Castellac - Dans l'ombre du château

Ichabod se massa les tempes. Il avait mal au crâne. Le travail de Maître espion de Castellac était difficile. Et celui obtenu suite à la récupération de la liste de la maquerelle du Seigneur était épuisant. Depuis plusieurs jours, il travaillait sans relâche à son décryptage. Il avait mis du temps à trouver la clé. Plus simple que prévu, comme toujours. Il cherchait toujours trop compliqué. Simplicité et efficacité allaient souvent de pair. Mais ce succès, même tardif, le réjouissait malgré la fatigue.

La plupart des noms étaient connus, mais trop d’erreurs d’appréciation, d’estimation, de renseignements incomplets lui restaient en travers de la gorge. Certaines erreurs étaient même impardonnables à ce niveau, même si à décharge, ces hommes de Venec étaient, une fois n’est pas coutume, de vrais professionnels. Une sérieuse remise en cause de ses services devait être effectuée. Rapidement.

Cependant, les rapports croisés de plusieurs de ses agents lui avaient aussi permis d’identifier plusieurs personnes parmi les contacts reçus pour ce qu’ils étaient réellement. Des agents doubles, triple pour un même. Celui-là était l’un des plus intéressants. Mais il était aussi celui à l’espérance de vie la plus réduite. Peut-être devrait-il l’exfiltrer et le retourner une bonne fois ? Il allait en tout cas essayer d’en retourner quelques-uns, avec le risque de devoir les éliminer en cas de refus, ou infiltrer des milieux qui ne lui avaient pas paru importants. A l’inverse, il avait aussi remarqué que Venec n’avait pas infiltré d’autres rivaux possibles. Manque de moyens ? Manque de clairvoyance ? Simple négligence ?

Il avait retrouvé facilement Leeroy. Une filature discrète de ses agents l’avait même amené à la planque où se trouvait le dénommé Gaby. Cette information avait fait plaisir au Seigneur. Il allait donner les directives pour le faire enlever. Ca devenait urgent, s’il en croyait le rapport de santé qu’il avait reçu. Le sicaire ne tiendrait plus très longtemps.

Ichabod se leva et alla se servir un verre d’eau. Il sortit de sa poche un petit sachet de poudre et en versa un peu dans l’eau qui se troubla. Cette migraine était tenace.

Peu après, Menolly entra dans son bureau. Il sourit. Malgré son jeune âge, c’était l’un de ses meilleurs agents.

« Entre Menolly. J’ai une tâche très importante à te confier. Tu te rappelles le garde du corps de Dame Jézabel ? »

La soirée était belle et il était en veine. L’argent commençait à rentrer et la belle prostituée avait cessé de tourner autour de plusieurs joueurs pour se fixer sur lui. Elle était chère, mais il s’en foutait. Avec ses gains, il pourrait se payer plusieurs nuits complètes d’affilée.

Il quitta la table en lui volant un baiser.

« Veille sur mes gains, je reviens. »

Une urgence. Fallait quand même bien se vider la vessie ! Il passa devant le videur et atteignit ce qui servait de toilettes. Personne. Tant mieux, il n’aimait pas pisser avec d’autres. Leur présence le dérangeait et il avait du mal à laisser siffler l’oiseau. Il se détendit, commença son affaire. Soudain, une lame sur sa gorge lui coupa ses effets. Il leva lentement les mains. Tant pis pour les gouttes sur ses bottes.

« Olà, doucement… On ne s’emballe pas. Je ne triche pas…
- Je me fous de tes gains.
- Hein ?
- Mon Maître aimerait que tu lui rendes un petit service.
- … Il demande toujours comme ça ?
- Il ne demande pas.
- C’est pas comme si je pouvais négocier, c’est sûr. Je suis tout ouïe…
- Un certain Gaby est moribond dans une de vos planques.
- Qui… »

Une seconde lame fit son apparition, sous sa verge.

« Tu veux vraiment jouer au con avec moi ?
- Non… Non.
- J’ai glissé une fiole dans ta poche. Tu lui fais boire le contenu. Ce soir.
- Mais je… »

La pression des lames s’accentua.

