Darse

Adélard Katalgus, l'un des conseillers de la régente Adélaïde, principalement en tant que conseiller militaire et tactique, était depuis quelques jours en tournée d'inspection le long de la Dorsale de Givre. Comme camp de base, il louait une suite d'un hôtel de Darse. Il l'utilisait pour se reposer entre deux chevauchées, y recevait pour ses rendez-vous, et profitait des activités de l'hôtel le reste du temps.

Ce soir là justement, il était installé dans la grande salle. A sa table, son aide de camp, un sous-officier à la retraite, ne profitait pas vraiment du spectacle, se concentrant sur les victuailles et les visages de toutes les personnes présentes dans la salle. Son jeune page lui, était fasciné par ce qui se passait sur l'estrade. Quant à Adélard, il profitait simplement de ce moment de détente.

Deux ménestrels, arrivés il y a 1 semaine pour l'un, et 2-3 jours pour l'autre, s'étaient lancé dans l'après-midi un défi. Et ce défi avait lieu devant toutes l'assistance. L'un jouait d'un rebec, l'autre d'un luth. Les plus grands airs du moments s'alternaient sous les applaudissements, tantôt, ils se répondaient, tantôt en duo. Le récital semblait s'orienter vers un status-quo, ce défi avait plutôt été l'excuse pour improviser un spectacle capable de remonter le moral aux habitants.

La soirée avançant loin dans la nuit, les badauds d'abord, puis les convives, puis une bonne partie du personnel, s'étaient éclipsés les uns après les autres. Les ménestrels continuaient infatigablement à jouer, mais avaient orienté leurs mélodies vers des airs plus doux, plus prompts à accompagner les gens pour aller dormir, que de faire une fête échevelée.

Adélard avait envoyé son page dormir depuis longtemps. Il ne restait plus qu'un serveur, lui et son aide de camp dans la salle, lorsqu'enfin les deux musiciens achevèrent le dernier morceau.

Pour remercier le distingué client de l’hôtel qui était resté jusqu'au bout, ils descendirent de l'estrade et vinrent à sa rencontre. Ils s'inclinèrent et se présentèrent l'un après l'autre. L'un déclara venir du Dambrath, l'autre d'Elagabal. Le serveur débarrassa la table et s'éclipsa à son tour en cuisine. Adélard entama alors avec eux une conversation policée, et de haute volée culturelle. Le conseiller était passionné d'art, et les 2 ménétrels semblaient ravis d'avoir ainsi un interlocuteur aussi éclairé. S'ennuyant, son vieil ami envisagea à son tour d'aller se coucher.

Quand soudain, l'un des ménestrels, celui arrivé en ville le plus récemment, sembla s'écrouler sur le côté. L'autre baladin essaya de réagir pour le rattraper mais la stupéfaction se lut sur son visage lorsqu'il senti ses chevilles quitter le sol. Projeté en un seul mouvement sur la table, il servait de diversion et n'était plus un obstacle entre le "titubant" et Adélard. Il bondit sur le conseiller et d'une longue lame sortie de sa manche, il repoussa sans mal l'épée de l'aide de camp. Les 2 autres personnes de la pièce neutralisées, il pouvait frapper le conseiller encore trop surpris pour réagir lorsqu'une violente douleur le paralysa alors que la pointe de sa lame n'était qu'à quelques centimètres du torse d'Adélard.

Tournant difficilement la tête vers l'origine de la douleur, Adélard et lui assistèrent alors à la transformation du ménestrel projeté. Son apparence devint floue puis se changea en un dandy richement habillé, chemise à jabot, et redingote brodée. Sa tête de zombi dénotait toutefois avec le reste de son allure, le long rasoir de barbier qu'il maniait aussi. D'une pirouette élégante, il se remit sur pied tandis qu'il léchait le filet de sang qui courait sur la lame du rasoir.

"M'en veux pas collègue ! Ce mec était ton contrat je sais ... mais TOI, tu étais le mien !"  

Le premier faux ménestrel, vrai assassin, s'écroula avant d'avoir pu examiner l'endroit exact où il avait été frappé, ni la gravité de la plaie. Remis sur pieds, l'aide de camp s'était replacé entre Adélard et le barbier à allure de mort-vivant. Celui-ci se tourna lentement vers eux et leur fit une large révérence.

