mat près de la tête d'un marin, les 2 autres à l'eau, dans la direction du capitaine, mais trop courtes.

Une flèche déjà encochée, elle n'eut aucun mal à en viser un et son projectile cueillit l'assaillant en pleine tête. Il se pensait camouflé, peut-être assez pour des marins, mais pas pour une archère elfe. Il mourut avant d'avoir compris d'où venait son erreur.

C'est alors qu'un mugissement sourd résonna. L'eau se mit à trembler tandis que le "mort-vipoulpe" se remettait en mouvement, crapahutant de ses tentacules, il se hissa le long du plateau sablonneux jusqu'à la berge qu'il escaladait sous les tirs paniqués des attaquants. Hérissé de flèches, il se jeta sur les fourrés dans une mêlée confuse.

Ils virent alors partir en courant 3 formes humaines vêtues de cuir. Pour les autres, moins de chance. Entre ceux sur qui il s'était jeté et ceux que ses tentacules avaient rattrapés dans leur tentative de fuite, il y eu quelques hurlements de douleurs et quelques craquements.

Puis vint le retour du silence. Le poulpe revint alors lentement vers la berge avant de replonger dans le "petit bain". En se dirigeant lentement vers le bateau, il se remit à nager doucement. C'est alors qu'il lança à nouveau des projectiles vers le pont. Mais cette fois-ci, ce ne fut pas des poissons qui atterrirent sur le bateau : Les cadavres de deux humains vêtus de vieilles armures de cuir rapiécées et d'un gobelours armuré de maille et de plaque. Izil reconnut facilement les cales et les blessures sur les mains des humains, des marques d'archers, et le gobelours portait un gant d'archer en cuir renforcé qui lui protégeait ses doigts.

Le capitaine examinait l'état de l'armure du peau-verte, elle montrait des marques de compressions à cause du poulpe mais hormis çà ...

"Celui-là est vachement mieux équipé que les autres ! Cà existe çà une bande d'humains dirigée par un gobelours ?

Euh y'a que çà qui vous choque cap'taine ? Et le monstre tout pourri là qui nous attaque nos emmerdeurs et nous les ramène après comme un chat ? "

Encore une fois, les marins se tournèrent vers Izil pour avoir son avis d'experte. Quand on a un vrai guerrier à bord, en général, sa parole vaut évangile.

"Ben on a bien une petite barque là pour quand faut aller sur des plages !

Vous voulez dire s'approcher de lui ?
Euh ... Cap'tain, çà vous dit d'y aller ? pasque moi ...
... Moi non plus !
... Moi pareil !
... On est pas super rassurés là !
J'voudrais pas faire ma raclette, mais j'la sens moyenne cette affaire là !

Euh ... (le capitaine se tourna vers Izilbeth) ... je veux bien aller vers lui avec la barque mais ... euh ... vous m'accompagneriez ? S'iou plait ?"

Les marins mirent la barque à flot et tinrent les cordes le temps que le capitaine monte à bord. Il aida Izilbeth à monter à son tour et les marins lâchèrent les amarres. Le capitaine prit les rames et les 2 courageux s'approchèrent du poulpe qui ne bougeait pas.

Tandis qu'ils approchaient, il émergea entièrement sa tête bulbeuse comme pour mieux les voir arriver. Ses tentacules barbotaient pour le maintenir dans une position la plus immobile possible. Lorsqu'il ne furent qu'à quelques coups de rame, le marin s'arrêta et se retourna pour être côte à côte avec l'elfe.

Ce qu'ils n'avaient pas pu voir de loin, c'est que le caillou fiché dans la coque de barque qui figurait l'emplacement de son ancien œil droit, était en réalité un visage taillé dans le marbre et légèrement recouvert de mousses marines. Le poulpe tourna sa tête de 3/4 pour que cet œil / visage leur fasse face.

Le visage de marbre s'anima doucement et ses lèvres commencèrent lentement à bouger. Une voix rocailleuse résonna de l'intérieur de la tête du poulpe.

"Je ... réveillé ... seul ... perdu ... oublié ... nouveau corps ... j'apprends ...

Vu naviguer ... autre animal ... suivre ... puis sentir énergie ... offrir nourriture pour connaître ...

Ennemis ... ressentir agression ... défendre ... j'apprends utiliser corps ... vu vous utiliser même arme chef ennemis ...