« Où ai-je dit que tu avais ton mot à dire ?
- …
- C’est mieux. Tu fais ce que je te demande et je t’oublie. Pas de réprimande, pas de pression. Pas de famille ni d’amis enlevés, mutilés, tués, etc. Tu connais la chanson aussi bien que moi, Leeroy. »

L’utilisation de ce nom qu’il utilisait généralement peu lui-même, étant donné qu’il agissait principalement sous couverture, l’assura du sérieux de son interlocuteur.

« Lorsqu’il sera mort, tu allumeras une bougie à la fenêtre. Après, ton rôle sera terminé. Regarde devant toi et reprends où tu en étais. Si tu te retournes avant le compte de vingt, je devrai trouver quelqu’un d’autre pour assurer cette mission. »

En clair, bouge avant vingt, tu es mort. Il hocha la tête et essaya de reprendre son occupation. Impossible bien entendu. Nom de Dieu de saloperie de connard de merde ! Il réfléchit à son agresseur. L’inclinaison des lames lui indiquait qu’il était plus petit que lui. Sa voix était bizarre, rauque et étouffée. Travestie probablement. Et lorsque la seconde lame était apparue, il avait senti les bras autour de sa taille et une pression sur son dos. Petit et fluet. Il avait aussi aperçu un mouvement du coin de l’œil et savait qu’il portait aussi une cagoule. Enfin, il savait qu’il était passé devant le videur pour arriver ici.

C’était pas lourd mais c’était déjà ça.

Nombre de messages : 2114 Date d'inscription : 30/06/2009

Il prit quelques informations puis s'occupa de ce qu'on lui avait demandé.

Une fois de retour à la planque où le toubib de Venec gardait Gaby, il n'eut aucun mal à s'approcher du lit de Gaby en prétextant prendre de ses nouvelles.

Une fois le forfait accompli en toute discrétion, il s'éloigna et d'une pièce voisine, alluma une bougie à la fenêtre au moment où le médecin appelait à l'aide, ne sentant plus le pouls de son patient.

Leeroy partit tranquillement, l'air accablé après le décès constaté de Gaby.

Sujet: Re: Castellac - Dans l'ombre du château Lun 2 Jan 2017 - 10:33

La journée s’écoula lentement, puis la soirée. Enfin, à la nuit noire, du mouvement fut repéré dans les fosses communes. Des ombres y déposèrent subrepticement un corps puis repartirent comme elles étaient venues.

Bien après, s'étant assurées que personne ne guettait la fosse, d’autres ombres sortirent des alentours pour venir récupérer le cadavre et l’emmener.

Nombre de messages : 2114 Date d'inscription : 30/06/2009

3 des hommes d'Isinias se relayaient pour assurer une surveillance des jardins du château du haut des toits des plus hautes bâtisses de la ville, changeant régulièrement de position.

L'agent de Venec quant à lui potassait les derniers rapports dans sa planque personnelle, une mansarde située face au QG actuel de la bande à Venec. Les derniers jours avaient vu des évènements plus qu'intéressants. Il rédigea une note et saupoudra le papier d'une poudre sombre qui imprégna le velin, puis roula le papier et sortit de sa cage un petit rapace auquel il fixa sa note dans la bague. Ouvrant un vasistas latéral, il fit partir l'oiseau.

Gnarlak avait étendu un réseau si grand que Vénec et les autres étaient riquiquis comparé à lui. Menace, chantage, pot-de-vin, torture, etc...tout les stratagèmes étaient bons.
La ville de Castellac puait la corruption. Lorsque un seigneur pense qu'avec sa quéquette, il est facile de pénétrer chaque rouage de la machine.

Bref.

Dans une vieille cahute, de la fiente de piaf tapissait le sol, un fauconnier habillé en clodo travaillait pour le Boss et interceptait chaque oiseau.

La dernière volaille que le fauconnier intercepta délivra un message très intéressant. Mais que disait le message?

* Nul besoin de magie ou de tours de passe passe , sans rancune?)

Nombre de messages : 2114 Date d'inscription : 30/06/2009

[HRP : lol ]

" Un nouveau entre en scène, il déplace beaucoup de vent pour soulever une révolte contre le vieux.

Pas mal de recrues déjà.
Avons commencé à les suivre.
Les hommes du vieux le font aussi. Je crois qu'on a même repéré des bigots.

Ce nouveau nous aura au moins permis de les voir sortir le bout de leur nez ceux-là.

