Castellac

Il la suivit docilement, profitant de se faire précéder pour admirer son corps magnifique. Les fesses étaient bien marquées. Très bien même.

.

Ah oui… Pas étonnant que j’ai la main qui chauffe un peu…

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Il la laissa le déshabiller puis le pousser sur le lit. Il poussa un long gémissement sourd quand elle reprit possession de lui. Il posa les mains sur les cuisses de la belle en subissant son assaut très modéré.

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« Nous en étions à voir quelle idée tu allais mettre en œuvre pour te faire pardonner très chère. Et je dois t’avouer que pour le moment, tu es loin de mon pardon… »

"Hé là ! T'as vu c'que t'as fait à mon postérieur ? Il te faut plus ? Ok, ok ...."

Elle se mit alors à le chevaucher plus vite, plus intensément, monter haut et descendre aussi bas que possible. Elle se pencha en avant pour lui mordre les poils du torse.

Il lui avait laissé la totalité des commandes.
Carte blanche sur le pardon qu'elle voulait obtenir et sur la façon de l'obtenir.
Avec le nombre de cartes qu'elle pouvait jouer, il ne lui serait pas difficile de le faire plier, mais par contre cela lui demanderait peut-être du temps.
Il glissa les bras sous sa tête pour mieux profiter du spectacle offert par son amante.
Il regardait son sexe coulisser en elle avec une fascination hypnotisée.
Lorsqu'elle se pencha sur son torse pour en mordiller la pilosité grisonnante, il frémit sous la caresse de ses longs cheveux.
Elle l'avait senti, si elle avait continué, il aurait joui rapidement. L'expérience, encore une fois, parlait.
Mais elle savait aussi qu'un seul orgasme ne suffirait pas à Jaxx pour lui accorder son pardon.
Elle allait devoir se montrer imaginative. Ca tombait bien, c'était son deuxième prénom !

Elle lui fit alors un petit medley de différentes positions. Les échanges devenant de plus en plus torrides ...

Chacun son tour, ils eurent plusieurs orgasmes, la nuit avançant grandement.

La journée avait été longue et éprouvante, et l'inquiétude qu'il avait ressentie à la "disparition" de Jézabel l'avait bien miné.

Il était maintenant bien fatigué et prêt à lui accorder un pardon acquis avant même d'avoir fauté.

Il avait finalement repris un peu les commandes et, couché sur elle, il lui fit l'amour pour la dernière fois de la nuit comme un homme simple, l'un sur l'autre, échangeant moults baisers. Il mit longtemps à jouir, notamment parce qu'elle l'avait bien satisfait.

Au moment de son orgasme, il lui glissa quelques mots au creux de l'oreille. Quelques mots capitaux dans sa façon de concevoir sa relation avec elle et le futur qu'il prévoyait.

"Tu es à moi. Je ne veux pas te perdre. Jamais. Tu es la femme auprès de laquelle je mourrai, la mère de mes derniers enfants."

Alors qu'elle sentait sa semence s'écouler en et hors d'elle, les mots s'insinuèrent dans son esprit comme un fer rouge marquant la chair.

Il n'y avait aucune équivoque, aucun doute possible. Pour lui, c'était elle. Rien qu'elle. Totalement elle. Jusqu'au bout.

Elle le serra fort dans ses bras et ils s'endormirent ainsi, enlacés.

Elle se sentait bien, si bien, bien mieux qu'elle ne l'avait été depuis longtemps. Sa nuit se passa douce et agréable.

Lorsqu'il s'éveilla le lendemain matin, il aurait dévoré un boeuf entier. Faire l'amour toute la nuit tout en sautant le repas ne lui était plus arrivé depuis des décennies. Et ce, sans exagérer !

Il se leva et demanda qu'on serve un petit déjeuner dans la pièce attenante à la chambre. Puis il glissa de nouveau dans le lit, s'insinua entre les jambes de Jézabel et la réveilla délicatement d'un orgasme buccal doux et puissant.