Je ... difficile corps ...

... Je ... me nomme Andromalius ... étais capitaine galion ... coulé abordage ... des éons au fond de la mer ... puis soudain réveil seul dans la nuit ... mon cadavre démembré ... une partie de ma chaloupe ... un vieux poulpe a moitié dévoré ... et des morceaux d'une galère ... sont mon nouveau corps ... nécromancie que ceci ... mais nul maître ne m'a réclamé ou ordonné ...

... Lorsque votre bateau pêche en mer ... l'instinct du poulpe a cru ... animal marin ami et voulu suivre ... ai essayé avec ses modes de communication de ... faire contact ... soudain attaque de la berge ... colère brusque ... je ne comprends pas ... ai attaqué pour faire cesser agression ...

Vous ... pas nécromant mais énergie en vous ... donne force à moi ... Plus vous approchez ... plus j'arrive à contrôler ce corps et parler aussi ... sur le chef des agresseurs ... j'ai trouvé bel arc ... vous aussi utiliser arc ... peut être sera utile à vous ... "

La coque de chaloupe qui servait de côté droit à la tête de poulpe s'écarta très légèrement, ne laissant rien voir de l'intérieur, trop sombre, mais juste de quoi laisser passer un tentacule qui tenait quelque chose de long emballé dans un tissu. En fait, ce qu'il utilisait comme un tentacule n'était rien d'autre qu'un bout d'intestin du poulpe. Il approcha son objet de leur barque et le déposa à l'intérieur avant de repartir à l'intérieur et la coque se referma.

Le capitaine s'approcha et déballa ce qui n'était en fait qu'un bout de cape déchiré. A l'intérieur, un arc long composite d'un noir d'ébène. Il le montra à Izilbeth.

"... Je ... ne pas de fonction ... ne sais quoi faire ..."

"Andromalius ... Capitaine ... corsaire sous la bannière du roi Elagabal 1er !"

Izil se rappela qu'avant d'être l'Empire d'Elagabal que l'on connait actuellement, le premier de la lignée s'était autoproclamé Roi au départ. Çà faisait donc un sacré bout de temps qu'il marinait au fond de la mer l'Andromalius. Par contre, il se trouvait avec sa chaloupe lorsqu'il fut réanimé donc lorsqu'il mourut, çà en fiche un coup à la tradition çà du capitaine qui coule avec son bateau.

"Quand je me réveiller ... des épaves remontaient à la surface ... les plus grosses se collaient les unes autres ... les brèches étaient comblées ... Mais je ne savais pas faire nager poulpe ... son cerveau n'a pu m'aider ... trop dévoré qu'il était ... quand je suis arrivé à la surface, l'armada avait levé l'ancre ... J'ai barboté des jours à apprendre comment bouger ... jusqu'à ce que bateau pêcheurs parte ...

Même loin du nécromant ... je ne suis pas retombé en miettes ... ce n'est donc pas un sort qu'il doit maintenir ... Je ne suis lié à personne ... vous ... différente des humains ... je sens énergie en vous ..."

"C'est diffus, c'est en vous ... Je ne sais pas ce que c'est, mais cela vous rend plus lumineuse à travers le regard du poulpe ... enfin avec mes yeux je devrais dire désormais ... Mais en tout cas, je crois que c'est çà qui me rend mieux maître de mes mouvements et de ma parole ... Vous êtes mage ? ...

Mon apparence d'autan ... Je crois que même une réanimation de prêtre ne suffirait pas ... J'ai déplu aux dieux des mers ... J'accepte punition ... Je ne sais pas besoin ... peut être suivre pour exister ... "

Son élocution recommençait à perdre en cohésion.

"S'enfoncer dans les terres ... Le poulpe a beau être mort ... hors de l'eau sa peau risque de se dessécher et se recroqueviller ... des mages et des déesses ...

Tant que je vous suis ... reste maître de mes actions ... seul je ne sais pas ... Le choix ... "

Il parut hésiter un moment.

"Si je choisis ... Vous suivre tant que vous êtes sur le bateau des pêcheurs ... Quand vous vous enfoncerez dans les terres ... Essayer de rejoindre cette crique dont vous parlez ... Si je perds maitrise de moi-même ... Au moins je serais loin de vos amis ... Si j'y arrive ... c'est que je serais toujours aux commandes ... Mais comment faire savoir à vos amis que je viens en paix ? "