J'ai la nouvelle liste des vers dans la pomme, j'applique l'assimilation, je donnerais des nouvelles au fur et à mesure.
Attends instructions pour cette révolte, on fait quoi ? on regarde ? on intervient ? "

Le fauconnier ria.

Il en fallut du temps pour qu'ils nous repèrent. Pas très finauds, le Boss a dévoilé ses pions mais ils étaient encore loin de trouver la vérité.

Le fauconnier glissa le message dans sa pocket et partit. Pas par la porte mais alla dans sa cave et prit un sous-terrain emmenant à quelques mètres de là.
Il se trouvait dans la maison du boucher.

* Boucher, dépeceur, couturier, travailleur du cuir. Tout était lié décidément*

Il grimpa les escalier péniblement car le fauconnier n'était plus tout jeune et interpella discrètement le boucher qui était entrain de trancher dans le vif une vache. Il lui donna le message

" Pour le Boss, ultra important"

Le boucher cacha le message dans la poche intérieure de son tablier tachée de sang.

Nombre de messages : 2114 Date d'inscription : 30/06/2009

Dans la poche du tablier, la surface du papier vira assez vite au noir, recouvrant tout, texte y compris. Heureusement que le fauconnier avait lu le texte avant. Par contre, pour le boucher, aucune idée de ce qu'il tenait.

La poudre noire était une simple poudre alchimique, à base entre autre de nitrate d'argent (ni très rare, ni très cher), qui réagit très mal à l'air ambiant.

* Très ingénieux! Cet astuce va retarder la divulgation du message mais le principal c'était l'interception. Tout messagers volatile sont interceptés, n'est ce pas le plus important?*

Solenn était un jeune homme discret, prompt à apprendre, futé et prenant des belles initiatives grâce à son flair.

Au fur et à mesure du temps qui passait, il avait gravi les échelons de l'organisation clandestine qui l'abritait, jusqu'à en devenir l'un des meilleurs informateurs.

La tâche qui lui avait alors été confiée était d'infiltrer le clergé d'Ambre. Il n'avait pas mis longtemps à trouver un biais : une jeune prêtresse dévote et impressionnable qui s'était entichée de lui après seulement deux rendez-vous.

Au fur et à mesure de sa progression dans le clergé (elle était le clerc du Prêtre Davelayne), Solenn avait rapporté de plus en plus d'informations importantes qu'il obtenait sur l'oreiller.

Cependant, malgré tout son professionnalisme, il avait développé de l'affection pour la jeune femme. Aussi, lorsqu'elle avait officié pour son baptême au sein de l'église lui avait-elle offert un petit médaillon, symbole de sa foi, comme tous les croyants en portaient.

A ceci près que celui-ci agissait comme un biais divinatoire et que tout ce qu'il voyait était transmis dans les bassins de divination du temple.

La jeune Demma, si fraîche et naïve, avait retourné l'enjeu et l'espion avait changé de camp. Ainsi, avec l'assistant à cette place si cruciale de l'organisation, le clergé d'Ambre disposait maintenant d'une pièce maîtresse dans l'échiquier de l'ombre.

* Attendez une minute, vous avez tué mon façonnier? *

[Le fauconnier, oui.
Crise cardiaque à ce qu'il paraît (d'après les médecins mais ils ne sont pas toujours précis, ces rebouteux de malheur pompeurs de sang...).
Pourquoi ?]

* A la première lecture, puis la deuxième puis la troisième, vous avez tué votre fauconnier. Pas mon vieux débris de fauconnier caché dans les combles. Le clergé d'Ambre a son fauconnier, la bande à Vénec aussi et moi le mien. Vildrek devrait engager un nettoyeur de guanos *

A la boucherie, le proprio s'arrêta de découper pour servir ses clients. Il faisait des allers-retours entre l'arrière boutique et son présentoir. Un client passa le seuil de sa boutique, le boucher revint pour le servir et le reconnut tout de suite. Il lui proposa un beau filet et dans le papier il y glissa le mot sans le regarder.

" Tu vas te régaler et d'après quelqu'un il va se régaler aussi"

Le client faisant parti également de l'organisation attrapa le sachet et quitta le boucher. A l'allure flâneur, il s'arrêta à l' Auberge du Cœur chatoyant. Il salua de loin Jarn Mipplewirth, le proprio et indic du seigneur Vildrek. Il alla s'asseoir à une table et arriva un elfe de maison.