(HRP : Pourvu qu'elle ne prononce pas un autre nom que le sien si elle parle pendant ce moment privilégié...)

Elle poussa un long gémissement avant de le hisser de dessous les draps et de l'embrasser à pleine bouche (HRP : Comme çà pas de risque de prononcer le mauvais nom)

"Bonjour mon chéri ... comment vas-tu ce matin ?"

Elle le sentit s'insérer dans son ventre trempé. Visiblement il allait bien.
Il ne lâcha pas ni sa bouche ni ses yeux un seul instant jusqu'à ce qu'il jouisse, lui offrant le fond de son âme.

"Me réveiller à tes côtés est le meilleur moyen de m'assurer que ma journée sera réussie. Si en plus on fait l'amour, alors tu imagines..."

Il lui sourit. Il y avait tant d'amour dans ses yeux. De l'adoration même.

"J'ai fait apporter à manger dans la pièce d'à côté. Tu as faim ?"

"Oh oui alors ... une faim de loup !!! Après tout ce sport !"

Elle le couvrit de baisers.

"J'ai beau avoir faim, si tu continues à m'embrasser comme ça, je vais encore te faire l'amour avant de passer à table..."

"Gardes-en pour plus tard, on va avoir une journée remplie il me semble, non ?"

Elle se glissa hors des draps et s'approcha de la fenêtre pour admirer la vue.

Il admira lui aussi la vue, mais ce n'était pas la même. Les fesses de Jézabel ne gardaient aucune trace du traitement qu'elles avaient subi la veille.

Il se leva et la prendre dans ses bras, collant son désir entre le creux de ses reins et la naissance de ses fesses. Il nicha son visage dans ses cheveux et l'embrassa dans le cou.

"Tu admires ton domaine, Madame Vildrek ?"

"Oh j'admirais juste la vue ... Ce domaine, c'est le tien ... J'aime bien la vue de la ville qu'on a d'ici !

Tu as donné un horaire particulier au tailleur ? Je vais me dépêcher de faire ce que j'ai à faire à l'extérieur du château et je reviens aussitôt après !"

« C’est le nôtre maintenant ma chérie. Et cette vue tu l’auras tous les jours, sauf ceux où tu me laisseras seul pour t’occuper de tes affaires, mais j’espère que ça ne t’obligera pas à dormir loin de moi… »
.
Il augmenta la tendre pression de ses bras autour d’elle.
.

« Il doit venir vers dix heures (huit heures et demies venaient de passer). Tu ne peux pas différer ? Le temps de manger et de t’habiller, il devrait être là. Qu’y a-t-il de si urgent ? » »

"Ah ben dans ce cas là, je le ferais plus tard en effet ! Je n'aurais pas le temps avant !

Rien de si urgent je pense ... mais je préfèrerais régler çà aujourd'hui !

On mange ?"

Après un copieux petit déjeuner, Jaxx laissa Jézabel pour aller s’occuper des affaires du domaine – du Comté en vérité – tout en lui susurrant un doux « Choisis sans crainte d’aucune sorte, tu as carte blanche » qui aurait plus à n’importe quelle femme. Il ajouta « mais j’espère que tu penseras à apporter ta touche personnelle aux tenues plutôt prudes du Maître. Ne lui fais quand même pas faire une crise d’apoplexie… »

Babette fit alors son entrée afin de satisfaire au service de Jézabel. Après l’avoir lavée, apprêtée et pomponnée, elle l’estima enfin prête à recevoir le maître tailleur qui, Jézabel l’apprit fortuitement, attendait depuis déjà près de deux heures.

La matinée s’écoula, ainsi qu’une partie de l’après-midi, en essayages de toutes sortes. Des dizaines de tenues furent essayées, le Maître était très compétent mais effectivement très prude, au désespoir de Jézabel – et à la désapprobation de Babette, qui finit par chuchoter quelques mots à sa Maîtresse.

« Ma Dame, la cliente c’est vous, il est à votre service. »

"Oui tu as raison ...