"Mais ?!? ... Mais enfin ?? ... Mais qui êtes-vous ? réussi enfin à articuler Adélard.
Mon nom n'a pas d'intérêt pour vous ... Mais rassurez-vous, je ne vous veux aucun mal !
Et lui ? qui ?!? ... qui ?
Un assassin ! Plusieurs des conseillers de la régente étaient sur sa liste ! J'ai réussi à connaitre son itinéraire assez tôt pour l'intercepter !
Et vous ?
Un autre assassin ! Et comme je viens de lui dire, payé pour le tuer lui !
Dans quel but ?
Je suppose déstabiliser votre pays !
Et vous ?
Ah voyez-vous, je ne peux pas trop vous en dire, et de surcroît, ma mission n'est pas terminée, je dois repartir ! Vous êtes en de bonnes mains, je vous laisse ! (jetant un coup d’œil au vétéran passablement vexé d'avoir été écarté d'un seul geste par l'autre assassin)
Attendez ! Dites moi au moins qui vous a engagé pour me sauver la vie ?"

Le barbier leur fit une nouvelle révérence comme seule réponse, la lumière des bougies vascilla un instant, et lorsqu'elle redevint claire, il avait disparu, les laissant tous les deux avec le faux ménestrel à leurs pieds. L'aide de camp d'Adélard se pencha et tâta son pouls.

"Mort ! Sûrement un poison rapide !"

L'aide de camp se redressa et sortit calmement son sauf-conduit.

"Escorte du conseiller Katalgus ! Le conseiller ici-présent vient de faire l'objet d'une tentative échouée d'assassinat ! Cependant, notre sauveur s'est volatilisé ! Soldats, avez-vous aperçu quelqu'un s'éloigner du secteur de l'hôtel durant votre ronde ? Homme, grand, svelte, redingote ? (*laissons tomber la face de zombie, d'une part çà serait trop long à expliquer, et puis dans la nuit noire, ils ne s'en seraient de toute façon pas aperçus*)"

Intervenant à son tour, Adélard reprit un peu de sa capacité de réaction.

"Soldats, s'il vous plait, est-ce que l'un d'entre vous pourrait aller chercher l'officier de garde ? Il faudrait qu'il fasse porter d'urgence un message au palais de la régente pour la prévenir du danger ! Et nous allons devoir mettre en place des mesures de sécurité renforcée ! des assassins rodent !"

Adélard s'occupa de la partie purement descriptive :

"Cela fait quelques jours que 2 bardes itinérants sont arrivés chacun de son côté à l'Hôtel ! (Il compléta d'une description physique des 2 musiciens, l'une des deux correspondait au cadavre par terre) Ce soir, ils se sont lancés dans un duel musical joliment interprété. Mais une fois que tous les convives étaient partis se coucher, ils sont venus se présenter à moi, et c'est là ...

Son aide de camp enchaîna, pour la partie factuelle et martiale :

... et c'est là que le sus-nommé ici bas (il désigna du doigt le mort) dévoila sa réelle fonction, il n'était pas barde mais assassin et envoya au sol l'autre joueur de crincrin et moi-même, avant de tenter de s'en prendre au conseiller Katalgus ! Mais il ne put accomplir sa basse besogne car l'autre musicien n'en était pas un lui non plus. Dévoilant l'illusion dont il s'était paré, nous vîmes une toute autre apparence (Adélard l'interrompit pour décrire la redingote, les vêtements de dandy, la chemise à jabots, le long rasoir de barbier et la tête de zombie desséchée) qui intercepta le coup en le frappant le long du flanc (il désigna la longue estafilade rouge sur les habits du mort), une lame certainement empoisonnée et celui-ci tomba, vaincu !

Adélard reprit tout de même le témoignage :

Notre sauveur admit volontiers qu'il était lui aussi un assassin, mais que si le contrat du mort était ma tête, ainsi que celles d'autres conseillers de la régente, celui du vainqueur n'était autre que son condisciple, et qu'il n'était présent en ville que pour s'occuper du mort ici-présent ! Il n'a par contre jamais voulu me donner l'identité de son commanditaire ! Ni celle de celui du mort ... Il supposait que le but de cette opération est de déstabiliser notre pays !

Cependant, il n'y a aucune garantie qu'il était le seul et unique assassin envoyé ici ! Il faudrait pouvoir prévenir la régente et le conseil au plus vite !"

Ni Adélard ni son aide de camp non plus n'avaient pu ferme l’œil de la nuit. Le conseiller s'inquiétait pour la régente et ses condisciples. Quant au vétéran, il essayait de trouver des réponses aux multiples questions sans réponses. Il avait fouillé le cadavre mais hormis ses atours de faux ménestrel, une fiole de poison et sa lame d'assassin, il n'avait rien trouvé d'autre.

Au petit matin, il se fit ouvrir par l'une des servantes la chambre louée par l'assassin et entreprit une fouille méthodique de la chambre, au cas où. Il gardait dans un coin de la tête de devoir faire la même chose ensuite dans la chambre de l'autre assassin, celui qui leur avait sauvé la vie ...