Discrètement, l'homme lui remit le message et lui chuchota
" C'est pour qui tu sais"
L'Elfe de maison le glissa dans sa toge crasseuse et se faufila entre les tables jusqu'à la cuisine. De là

Castellac - Dans l'ombre du château 3267123980_1_2_BPjExhXV

Il transplana jusqu'au repère. Il donna le message et revint à la Taverne.

Au repère du Boss, le Consigliere transmit le message.

" C'est une plaisanterie?" Demanda le Boss

" Regardez"

Le Boss montra une page blanche.

*La suite lorsque je saurais si mon fauconnier est toujours vivant ou pas*

[OK Gnarlak, tu as raison. Post rectifié ci-dessus ]

* Évidemment que j'ai raison. Ceci dit, il y a trop de fauconniers à Castellac. Mais le plus gros problème que j'ai c'est ton bassin de divination. Je vais m'en occuper, dérégler la machine*
Le Consiglière était consterné. Il récupéra le papier et beugla sur le lieutenant qui géra les associés dont le fauconnier.

" Occupes toi de cette affaire. Le Boss n'aime pas qu'on lui fasse perdre son temps"
Le Lieutenant obéit sans sourciller.

[Alors là, je suis curieux de te voir essayer... ]

* Troubler les prédictions par exemple. Réajuster la machine pour dévoiler que des conneries. C'est possible ça mais il faut trouver comment. On trouvera*

[Bonne idée, mais fausser la magie est une chose, s'immiscer entre les connections d'un Prêtre et son Dieu, là c'est fortiche ]

* Juste ton bassin que j'ai besoin d'assécher Wink

*

[Ah ben voyons. C’est que de l’eau… N’importe quelle eau peut servir pour la divination, tout comme n’importe quel miroir, voire même surface réfléchissante… Tu es mal barré mon « ami »… ]

Quelques heures plus tard, le message arriva enfin à l'oreille du Boss

Un nouveau entre en scène, il déplace beaucoup de vent pour soulever une révolte contre le vieux.

Pas mal de recrues déjà.
Avons commencé à les suivre.
Les hommes du vieux le font aussi. Je crois qu'on a même repéré des bigots.

Ce nouveau nous aura au moins permis de les voir sortir le bout de leur nez ceux-là.

J'ai la nouvelle liste des vers dans la pomme, j'applique l'assimilation, je donnerais des nouvelles au fur et à mesure.
Attends instructions pour cette révolte, on fait quoi ? on regarde ? on intervient ?

" Intéressant. Accélérez le processus" ordonna le Big Boss

Les rues étaient bondées, pleines de vie. Mais même à la nuit tombée, alors qu’elles semblaient mortes, désertes, elles étaient vivantes.

Les mendiants, les gosses des rues, les infirmes, toute cette vie « fangeuse » que l’on s’applique à ne pas voir, à ne plus voir, parce qu’elle nous dérange, qu’on veut l’occulter, Raggo l’avait faite sienne. Il était devenu un père pour cette racaille de la fange.

Il leur avait fourni des repaires, des caches, des endroits où la nourriture ne leur faisait pas défaut, des abris.

En échange, ils lui payaient un léger tribut mais surtout, ils l’informaient. Qui informe mieux qu’un invisible ?

De ce fait, la grande majorité des informations et des allées et venues de quiconque étaient connues de Raggo, que ce soient les hommes d’Ichabod, de Venec, de Gnarlak ou même ceux du clergé d’Ambre…

Mais les hommes de la manche n'avaient aucune information sur Gnarlak. Ils ne connaissaient même pas son nom, uniquement son surnom. Ils avaient vent sur quelques exécutants mais rien sur ses projets. Les hommes qui travaillaient pour lui ne se vanter pas et étaient très discrets. Certains hommes de la Manche en avaient même peur car "le Boss" pouvait être partout.

Dans cette ville, il fallait se méfier de tout le monde.