Dites donc Maitre, vos robes sont magnifiques ... mais moi j'étouffe un peu là dedans ! J'aimerais "vraiment" que les décolleté soient plus plongeants, moins serrés ! Vous comprenez bien que (joignant le geste à la parole, elle dévoila sa poitrine) ... je ne peux pas supporter qu'ils soient opressés !

Ou alors ouvrire dans le dos sinon !"

"Ah mais euh... C'est que ce n'est pas convenable et encore moins à la mode ma Dame."

Il s'empourpra autant de malaise que de gêne devant les formes si outrageusement présentées sous ses yeux et devant les propositions si ouvertement licencieuses.

Babette vint prêter main forte à Jézabel en prenant l'initiative d'aider l'homme à prendre les mesures.

Le temps passa, long et agaçant, les deux femmes devant batailler pied à pied avec l'homme pour obtenir quelque chose qui finalement se trouvait entre leurs avis respectifs. Un compromis assez satisfaisant mais toujours un peu trop sage au goût de la matrone.

"On pourra toujours mettre un coup de ciseau ici ou là Madame..."

"Oui tout à fait, tu as raison ! On verra après du coup ..."

Après quelques politesses, Jézabel renfila sa robe initiale et elles raccompagnèrent le maitre tailleur jusqu'à la porte.

"Je vous remercie encore ! Votre travail est exquis !"

Elle ouvrit en grand la porte.

L'homme partit en emportant ses tissus et ses patrons, accompagné de ses assistants.

Les deux femmes se laissèrent tomber dans les fauteuils avec un soupir de soulagement. Ca n'avait pas été qu'une partie de plaisir...

Puis on frappa à la porte...

"Babette, tu peux aller ouvrir ?"

La servante alla ouvrir la porte et de son fauteuil Jézabel hella.

"Oui, c'est pour ?"

Babette revint tout sourires avec un autre homme et d'autres assistants.

"Oh Madame ! C'est le Maître Joaillier Tindrell."

L'après-midi tirait sur sa fin, mais pas la journée de Jézabel...

Bon ben je crois que çà sent le roussi pour trainer en ville aujourd'hui !

"Euh ... oui bien sûr, entrez, entrez !"

Elle se leva pour les accueillir.

Les parures, les bijoux de tous types, taille, prix, avec ou sans pierre... s'étalèrent devant elle pendant des heures hypnotiques.

Jaxx avait fait les choses en grand pour aujourd'hui et Jézabel n'avait eu le temps de penser qu'à son propre plaisir (et un peu celui des yeux des autres, c'était vrai aussi).

Lorsque l'heure du repas du soir arriva, Maître Tindrell était sur le point de quitter les appartements.

Elles le raccompagnèrent avec ses assistants, les remercièrent pour le déplacement et les firent sortir.

Elles retournèrent sur les fauteuils.

"Héééé ben .... j'ferais pas çà tous les jours ceci dit !

J'ai passé ma journée à çà !"

"Oh ça Dame oui ! Bien que je crois que je pourrais me laisser tenter..."

Babette rit de cette confidence.

"Il va être temps de manger. Nous avons sauté le repas de midi ! Le Seigneur va vous attendre Madame..."

"Oui oui tu as raison ! Tiens aide moi !"

Elles la préparèrent.

"Va lui annoncer que j'arrive, je viens de suite !"

Elle termina de se préparer pendant que Babette sortait.

C'est vrai que c'est tentant de ne faire que çà de ses journées ... mais j'ai d'autres choses qui m'attendent ... une guerre des clans à arrêter avant qu'elle ne commence par exemple ... J'espère que je pourrais tout stopper ... Je sais bien que les autres clans sont condamnés à plus ou moins long terme, si çà n'est pas par les gens de Jaxx, çà sera par ceux de ce prêtre ... mais il y aura sûrement pas mal de dégats avant que le calme ne revienne ... Si je pouvais trouver une solution pour éviter çà et amener le monopole en douceur ...

Babette se dépêcha de prévenir le maître d'hôtel afin qu'il soit au courant et puisse prévenir le Seigneur Vildrek.