En moins d'une demi-heure, l'intéressé fut mandé. Une autre demi-heure et le majordome vit arriver l'Affreux. Il l'introduisit auprès de Téodric.


"Capitaine Téodric, que puis-je faire pour vous être utile ?"

L'affreux perdit son éternel sourire de sale gosse pour prendre une mine sérieuse qu'il n'avait que rarement montrée. Il était l'heure d'être le plus franc possible.

"Non, je ne sais rien d'un attentat sur la régente ! Et en soit, çà en dit pas mal ! Si une personne quelconque transitant par les milieux interlopes du royaume avait ne serait-ce qu'évoqué quelque chose s'en approchant ... J'aurais forcément au moins eu vent d'une rumeur, d'un vague bruit de couloir ... et là rien ! Le premier indice s'en rapprochant, c'est après l'attaque à l'auberge d'hier, quand la nouvelle s'est répandue !

Les gens pour qui je bosse, ils font pas dans l'assassinat politique, c'est trop peu fiable, c'est pas bon pour le business ! Si y'a un truc qui se prépare contre la régente, çà vient pas d'ici ! Çà vient pas du pays ! C'est des gens de l'extérieur ! Et j'ai l'impression qu'ils ne comptent pas s'appuyer sur les gens de l'ombre d'ici pour infiltrer le pays ! Aucun des 2 faux bardes d'hier n'avait été repéré avant qu'ils ne se dévoilent ! Si l'un d'eux n'avait pas été envoyé pour tuer l'autre, à cette heure-ci, le conseiller s'rait raide ! Si y'en a d'autres dans le royaume, çà va être dur de les repérer à l'avance !

Je vais lancer tous les hameçons que j'peux Cap'taine ! Si çà vient de l'extérieur, çà veut dire que c'est des étrangers ! Çà limite les recherches !

Par contre ... le sauveur du conseiller ... il a disparu juste après ! Personne ne m'a ramené quoique ce soit sur lui depuis !"

L'Affreux leva les mains en guise de paix.

"T'inquiètes ! Je vais faire tout c'que j'peux ! L'avantage de fourbes étrangers, c'est que çà ne peut pas passer totalement inaperçu dans le paysage "classique", enfin j'espère ! C'est comme çà qu'on va trouver que'que chose ! Si j'trouve quoi que ce soit, je te le ramène !

Je ne crois pas non plus à un coup des orks ! Pas leurs manières ! Pas leurs façons d'faire ! 'Y z'ont des fourbes, je dis pas, mais c'est pas comme çà qu'ils opèrent ! Mais c'est bien les seuls qui jusqu'ici venaient nous chercher des poux dans la tête ! Çà veut dire que le pays à un autre ennemi ?"

Ulys ne se le fit pas dire deux fois et fila dans ses pénates.

Une fois revenu au repaire, il avisa un mec aux allures de mendiant qui était en train de se réchauffer un frichti dans la cheminée. Il lui tamponna l'épaule :

"Hé !
Ouah ! Fait gaffe !
Trouve moi l'mioche et fissa ! Et ramenez vos miches à tous les 2 en haut dans l'bureau ! Je vous y attends pour avant-hier !
Hein ? Qu'est-ce qu'il ta raconté l'bon vieux capitoi d'la gardouille ? La fin du monde ou un truc du genre qu'tu bondisses comme un diablotin hors de sa boîte ?
Un peu moins grave que çà, mais un peu pire quand même !
Hein ?!?
Bon tu l'as trouvé ?
Attends que j'me lève d'abord !"

L'affreux n'attendit pas, il était déjà en train d'avaler les marches 4 par 4 pour monter à l'étage de la bâtisse. L'autre prit le temps de retirer sa poêle hors du feu avant d'aller chercher le comparse demandé.

Un peu plus tard, ils arrivèrent tous les deux dans le bureau d'Ulys. Le faux mendiant avait récupéré sa poêle et mangeait son contenu avec la cuillère en bois de service.

"Çà va ? Je te coupe pas l'appétit ?
Ben vu que je sais pas quelle horreur Téodric t'as raconté, j'en profite des fois que çà soit mon dernier repas !
Je pense pas qu'on en est là, mais bon ...
Aller, crache ta pastille, tu nous as pas demandés à tous les 2 de venir plus vite qu'un pet de foudre pour nous faire languir !"

Ulys leur raconta donc par le menu la tentative d'assassinat d'hier soir, et le contenu de l'entrevue entre Téodric et lui un peu plus tôt dans la journée.