*Ce qui va suivre, peu importe du respect de la chronologie*

Le Consiglière accommoda le Boss au sujet de Smuga

" Patron?"
" Qu'est ce qu'il y a encore?"
" C'est au sujet de Smuga. Il n'est pas revenu et ça fait un moment"
" Il est évident que le pseudo roi l'a tué et que le plan a échoué"
" On les élimine?"
" Surtout pas, ils pourront servir dans l'avenir"
" Alors nous faisons rien?"
" Si, tuez la famille de Smuga. Ils nous servent à rien"
" Pas de problème, je m'en charge"

Le Boss, seul

" S'entendre avec des Gobelins! quelle idiotie mais je n'ai pas dit mon dernier mot. Ils se croient tranquilles, ils se croient stupidement supérieurs, ce sont des naïfs."

Dans l'ombre du château, Karsten Dorchenzaak, capitaine de la milice, s'entretint avec le Baron Jarnys Mont-d’Ecume qui lui demanda de commencer le processus. Le Baron était perplexe car la populace ne s'était pas révoltée. Karsten lui transmit le dernier ordre reçu et qu'il n'a pas eu vent d'un contre-ordre.
Le Baron Jarnys Mont-d’Ecume accepta et fila dans l'ombre du château pour contacter les juges, les autres barons et les chevaliers. Toujours le même discours pour qu'ils réfléchirent sur la légitimité de Villdrek. Était-il en état de gouverner au vu des évènements tragiques qui ont eu lieu récemment et sa façon de répliquer. Le Baron Jarnys Mont-d’Ecume insista aussi sur le fait qu'il avait le moyen de défendre la cité. Il laissa la petite noblesse qui commença à gamberger.

Dans les cachots souterrains de Castellac…

Le fauteur de troubles sentait le stress monter fortement maintenant. Cela faisait des heures qu’il était assis sur une chaise dans une cellule miteuse, froide et humide, enchaîné dans des ténèbres seulement percés par les rais mourants d’une torche dans le couloir.

Autour de lui, il entendait les gémissements des prisonniers, parfois un cri, tout cela dans des odeurs nauséabondes de sueur, d’humidité, d’urine ou pire mêlées.

Il commençait à avoir sérieusement soif. Et besoin d’uriner aussi…

Le capitaine de la milice avait eu vent de l'histoire sur la place du marché. Il connaissait les ordres de Gnarlak ** Ne jamais laisser de traces**. Il quitta son poste pour rejoindre les cachots.
Arrivé là bas, il fit le tour des cellules pour enfin arriver devant le fauteur de troubles qui lui demanda de l'aide. Le capitaine lui sourit, s'approcha et lui enfonça sa dague dans le bide.
" Ne jamais laisser de traces"

Il remonta et discuta avec le geôlier
" Débarrasse moi de la vermine et on discutera après de ton avenir. Le nouveau prisonnier s'était libéré de ses chaînes et a essayé de s'échapper. Je te fais une fleur, gardons le silence sur cette affaire fâcheuse."

Nombre de messages : 2114 Date d'inscription : 30/06/2009

Le geôlier qui avait fait ami-ami avec Venec remarqua son collègue discuter avec un capitaine de la milice. De là où il était, il n'entendit rien, mais plus tard, une histoire de tentative d'évasion et de prisonnier tué arriva à ses oreilles. Il fit le lien et à la fin de sa garde, alors qu'il se dirigeait vers sa taverne habituelle, il bifurqua et alla voir les hommes de Jézabel, son histoire les intéresserait peut être.

Lorsque le Capitaine de la milice rejoignit les cachots, il savait bien peu qu’il était suivi du regard par de nombreux espions. Il fit le tour des cellules puis entra dans celle du fauteur de troubles. Son meurtre et son commentaire ne furent pas perdus pour tout le monde.

"Ne jamais laisser de traces."

Ses mots au geôlier ne furent également pas perdus et démontrèrent l’ignorance de ce dernier quant aux motivations réelles du Capitaine Dorchenzaak.

Egouts de Castellac…

Dans une cache sombre, loin sous la surface, Jonill ouvrit les yeux. Un éclat rouge transperça les ténèbres presque totales, reflet d’une minuscule réminiscence d’un rai de lumière sur ses rétines. Il se déplaça rapidement dans le dédale et les interstices des soubassements.

Bureau d’Ichabod, localisation indéterminée…

Ichabod entendit le son ténu de la sonnette d’avertissement pour l’arrivée de Jonill et se prépara à le recevoir. Peu après, un gros rat émergea de derrière plusieurs volumes posés sur une étagère.