La journée de Vildrek avait été d'une lenteur effrayante.

Il attendait ce moment impatiemment et sirotait un cognac avec énervement.
Tout était prêt, il ne manquait plus que Jézabel.

Lorsque celle-ci arriva, elle eut la surprise de trouver le petit salon fermé. Le majordome ouvrit la porte devant elle et elle put alors y pénétrer, découvrant une pièce métamorphosée par les effets de décorateurs et fleuristes expérimentés.

Toute la pièce embaumait d'un parfum frais et léger, un peu enivrant.

Près du feu, Jaxx attendait dans une tenue plus coûteuse que d'ordinaire, un peu comme un costume d'apparat.

A sa vue, il posa son verre et avança à sa rencontre.

Ses yeux se portaient sur tout ce qui avait changé.

"Et bien et bien et bien ... Si j'avais su, je me serais mieux aprêtée, j'ai l'air quelconque après tous ces efforts !

Ta journée s'est bien passée ?"

Il s'agenouilla sans ambages devant elle et sortit un écrin pour le lui présenter.

"Ce qui s'est passé dans notre chambre n'avait rien d'officiel même si à mes yeux rien ne le sera jamais plus que cet instant-là. Mais je tiens à faire les choses bien, alors... Dame Jézabel, je vous aime. M'accorderez-vous l'honneur et le privilège de devenir ma femme ?"

Vildrek avait les yeux plongés dans ceux de sa belle et autour de ce regard il ne voyait rien que du flou. Il cherchait l'âme cachée derrière.

Elle avait le regard fixé dans le sien.

" ... ... Seigneur Vildrek, je serais très honorée de devenir votre femme ! J'accepte de tout mon coeur !"

Elle le laissa lui passer la bague de fiancaille au doigt, referma et posa l'écrin sur la petite table et l'aida à se lever avant de l'embrasser tendrement.

Le baiser qu'elle lui donna ainsi que la confirmation dans ses paroles, firent à Vildrek un effet électrochoc.

Il se sentit rajeuni de dix années.

Ils passèrent à table et le repas servi était digne d'un repas royal. Il avait décidément vu grand pour ce soir.

Le temps, la chère et les boissons fines se succédèrent dans un doux nuage cotonneux.

Son futur époux n'avait d'yeux que pour elle et la dévorait tout en la couvant. Il lui sourit tendrement.

Ils passèrent une soirée des plus agréables, Jézabel profitait de tout comme elle n'avait encore jamais profité.

La nuit fut plus intense encore ...

Même rajeuni et ragaillardi, Vildrek ne suivait pas.
Une Jézabel des grands soirs, c'était quelque chose.
Alors elle eut l'inspiration magique : debout sur le lit, nue et dominatrice, le corps frémissant et suintant des multiples orgasmes reçus et donnés, elle passa son pied sur le membre moribond de Vildrek.
Et le miracle se produisit !

Il a vraiment un truc avec mes pieds lui alors...

Revigoré pour une bonne heure supplémentaire, Jézabel put user de toutes ses techniques pour multiplier ses orgasmes sans provoquer le sien.
Elle dut y aller avec savoir-faire pour que lorsqu'enfin elle laissa la lame de fond traverser son futur époux son coeur ne défaille pas.

Alors qu'il avait tout donné et qu'il s'endormait, la tête posée sur sa poitrine, il eut quelques derniers mots qui la firent réfléchir.

"Je n'ai jamais rien connu de tel. Jamais. L'apothéose de l'apothéose aurait été qu'en plus tu me donnes un enfant..."

Elle n'eut pas le temps de répondre, encore moins d'épiloguer car il avait déjà sombré.

Jézabel lui caressa amoureusement les cheveux en le regardant dormir.

Oui ... peut être ... un jour oui ... mais pas ce soir ... çà n'est pas le moment ... trop de chaos autour de nous ... mais peut être oui ... après ...

... ...

