La Poissonnerie-traiteur-réfectoire (de la "pension de famille") du Port

Choupi, parti inspecter les poteries repêchées par le drow, seul Koben restait avec Indrius et Maria. Laissant le kobold avec la jeune fille, le gobelin supervisa le débarquement d'une partie des stocks de pêche du bateau. Grâce au fond de caisse laissé par Ménériel, il paya rubis sur l'ongle le capitaine du bateau pour la marchandise. En fait, il n'avait pas négocié les tarifs, celui que lui proposait l'humain lui semblait honnête. Il allait vraiment falloir qu'il se perfectionne sur les échanges commerciaux de type monétaires avec les humains. Pour du troc, il savait faire, mais ces trucs avec l'argent, la valeur des choses en équivalent piécettes, il ne maitrisait pas du tout.

Les marins le remercièrent pour la transaction. Finalement, après leur voyage avec l'elfe et la rencontre avec le monstre marin, faire affaire pour du poisson avec un gobelin n'était pas la chose la plus saugrenue de leur expédition.

Les caisses de poissons s'alignaient le long du bord de quai sur lequel donnait l'arrière ouvert de la poissonnerie. Il ne lui restait plus qu'à les stocker correctement avec du sel pour conserver tout çà, mais avant tout, comme une cliente attendait ...

"Me rev'là !! S'cusez du retard Mam'zelle ... voilà justement du bon poisson ! Pêché dans l'petit bassin (par opposition à la haute mer) par les pêcheurs du village voisin ! Avant que je stocke tout çà, vous pouvez choisir ce qu'il vous plaira !

Pour ce qui est du poisson d'plage et de la crustasserie, je vais mettre à l'eau mes filets dès que le calme sera rev'nu au port, j'en aurais sûrement pour demain matin !"

Indrius se laissa aller à un petit sourire. L'ironie de la situation le frappait soudain, entre la balle perdue naine, l'achat de poissons aux pêcheurs, et le "nouvel habitant" du port, il valait mieux se fier à un gobelin ou un monstre marin plutôt qu'à un nain, c'était le monde à l'envers dans cette cité !

"Oui, pas de soucis !

Euh ... derrière les quelques cabanes alignées le long de la plage, j'ai des potagers où je glane parfois des petits légumes sauvages, pas sûr que vous y trouviez des aromates, mais sait-on jamais !"

Le long de la plage, la brise légère venue du large apportait de la douceur. A cet endroit, le sel marin et l'iode avaient séché le bois des cabanes. A l'arrière des bâtisses, les potagers étaient retournés à l'état sauvage. C'était un peu fouillis mais au premier coup d’œil, il y avait bien quelques trouvailles récupérables.

Tandis que Maria "faisait son marché", un point à l'horizon attira son attention. Elle ne l'avait pas aperçu au départ mais là, au large, un bateau se trouvait à quelques miles de la côte, proue vers le port. Comment s'était-il approché d'autant de distance sans qu'elle ne le remarque avant, mystère. D'une forme qu'elle ne connaissait pas (une jonque), sans qu'aucune voile ne soit déployée, le courant semblait le pousser doucement vers le port.

Aménager en un temps record les trois futurs bateaux de pêche était un défi tellement intéressant qu'il avait un peu foncé tête baissé dans le boulot.

Levant la tête vers Maria, Tileston se redressa et observa dans la direction indiquée. Bon sang mais elle avait raison. Pourquoi personne n'avait rien signalé ? Se rappelant que tous les ouvriers-pêcheurs devaient tout comme lui être affairés sur les bateaux, il oublia cette remarque et fouilla dans ses sacoches.

Le charpentier en sortit plusieurs cylindres de laiton imbriqués pour ne pas prendre de place et les étira pour ... obtenir une longue-vue repliable. Tournant les cylindres les uns sur les autres (pour régler les lentilles), il porta la longue-vue à son œil.

"Encore un visiteur ? Je n'ai pourtant envoyé aucun pigeon, comment tout le monde sait qu'on a remis le port en fonction ?