"Des margoulins d'ailleurs ?
T'es sûr qu'aucun des nôtres n'est mêlé à çà ?
Sûr ! Ni de la concurrence, ils sont aussi surpris que nous par ce qui est arrivé hier !
Mais c'est qui le super-héros qui a sauvé l'conseiller ?
Une des questions auxquelles le bon vieux Téo attend des réponses !
Et si on a pas les réponses ?
On se débrouille ! Moi faut que je contacte le patron pour avoir des nouvelles de l'extérieur !
Tu sais combien de temps va mettre un messager pour arriver jusqu'à lui ? Castellac c'est pas la porte à côté !
D'autant que je ne sois pas sûr qu'il y soit encore !
Hein ?
Nan, laissez tomber les messagers, à plume ou a sabots d'ailleurs ! Va falloir que je fasse marcher la perle de communication qu'il m'a filé !
C'est pas un truc à t'avaler ton âme ce machin ?
Mais t'as fini avec tes superstitions débiles ? Mais nan, c'est pas méchant, c'est juste que ...
Ouais ben quand tu essaieras de causer à Venec, tu m'excuses, mais je serais déjà dehors à essayer de te dégotter les infos que demande Téo !
Moi aussi !
Merci le soutien, sacrés courageux les mecs ! Ouais, faites çà ! Dégottez moi tout ce que vous pouvez sur tous les étrangers présents dans l'pays ! Et surtout en ville, mais pas que ! Me faut - comment le mort est arrivé jusqu'en ville ? - comment l'autre y est arrivé aussi et où qu'il est maintenant ? - et s'il y a d'autres pignoufs comme le mort qui trainent dans l'pays à essayer d'nous zigouiller nos bons conseillers, ou pire, la p'tiote régente ! C'est pas l'moment d'se la faire estourbir, pour une fois qu'on a quelqu'un d'sympa à la tête du pays !"

Les 2 lieutenants d'Ulys repartirent aussi sec. Le faux mendiant se dépêchant de finir sa poêlée avant de sortir, l'autre était déjà loin.

L'affreux essaya de reprendre son calme et alla chercher dans un petit coffret une perle emmitouflée dans un linge. Il essaya d'activer l'objet magique, mais il lui faudrait attendre. La perle que possédait Venec l'avertirait d'un appel, mais il fallait encore lui laisser le temps de la sortir et de l'activer à son tour, à condition qu'il ne soit pas dérangé qui plus est.

Oui ... attendre ... çà tombe bien, Téodric ne lui avait pas laissé tant de temps que çà en fait ...

Pendant que le Conseiller Adelard envoyait des pigeons voyageurs à qui mieux-mieux, le Capitaine Téodric s'entretenait avec le Seigneur-maire Grobaras.

A l'autre bout de la ville, dans le bureau de l'Affreux, après de longues minutes d'attente, sa perle se mit à briller enfin. Ulys s'installa dans un fauteuil défraichi, face à la perle, une brume diaphane apparut au dessus de la perle et l'image de Venec apparut.

"Çà faisait un bail Ulys !
Patron ! Comment allez-vous ? Çà va bien à Castellac ?
... Ah ce que j'en sais ... pour le moment, çà tient !
Hein ? Vous n'y êtes plus ?
Non ... des ... désaccords avec le Comte en place ! Heureusement, çà n'est pas le cas de Jézabel ! J'ai préféré me replier dans un endroit plus sûr et lui laisser les rênes de la ville !
Ah ... elle l'a à sa pogne ?
... Je me demande encore si çà n'est pas plutôt l'inverse ... enfin passons ... (NDLR : voir par ailleurs les aventures castelliennes de Jézabel, Vildrek et Gnarlak)
Hein ?
Figure toi qu'elle s'est fiancée avec le Comte Vildrek ! Elle va devenir la prochaine Comtesse de Castellac ! Mais tu ne m'as pas contacté via la perle pour parler mondanités, non ?
Hein ? La Jézabel elle va se caser ?!? ... Euh nan ... On a des soucis ici à Ferelden ! Pas directement nos intérêts mais plutôt politique générale si vous voyez c'que j'veux dire !
Pas bien non, clarifie !
Hier soir, à Darse, y'a eu une tentative d'assassinat d'un des proches conseillers de la régente, et assassinat de l'assassin ! Mais aucun des nôtres ni de nos concurrents n'ont rien fait dans cette affaire ! Çà fait 2 nouveaux camps en une seule nuit ! Le Chef militaire de Darse me demande des infos que j'ai pas ... Ici tout est tranquille, hormis ces fichus voisins orcs qui semblent nous ficher la paix en ce moment, Ferelden, c'est plutôt un pays calme ! Il se passe quoi à l'extérieur ?