Après un moment qu'elle n'aurait su déterminer, elle rouvrit les yeux, elle s'était un peu assoupie. Vildrek dormait toujours paisiblement. Elle se dégagea doucement et se leva en silence. Elle enfila une robe de chambre et sortit sur le balcon profiter de la vue en pleine nuit, du calme et de la douceur nocturne.

Je vis dans un rève ...

Fffffffffffff chtoc !

Une flèche siffla et se ficha dans le chambranle de la fenêtre, à côté de Jézabel. Un mot y était accroché.

Inquiète puis finalement sereine (si l'archer avait voulu me tuer, ce serait fait...), elle décrocha la flèche et lut le message.

"Nouveau Magnolia, demain midi. R."

C'était limpide...

Jézabel rentra et cacha la flèche dans ses vêtements. Elle retourna dans le lit se blottir contre Jaxx. Le reste de la nuit fut paisible.

Le soleil les cueillit au réveil, Jaxx l'honora avant qu'ils se lèvent et profitent d'un bon petit déjeuner. Chacun avait une journée chargée aussi se séparèrent-ils aussitôt après.

Jézabel retourna au QG de la bande et se fit raconter les évènements de la veille. Elle géra les urgences en cours et se rendit sous escorte sur les lieux de sa future nouvelle maison close. Là, les ouvriers s'activaient, les travaux avançaient bien. Elle fit le tour des locaux en s'assurant que tout avançait selon ses directives. Elle en profita aussi pour préciser à tout le monde qu'elle souhaitait qu'ils s'absentent peu avant midi pour ne revenir qu'une bonne heure plus tard. Ainsi les lieux ne seraient pas grouillant de monde au moment du rendez-vous.

Lorsque l'heure arriva, les ouvriers allèrent vaquer à d'autres occupations, ne laissant dans la bâtisse que les spadassins qui avaient accompagné Jézabel. Elle les répartit dans les pièces et alla s'installer dans son futur bureau.

Il n'y avait plus qu'à attendre ...

Un seul homme se présenta au rendez-vous. Un spadassin l'amena à Jézabel qui reconnut l'homme qui avait marqué de la politesse et du respect pour elle lors de la rencontre précédente avec les hommes de Raggo.

Le petit con n'était nulle part en vue.

L'homme s'inclina légèrement pour la saluer puis prit la parole.

"Madame la Comtesse, je suis ici sur l'ordre de mon chef, Raggo le Bienfaiteur. Si rendez-vous vous a été proposé ici à cette heure, c'était pour vous mettre en confiance, mais vous vous doutez bien qu'il ne va pas venir en ces lieux se jeter dans vos filets."

L'homme jeta un regard autour de lui.

"Entre les hommes visibles et les hommes cachés, cela fait bien trop pour un simple entretien informel, vous ne croyez pas ? Toujours est-il que Raggo désire vous rencontrer. Il vous propose d'emmener trois hommes avec vous, il en a fait de même et réservé une salle d'entretien à la guilde des marchands. Vous comme lui nêtes pas sans savoir que là-bas, seuls trois hommes d'armes sont autorisés à pénétrer avec leur Maître dans une salle d'entretien. Cela garantira l'équité des forces en présence pendant l'entretien informel. Si ces termes vous conviennent, je vais vous mener, ainsi que vos hommes, au lieu de rendez-vous."

Le brigand parlait bien. Ce n'était pas le premier quidam venu. Peut-être un nobliaud désargenté de deuxième ou troisième génération ? En tout cas, il l'avait appelée comtesse. Les nouvelles circulaient à une vitesse ahurissante. Mais elle n'aurait pas dû être étonnée...

"Oh je pensais qu'il serait venu avec une solide escorte en fait ... Ces hommes sont là pour me protéger, pas pour tendre un piège ...

Ceci dit, je comprends tout à fait la prudence dont fait preuve ce cher Raggo ! Comme je souhaite avoir cette conversation dans les meilleures conditions, j'accepte tout à fait de vous suivre ! Je vais choisir de ce pas ceux qui vont m'accompagner !"