Il sauta sur le bureau, descendit au sol et commença à muter. Il grandit rapidement, se dressant sur des pattes arrière musclées, son corps s’allongea, ses membres devinrent plus humains

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Il fit alors un rapport détaillé au Maître-espion. Il attendit les directives puis s’en fut comme il était venu.

Ichabod se renversa dans son fauteuil. Il l’avait toléré, mais maintenant, ce Gnarlak devenait un problème. Il allait falloir s’en occuper.

Friirn Tremmen importuna le Chambellan dans son bureau.
Le nain n' était pas un homme très respectueux et le costume de juge lui convenait impeccablement.
" Hé le gratte-papier, j'ai une séance aujourd'hui?"

Le Chambellan releva la tête des parchemins étalés devant lui. Ce nain était typiquement illustratif du qualificatif « mal embouché ». Il le regarda en soupirant puis se pencha sur le côté pour lire un parchemin étendu et maintenu ouvert par une pile de livres et une pierre d’ambre contenant une mouche fossilisée.

« Voyons voir… Juge Tremmen… Oui Monsieur le Juge, vous avez une séance avec le tribunal de Justice d’Ambre. Vous devez statuer sur plusieurs cas « difficiles » m’a-t-on dit. »

Une cloche sonna au loin.

« Et vous n’êtes pas en avance. Hâtez-vous ! Les prêtres ne seront pas contents… »

Le Chambellan eut une vision du Juge courant dans les couloirs, traverser presque la moitié de la cité pour se rendre à la Cour de Justice où il allait devoir grimper plusieurs volées de marches que sa petite taille ne l’aiderait pas à franchir aisément.

Il leva un sourcil en regardant le Juge toujours présent devant lui.

« Autre chose messire ? »

Sujet: Re: Castellac - Dans l'ombre du château Dim 3 Sep 2017 - 16:18

Mécontent, Friirn Tremmen lui répondit en protestant, comme toujours.

" Vous auriez pu me le dire plutôt. C'est un comble que je sois obligé de venir pour connaître mes séances. Il faudra revoir votre organisation, c'est un véritable bordel"

Le juge sortit de la pièce en claquant la porte et partit, au plus vite, vers la Cour de Justice.

Sujet: Re: Castellac - Dans l'ombre du château Mer 11 Oct 2017 - 8:46

Karsten Dorchenzaak, capitaine de la milice, était reparti accomplir ses missions quotidiennes.

Sujet: Re: Castellac - Dans l'ombre du château Mer 11 Oct 2017 - 8:50

Le Baron Jarnys Mont-d’Ecume, grassement bien payé par le Boss, bavarda avec la petite et moyenne noblesse. Il n'avait pas un discours à l'encontre du seigneur. Il le faisait de façon sournoise sans dénigrer son seigneur. Il posait juste des questions, il philosophait avec ces gens qui aimait parler et se rendre intéressant. Des gens qui aimaient s'entendre s'écouter. Fourbe et hypocrite, le Baron mettait l'accent sur les problèmes, surtout sur celui de la protection.

Sujet: Re: Castellac - Dans l'ombre du château Jeu 12 Oct 2017 - 12:50

Ces nobles, nobliaux, nobles gens, infatués de leur propre importance, oubliaient trop facilement que les violons tournaient comme les vies et qu'en celle-ci de trop nombreuses oreilles indiscrètes traînaient en des lieux insoupçonnés...

Des jolies tapisseries sur les murs, au dessus de la grande cheminée un tableau représentant le seigneur Vildrek, des divans, des sofas aux pieds dorés, des bougeoirs en or sur chaque meubles, un grand tapis piétiné mais on pouvait encore distinguer quelques formes géométriques. Voilà où se trouvait Le Baron Jarnys Mont-d’Ecume et les autres nobles, dans un salon riche et vulgaire.

" La gronde des petits gens m'inquiète mes chers amis et les villages! attaqués par des hordes de gobelins et d'orks. Les monstres des profondeurs se réveillent et nous, pauvres âmes chagrines, sommes démunis."

