Un début de rébellion ?

Il fallut un moment pour que Caul trouve des Ruffians volontaires mais revint avec un mec franchement patibulaire.

"C'est bon ! C'est ok ! Ils vont s'occuper de ... "l'extraction" du commandant du chantier naval ! Par contre, ils demandent, si durant l'opération, des gardes drows s'opposent à la capture ? Ils ont le droit d'aller jusqu'où ? Pour être sûrs des consignes avant de se lancer !"

"A ouais genre l'idéal faudrait qu'on le choppe sans qu'aucun autre ne s'en aperçoive alors ? Ok ok ... on va faire dans le feutré ... pattes de velours qui dirait !" fit le ruffian a la voix plus mélodieuse que son physique pas avantageux.

Dans la soirée, l'info arriva avant les ruffians. Ils avaient réussi à chopper le commandant, et ils l'amenaient.

Aussi, l'homme à la pipe et son auditoire ne furent pas surpris de voir arriver une bande de malandrins portant un grand sac ficelé. Une fois au calme à l'intérieur, ils déballèrent le paquet-cadeau, la cible, bâillonné et ligoté, visiblement inconscient.

"Et voilà ! Livraison express ! Tout frais tout vivant !"

"Des humains qui veulent me faire peur avec de la torture ? Vous ne connaissez rien aux souffrances qu'elle peut procurer lorsqu'elle est bien faite !

De toute façon, çà ne changera pas grand chose ! Le mauvais coup est déjà déclenché ! Vous n'avez plus qu'à attendre bien sagement, il va se pointer !"

Il jouait les bravaches, mais sa vantardise commençait à lâcher des infos.

L'officier grimaça mais garda son attitude bravache.

"Ng ... Assaut ?!? On mène un assaut quand il y a guerre ! Nous ne sommes pas en guerre, vous nous appartenez déjà ! Vous ne l'aviez pas compris ?

Mais nous avons besoin de main d’œuvre pour nous étendre et dans nos mines ! Les bateaux seront bientôt tous prêts et les troupes chargées de sécuriser le territoire sont en chemin ! Les gouverneurs de régions préparent leur arrivée ! Lorsqu'ils seront là, ils vous achemineront là où vous nous serez utiles !"

L'officier commençait à se faire à l'idée qu'il ne sortirait jamais de cette baraque vivant, quoiqu'ils lui promettent. Mais de voir le premier interrogateur anéanti le consolait un peu de sa fin proche. Qui torturait qui finalement ?

"Un coup de folie, c'est rarement préparé ! Or les plans de nos maîtres sont tout le contraire !

Les troupes sont déjà en mouvement ! Laissez leur le temps de remonter des profondeurs jusqu'à Amtar, et de là ils se déverseront sur les terres !"

Eux non plus n'étaient pas à l'aise face aux nouvelles de l'officier.

"Gérer quoi ? celui-là ? (en désignant le prisonnier) ... Ses potes en ville ? Ou ceux qui vont se pointer dans pas longtemps ? Lui, on peut le faire disparaitre si vous voulez ...

Mais bon ... pour le reste ... Là pour le moment, çà va ... y'a pas tant que drows que çà en ville ... Mais dans pas longtemps, çà sera invivable !

Vous avez enfin compris ! (fanfaronna le prisonnier)

Mais en tuer quelques uns, çà sauvera pas vos gens hein ! Quand les autres se pointeront, le mieux serait qu'il n'y ai plus personne ici ! Ou vous voulez tenir un siège ?"

L'officier drow tenta une ultime bravade :

"Et c'est pas rien de le dire, vous en avez même ici !"

Le ruffian posté près du prisonnier sortit discrètement un poignard. Situé hors du champ de vision du drow, il regarda l'homme à la pipe dans l'attente d'un signal pour faire taire définitivement cet énervant personnage.

Le drow tourna la tête vers le ruffian et découvrit le poignard prêt à agir.

"Tu crois que je vais te livrer tranquillement de telles informations ?

Oh tu sais, entre prendre tout mon temps sans pause ni repos pour réussir à te faire cracher le morceau, ou attendre quelque jours le temps que tes potes arrivent pour crever voire pire, le choix est vite fait !

(le ruffian reporta son attention vers l'homme à la pipe) ... On va se relayer s'il le faut, mais on va lui faire cracher tout ce qu'il sait qui pourrait vous servir à vous et à vos familles pour vous barrer d'ici !"

Les ruffians réussirent malgré tout à tirer quelques informations de l'officier drow. Malheureusement, soit il était trop résistant, soit ils n'étaient pas assez doués en tortures abjectes, mais il calancha avant d'avoir donner grand chose.

Pendant ce temps, ruffians et pêcheurs s'étaient éparpillés en ville pour prévenir le plus de monde fiable possible.

Durant la journée (J+29), un jeunot, à peine adulte, pas encore de famille à charge, avança d'un pas, peut-être un peu trop décidé, vers la commanderie. Il n'atteignit jamais le pâté de maison, des mains lestes le dévièrent de sa course dans une ruelle adjacente avant d'être en vue des fenêtres de la commanderie. L'empoignade devint confuse, des gestes peut être trop agressifs, un coup de couteau partit malencontreusement et tout fut fini. Le mélange de ruffians et de pêcheurs qui avait réagi partagea une gêne mêlée de regrets. Peut-être auraient-ils dû faire autrement. Mais pour le jeunot, il était trop tard ... Peut-être était-il un traître en puissance, peut-être pas, ils ne le sauraient jamais ...