Elle l'accompagna en dehors de son bureau et désigna les 3 qu'elle jugeait les plus doués. Elle demanda aux autres de rester à leurs postes pour garder la barraque pour qu'elle ne soit pas vide tant que les ouvriers n'étaient pas revenus.

"Et bien mon cher, moi et mes hommes sommes prêts à vous suivre ... guidez-nous !"

"Très bien."

L'homme les mena à travers la cité jusqu'au comptoir des guildes, situé près des portes d'entrée.

Ils entrèrent dans un bâtiment richement meublé et décoré mais aussi fortement gardé par des hommes très bien équipés.

Ils furent menés assez rapidement vers une salle où attendaient trois hommes. Il s'agissait en fait d'un petit salon feutré où tout était organisé pour permettre de fructueuses négociations. Un bar était également à disposition.

"Voilà Chef, Dame Jézabel et son escorte."

Le messager prit place auprès de ses collègues, troisième dent du trident de Raggo.

Ce dernier se leva alors. Il s'agissait d'un homme relativement corpulent qui avait dû être en meilleure forme plus jeune, ça se voyait. Agé maintenant d'une bonne quarantaine d'années, ses cheveux courts grisonnaient. Il n'avait plus de cheveux sur le sommet du crâne.

Il prit la main de Jézabel et s'inclina pour un léger baisemain avant de fixer ses yeux sombres dans ceux de Jézabel.

"Madame la Comtesse. Je suis heureux d'enfin vous rencontrer. Je crois que pour le bien de cette cité que nous aimons tous nous avons intérêt à ce que notre entrevue soit fructueuse..."

Jézabel lui rendit son regard.

"Bien que le vent des rumeurs voyage plus vite que les tourterelles, m'appeler Comtesse est un peu anticipé ... et n'a de toute façon pas de lien avec nos "affaires" si cela peut vous rassurer ...

Je souhaite moi aussi que notre entrevue soit fructueuse, et pleinement profitable à tout le monde !"

Comme à son habitude, elle avait essayé de mettre toutes les chances de son côté. Sa robe mettait avantageusement sa plastique en valeur.

Elle accepta le baise-main et lui rendit une petite révérence discrète.

Si Raggo était charmé, il n’en montra rien. La discussion prit du temps. Beaucoup de temps. Il retraça le contexte de la cité, son historique, ses valeurs, ce qu’elle représentait. L’homme était un véritable enfant de Castellac et la cité lui importait vraiment. Il ne faisait pas partie des puissants, encore moins des grands, mais il avait une influence discrète non négligeable. En réalité, ce n’était que par la grâce des nouveaux appuis de Venec et Jézabel qu’il devait être considéré comme le numéro deux de la pègre locale.

Il était rusé, habile et redoutablement intelligent. Cela le rendait terriblement imprévisible et dangereux. Cela lui permettait aussi de remettre les choses en perspective et d’avoir une vision globale du contexte dans lequel il évoluait. Aussi la proposition qu’il fit finalement à Jézabel était-elle aussi surprenante qu’habile et opportuniste.

Il proposait rien moins qu’un partenariat. Lui dans les basses sphères et Jézabel dans les hautes. Il acceptait de se soumettre à l’autorité de la matrone tout en gardant son autonomie et ayant latitude pour gérer la pègre dans leur vision commune.

Le seul vrai hic de cette solution était l’absence de rôle pour Venec…

Elle écouta calmement les explications et la proposition finale de Raggo. Elle essaya de ne pas paraitre contrariée pour rester le plus ouverte possible au dialogue, mais intérieurement, la tension montait.

"Je comprends votre position, mais à mon tour, permettez-moi de poser quelques questions et de rajouter quelques précisions !

Parlez-vous en tant que porte-parole de tous les autres gangs, ou les avez-vous tous fédérés dans le laps de temps ? Car ils ne seront peut être pas tous d'accord avec ce partage ...