Tout en parlant, il se dirigea lentement vers une des fenêtre comme un acteur tragique et dramatique jouant dans une pièce

" Ne vous trouvez pas que la situation est inquiétante. Ne me dites pas que nous avons assez d'hommes, j'ai fait les comptes et nous sommes une poignée même si on nous prétend le contraire"

Nombre de messages : 2114 Date d'inscription : 30/06/2009

"Mais alors si les hommes ne peuvent suffire, d'où peut venir le salut ? demanda l'un des nobles avachi dans un des fauteuils.

Les prêtres prétendent nous protéger, en échange de nos dévotions ...

Et de nos ducats ! (rajouta mesquinement un autre)

... oui, aussi ... ce que je voulais dire, c'est ... alors qu'ils le fassent ! Vous avez raison Jarnys, nous n'avons pas assez d'hommes ! Alors que les cultistes utilisent donc leurs fameux pouvoirs ! Qu'ils servent au moins à cela que diantre !"

Tous n'étaient pas d'accord sur l'utilité réelle en ces temps troublés des prêtres d'Ambre mais il vint une petite voix parmi eux qui fit remarquer que s'ils manquaient tant de troupes, c'était aussi parce que le seigneur Vildrek avait éparpillé une partie de la soldatesque par monts et par vaux pour protéger quelques villages de pécores.

Toujours devant la fenêtre, Le Baron Jarnys Mont-d’Ecume regarda les paysans.
" Que pense les paysans des prêtres d'Ambre mes amis? Des sauveurs ou des vengeurs. Vous savez qui porte la voix du peuple?"

Nombre de messages : 2114 Date d'inscription : 30/06/2009

"Le peuple n'a pas vraiment de portes-parole !

J'en ai déjà entendu se plaindre à voix basse ! Ceux là ne les portaient pas dans leur cœur ! Ils les terrifient !

Oui, mais moi j'en connais qui ne voient que par eux ! Sous prétexte qu'ils ont châtié, puni, et fait disparaitre tous les brigands !

Maudits pécores ! Pas fichus de se mettre d'accord !"

Bref, ces nobliaux étaient comme d'habitude, beaucoup de brassage d'air pour pas grand chose.

Il se retourna dos à la fenêtre et de sa hauteur il continua à parlementer dans le but, toujours, de rendre les nobles moins sur d'eux.
" pas vraiment de porte-parole? Je n'y crois pas. Le peuple peste le plus souvent dans leur barbes ou dans leurs mouchoirs mais rarement ouvertement. Il y a toujours quelqu'un pour galvaniser la foule. Il ou elle ne s'est pas montré mais la gronde est là et bien là.

Est-elle justifiée? Des pleurnichards vous dites, des pécores qui braillent pour un rien? Si n'était que ça, je ne me ferais pas du mouron.
Parce que voyez-vous, les brigands que les prêtres récupèrent tous ne termineraient pas en prison mais dans leur lieu de torture. Nous pourrions penser que c'est pour les faire parler, pour récolter des informations, qu'ils dénoncent mais non. Ils s'en servent pour des expériences. Dit expérience, dit expérimentation de toute sorte pour leur magie. Qu'adviendra t-il de nous lorsque les prêtres seront de puissants mages.

Ils surveillent notre seigneur et sa dame, surtout sa dame et je trouve inquiétant cette attitude. Nous ignorons ce qu'ils ont dans la tête et nous ne savons pas non plus ce qu'il se passe dans les villages. Mes amis je suis pessimiste, rassurez moi je vous en conjure. Dites moi que je fais fausse route"
Il n'empêchait que toutes ces nouvelles informations pouvaient faire réfléchir la noblesse et le Baron jouait ce jeu parfaitement.

Nombre de messages : 2114 Date d'inscription : 30/06/2009

"Des expérimentations ? des expériences sur les brigands ? D'où tenez-vous ces informations ?

Mais alors ils sont encore plus dangereux qu'on ne le pensait ? Et si un jour il leur venait l'envie de nous châtier nous ?