(Il y eut un blanc dans la conversation, Ulys se demanda si le lien magique entre les perles n'avait pas été rompu, mais Venec se remit à parler)

De la merde si tu veux mon avis ! Le principale soucis, c'est que je n'ai pas d'infos précises ! Mais si vos orcs vous foutent la paix à la frontière de Ferelden, c'est peut-être qu'ils sont occupés ailleurs !
Hein ? Où çà ?
J'avais envoyé un espion dans les territoires des géants pour enquêter mais çà fait quelques jours qu'il ne m'a pas donné signe de vie ! (NDLR : Zog-Roha Malmo qui est passé d'espion à guide pour Evadés d'un camp de prisonniers du jour au lendemain)
J'ai aussi engagé un traqueur pour suivre une bande de kidnappeurs, mais comme il n'est pas du genre très causant, je n'aurais pas d'infos rapidement ... (NDLR : Illyvius n'a pas encore opéré la jonction avec la bande de Threskha et la Denrée)
Bon en gros, j'ai l'impression que les géants font plein de trucs ! On dirait qu'ils engagent à tout va ! Çà sent pas bon ! Des bandes de mercenaires et de pillards sont signalés un peu partout ici, ils enlèvent des villages entiers, perturbent les routes commerciales !
Vous vous êtes replié où ? Au camp du nord ? Si y'a des pillards c'est pas trop risqué en pleine cambrousse ?
Oublie le camp du nord ! On a plié bagage ! J'ai laissé les murs à une Capitaine de Castellac (NDLR : Oghma a qui Venec a laissé la possibilité d'utiliser les palissades, les cabanes et le matériel de défense trop lourd qu'ils y avaient laissé en partant) et on a embarqué tout le transportable ! J'ai eu récemment des infos de Croc, il est arrivé entier avec ses hommes à Harmadrya et il s'est bien implanté ! Moi j'ai pris l'autre moitié et on est rentrés à Al-Hinna ! Le temps de réapprendre aux naïfs à vivre avec ma présence et tout ira bientôt beaucoup mieux !
Ah ok ... ben vous passerez le bonjour à Ménélas alors !
Ton cousin n'est pas là !
Ah ?
Il est parti faire une grosse livraison au Palais d'Elagabal et il n'est pas encore revenu !
Ah ouais ? Mais y'a pas déjà un "joueur" là-bas ? (NDLR : voir par ailleurs les aventures de Ménélas et Tippu Tip à Launoir)
Si, mais l'Empereur l'a court-circuité pour nous confier à nous la transaction ! Bon, j'espère qu'il rentrera entier ! Il pourra m'en apprendre plus sur la situation à Elagabal et à Arianhrod vu qu'il est obligé d'y passer ! Les circuits de communications sont tous perturbés en ce moment !
C'est pas une bonne nouvelle çà !
Non ! Justement en parlant de çà, si t'as quelque chose à dire à Jézabel, oublie les moyens classiques ! Y'a là-bas un autre "joueur" qui fait de la chasse au pigeon !
Ah ... hé ben ... Mais qu'est-ce que je dis au Capitaine moi ? Le Téo', il aurait pu nous mettre plein de bâtons dans les roues, mais il a préféré fermer les yeux du moment qu'on le rencarde ! Alors qu'est-ce que je peux lui dire !
Qu'il y a des troubles dans le sud et dans l'est du continent !
Que les géants semblent faire des tas de trucs en douce, mais j'ai rien de sûr à ce sujet !
Que pas mal de bandes d'orcs ont été signalées dans le sud du continent ce qui pourrait expliquer pourquoi vous êtes moins attaqués en ce moment vous au nord !
J'ai des infos contradictoires concernant le Royaume du Soleil et le Dambrath, alors je ne peux rien t'affirmer !
Mais si les fauteurs de troubles débarquent à Férelden, préparez-vous au pire ! Vous pourriez ne pas être très loin de la vérité ! C'est quoi ton histoire d'assassins et d'assassins d'assassins, que je me rencarde ?
(L'affreux raconta à nouveau l'histoire du conseiller Adelard, de son assaillant et de son "sauveur")
Ah ... bizarre ton truc ! Bon, ok, si j'apprends quelque chose, je te préviens !
Ok ! Merci patron !"

S'en suivit quelques salamalecs d'usage mais la conversation tourna court. Une fois la perle à nouveau rangé, Ulys s'effondra dans son fauteuil.

*Il est bien gentil Venec ... mais comment j'annonce à Téodric que çà pète de partout en ce moment ?*