Je comprends que la réaction violente des hommes de "Venec" ai provoqué des remous parmi vous mais je suis venue justement pour éclaircir ce qui s'est passé, j'ai entendu des rumeurs fausses qui pourraient méprendre les autres sur nos intentions !

Ensuite, 2 précisions ... Ce que je fais dans ma vie privée avec le Comte ne regarde en rien le business, je ne souhaite pas méler les deux ! Ou en tout cas que le Comte se retrouve mélé d'une quelconque façon à mes "affaires" ! Donc ce n'est pas la peine d'intégrer les hautes sphères comme vous dites à cette négociation !

D'autre part, je parle actuellement comme seule porte-parole de notre groupe en l'absence de Venec parti gérer autre chose à l'extérieur, mais il est bien claire que c'est son organisation et ses hommes ! D'ailleurs, compte tenu de ma vie privée qui ne l'est plus vraiment visiblement, je ne souhaite pas prendre une plus grande place que lui dans notre groupe !"

Raggo sirota son verre en silence, visiblement, il cogitait furieusement. Les précisions et objections de Jézabel n’allaient pas dans son sens, mais pas contre non plus. Il y avait de la place pour négocier, comme toujours entre deux personnes intelligentes.

Il avait cependant remarqué qu’elle n’était pas si loin de l’emportement que ça et c’était visiblement sa vie soit disant privée qui posait problème.

Il sourit en levant une main conciliante pour tenter de la ramener à une humeur plus calme et constructive.

« Alors pour éclaircir le premier point, non je ne suis pas le porte-parole de l’entièreté des groupes de la pègre, mais je représente la grosse majorité de ce qui reste. Dans ce genre de situation, tous savent que c’est « rentre dans le rang ou va-t-en », pour ne pas dire crève. Nul doute que les quelques mécontents ne poseront pas longtemps problème, si seulement ils en posent.

Vous vous positionnez comme la seconde de Venec, ce n’était pas comme ça que je voyais les choses au sein de votre organisation étant donné les rôles de chacun d’entre vous. Mais je ne vois aucun inconvénient à une alliance à trois plutôt qu’à deux. Il suffira de bien répartir les tâches. Pour ça, il faudra que nous nous rencontrions, mais à trois cette fois. A moins que vous ne vouliez également impliquer le brigand du camp du nord tant qu’à faire ?

Je pensais que Venec aimant diversifier ses affaires, il aurait pu vous déléguer sa gérance ici afin que les deux personnes éprouvant réellement un amour ou un intérêt de la cité puissent s’y impliquer à fond. Croc est plus intéressé par les Hudras me semble-t-il et on sait finalement assez peu de choses quant aux véritables attaches de Venec, bien qu’il semble plutôt hétéroclite et assez peu attaché à un endroit particulier.

J’en viens à votre vie privée ou plus précisément soit disant privée. Vous êtes contrariée, je l’entends, mais vous deviez vous y attendre non ? Je pensais que votre future appartenance à une sphère supérieure de la société castellaquienne ouvrirait d’autres portes, sans nécessairement impliquer votre futur époux. Je ne vous apprends rien quand je vous dis qu’une partie de la « noblesse » traîne dans des combines pas très nettes. C’est à ces gens-là que je faisais allusion.

Cette base est-elle plus claire et acceptable à vos yeux ? »

J'ai horreur de discuter de mes intentions avec Jaxx à n'importe qui ... cela ne les regarde pas ... Ni de la façon dont on gère nos affaires avec Venec et Croc ... et puis il a l'air sacrément informé sur Croc alors qu'il n'a aucun lien avec Castellac ...

Elle changea de position, se forçant à effacer toute trace de contrariété et ne montrer qu'une silhouette avenante et ouverte. Elle but calmement du bout des lèvres.

"Oui, nettement plus en effet ...

Croc n'a aucun lien avec cette cité, mais Venec a toujours des intérêts ici ! Il est clair qu'il faudra en reparler avec lui oui bien sûr ... dès son retour ... Je me chargerais de le prévenir, nul doute qu'il souhaitera revenir au plus vite ...