Allons, arrête de paniquer ! On n'enfreint pas ouvertement de lois, ou alors on s'arrange pour payer en conséquence les silences si y'a besoin ! Mais il n'empêche que c'est très inquiétant ce qu'ils font dans leurs "geôles" ! Qui sait à quels sacrifices ils se livrent pour le compte de leur dieu ! Certains de mes amis m'ont déjà raconté que des "filles" qu'ils avaient l'habitude de visiter disparaissaient du jour au lendemain sans laisser d'adresse ! C'est à se demander s'ils ne les enlèvent pas pour je ne sais quel vice ! (Celui là mélangeait sûrement rumeurs et fantasmes mais son délire avait au moins l'intérêt d'alimenter les histoires de Jarnys)

Ils surveillent le seigneur, çà c'est clair ! C'est pas pour rien qu'ils avaient mis le grappin sur son fils à l'endoctriner ! Bon, raté pour eux, leur meilleur pion s'est fait tuer ! Vous voulez dire qu'ils surveillent aussi sa nouvelle dame ? Hé ben, à peine le Comte se la met dans son pieu que déjà les Ambriens s'y intéressent ? Ils veulent quoi ? mettre la main sur tout ce qu'elle pourra pondre à l'avenir pour garder le contrôle du seigneur ?

Avec tout çà, on n'est pas dans la merde, moi j'vous l'dis ! Le caca jusqu'au cou vous allez voir ! Jusque là au moins !"

Jarnys s'éloigna de la fenêtre pour aller s'asseoir. Il s'était délecté à les entendre.

" Mes amis, nous avons oublié qui nous sommes. Baron, Marquis, Comte, Vicomte et Duc, nous sommes dans la hiérarchie au dessus des prêtres. J'ai l'impression que nous avons été dupé. Ne faudrait-il pas montrer au Culte qui sont sous nos ordres et pas le contraire?"

Nombre de messages : 2114 Date d'inscription : 30/06/2009

"Euh ... les pouvoirs de certains sont ...terrifiants !

Le Davelayne par exemple ! Tu pensais à lui, non ?

Entre autre ...

Et comment leur montrer qui commande ?

Oui, comment pouvons-nous reprendre, à leurs yeux, notre place dans la hiérarchie ? Leur faire comprendre le respect qu'ils nous doivent ?"

Jarnys, assis, croisa les jambes et proposa une idée.

" Mes amis, le peuple se soulèvera et lorsque la grogne sera telle, il faudra faire un choix. Notre seigneur et le culte ou le peuple. Si nous prenons le parti du peuple, que se passera t-il? Nous dirigerons la ville et sa contrée. ça me fend le coeur mais le choix du peuple me semble judicieux pour contrer un culte carriériste. Qu'en pensez-vous? J'espère que vous avez une meilleur idée que la mienne?"Il espérait évidemment que non

Nombre de messages : 2114 Date d'inscription : 30/06/2009

Certains proposèrent des options mais à chaque fois, un autre faisait remarquer les inconvénients de l'alternative.

Jarnys repéra facilement ceux qui étaient prêts à sacrifier Vildrek sur la route permettant de se débarrasser du culte d'Ambre, et ceux qui restaient fidèles au Comte malgré tout, même s'ils n'appréciaient pas plus que çà les cultistes.

Nettement, les débats s'orientaient à son avantage. Aucun n'arrivait à proposer une proposition plus profitable que la sienne. Autre analyse, le culte n'était pas en odeur de sainteté dans cette pièce.

Les discussions commençaient à tourner un peu en rond ...

Nombre de messages : 2114 Date d'inscription : 30/06/2009

Petit à petit Jarnys les amenait là où il voulait. En manœuvrant en douceur, il gagnait à sa cause quelques timides en plus ...

" Comment voulez-vous procéder? Il faut être respectueux mais ferme."

Linna Greyson, juge comme Friirn Tremmen mais les deux étaient complètement différents et ils se détestaient.
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La coquette Linna Greyson se ventila de plus en vite son visage. Elle avait chaud à cause de la tournure que prenait les évènements. Elle devenait complice du renversement de pouvoir et elle s'inquiéta pour l'avenir.
" Vous vous rendez compte? On a un fonctionnement, nous ici! entre le château et les villages on ne peut pas tout chambouler. Vous voyez la pagaille que ça va donner?"

Sujet: Re: Castellac - Dans l'ombre du château Mer 29 Jan 2020 - 17:07

" La pagaille il y aura de toute façon, on veut juste se préparer et éviter de tout perdre. Madame la juge je n'ai point envie de finir sur une pique. Il faut sauver notre peau." Il regarda les gens de la cour

" Qu'en pensez-vous vous autres?"

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