Ce qui m'importe surtout actuellement, c'est de calmer la situation et d'éviter une éventuelle guerre des gangs ... les hommes de Venec ne sont pas sur le pied de guerre si çà peut vous rassurer ... bien que suite aux rumeurs de réactions, ils sont tous vigilants à ne pas se faire assassiner à un coin de rue !"

Raggo hocha la tête, soucieux.

"Je suis ici pour jouer cartes sur table, ma Dame. Je ne cache rien, enfin rien d'utile à ces négociations (il sourit avec connivence), dans le cadre qui nous occupe.

Je dispose d'informations qui font état d'une association de votre équipe avec le clergé d'Ambre afin d'une domination sans partage, via un nettoyage par le vide, de ce qui concerne la pègre en général, quelle que soit sa sphère, entre les murs de la cité.

Mes partenaires et moi-même ne sommes pas tranquilles. Nos têtes peuvent rouler à très courte échéance.

Et pour autant que je sache, la guerre entre Démis et Venec a été provoquée par le clergé... si vous voyez où je veux en venir..."

Jézabel ne cacha pas son étonnement. Malgré elle, elle se pencha vers lui.

"Je ne ... pour ma part, je n'ai aucun lien avec le clergé d'Ambre, et connaissant le caractère de Venec, une association avec eux serait difficile à mettre en place ...

Mais je comprends qu'une telle nouvelle vous inquiète en effet ...

Vous dites que cette guerre a été provoquée par le clergé ? J'y ai perdu mon bras droit et sans l'aide du Comte, je ne serais pas là à vous parler ... que savez-vous à ce sujet ?"

Ce diable de prêtre !!! Si je le recroise ...

Là, alors qu'elle était très intéressée et qu'il venait de la choper convenablement, il commit un léger impair : son regard tomba dans le décolleté plantureux qui dominait sa cuisse dégagée par le fendant de la robe et y resta un instant de trop.
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Suffisant pour qu'elle sache qu'il n'était pas insensible à ses charmes.
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Merde ! Espèce de couillon ! Espérons maintenant qu'elle soit trop intéressée pour l'avoir remarqué...
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Il jouait trop gros pour s'abandonner à la bagatelle aujourd'hui mais Jézabel portait tellement bien sa troisième syllabe que c'était mission presqu'impossible quand elle décidait de miser dessus, ce qu'elle avait fait aujourd'hui...
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Tant pis, c'était fait maintenant, il n'y pouvait plus rien. Il fit un geste pour qu'on les resserve et continua.
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"J'ai quelques informations que je vous livrerai bien volontiers mais n'oubliez pas dans quoi nous sommes engagés. Dans l'optique d'une négociation fructueuse, je vous offre ces informations. J'espère que vous serez de mon côté pour m'empêcher de le regretter par la suite.
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En clair, j'espère que vous me rendrez la pareille le jour où j'en aurai besoin... se dit-elle.
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Le clergé d'Ambre veut la mainmise sur les informations. Pour ça, il tente de s'associer avec la bande de la pègre la plus importante, vous en l'occurrence. Ils ont promis le monopole à Venec en cas d'alliance. Mais ils ont aussi voulu savoir de quel bois il se chauffait. Ils ont donc enlevé Démis en laissant croire que ça pouvait être vous pour jauger de votre réaction.
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Démis a été emmené dans les geôles du clergé et il y est mort depuis quelques jours déjà.
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Pour ce que j'en sais, il a livré des informations avant de mourir, informations qui pourraient arrondir les angles que le Père Jonas a rendus bien aiguisés dernièrement en tuant les hommes de Croc, même si celui-ci a été bien maladroit dans sa tentative de jouer au plus malin. Jonas a réagi comme un novice sur ce coup-là. Mais c'est un détail.
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Oui, je sais que vous avez perdu beaucoup dans cette "expérience"... Mais peut-être pas autant que vous le croyez. Enfin, ça, ça relève de votre vie privée...
.
Je suis assez précis ou il vous manque quelque chose ?"

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