Pas étonnant qu'on ne l'ai pas entendu arriver ! Pas de voile déployée, donc pas de bruit de vent dans les voiles, pas de rames sorties non plus, donc pas de clapotis, on dirait qu'il se laisse porter par le courant ! Je ne vois personne par contre ... Cette coque ... çà n'est pas une architecture d'ici ! Un truc oriental çà ! Mais ...

Il ne vient pas directement vers nous ! Il va droit vers la plage !"

Il sauta sur le quai et partit en trottinant vers le coin de plage d'où venait Maria.

"Vous v'nez ? On va voir c'qu'il vient faire ?"

"La garde, de c'que j'en sais, elle est un peu en sous effectif et éparpillée dans toute la ville, et les officiels, ben ma patronne, elle court partout ce matin, et le chef de la défense est passé tout à l'heure, mais çà m'étonnerait qu'il repasse par ici avant un moment ! Et puis on n'fait que regarder ! Si çà sent l'vilain, on filoche chercher de l'aide ! Suffit de pas faire de bruit !"

Il se pencha tout en trottinant, histoire que sa grande carcasse soit moins visible et s'engouffra entre les roseaux pour ne pas avoir à emprunter le sentier trop à découvert. Passant derrière l'une des cabanes du bord de plage, il s'arrêta à l'angle et comme Maria le rejoignait il se mit un doigt devant la bouche pour lui signifier de ne pas faire de bruit et lui désigna la plage de l'index.

L'endroit semblait trop silencieux, pas de clapotis des vagues sur le sable, pas de bruit d'oiseau, pas de cigale non plus. Sortant de la forêt toute proche, une silhouette marchait lentement, suivie de près par un cercueil en bois qui flottait juste derrière elle. La jonque s'arrêta juste avant de s'ensabler. Une petite barque à fond plat termina les quelques mètres qui les séparait de la plage. A son bord, deux femmes d'ascendance elfique, d'âge indéfinissable et aux cheveux teints saluèrent amicalement celui qui les attendait sur le rivage. Maintenant qu'il n'était plus à contrejour, Maria et Tileston voyaient nettement qu'il s'agissait d'un homme, couvert des épaules aux pieds d'une tenue de cuir noir, un masque métallique couvrant son visage. Les deux femmes tentèrent d'engager la conversation mais il ne leur répondit pas. Leurs visages devinrent tristes tandis qu'elles contemplaient le cercueil et il flotta jusqu'à elles. Elles le déposèrent dans la barque et repartir après avoir salué à nouveau leur interlocuteur muet.

Une fois remontées dans la jonque, le bateau repartit d'où il était venu, tout aussi lentement, et sans l'aide de voile ni de rame, comme si un courant sous-marin l'éloignait vers le large. C'est alors seulement que les bruits des vagues, des mouettes et des criquets revinrent. L'homme allait repartir vers la forêt lorsqu'il se figea net. Pour la première fois depuis son apparition, sa voix résonna de derrière son masque.

"Je sais que vous êtes là ! Depuis combien de temps vous observez ?"

Tileston était en effet tiraillé entre l'envie de détaler, quitte à embarquer la jeune fille sous le bras pour aller plus vite, et rester pour comprendre.

Surréaliste était le mot, il n'y comprenait pas grand chose. On aurait dit que le temps s'était arrêté, comme dans un rêve, et puis chacun allait repartir de son côté comme s'ils n'avaient jamais existé ?

D'ailleurs, si l'homme masqué ne s'était pas arrêté, il aurait certainement pu croire avoir rêvé toute cette scène après tout ... Mais une chose était sûre, ni Maria ni lui n'avaient fait de bruit. Comment les avait-il repérés ?

"De ... depuis ... avant que le bateau n'arrive ! Qui ... qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous venez faire ici ?

Je devais revenir ici, et je n'avais pas encore eu le temps d'emmener mon ami vers sa dernière demeure !

Le cercueil ?

Oui ... et pour un accostage, ces rivages sont bien plus calmes et hospitaliers que ceux que j'ai quitté !

Vous parlez de revenir, vous êtes un Huldras ?

Moi ? Non ... enfin ... plus ou moins ...

*Hein ? Il l'est ou il l'est pas ?!?*

Et ... euh c'est par ici la ville ! (montrant dans son dos, à l'opposé de la forêt où l'inconnu se dirigeait)

Vous n'avez rien à craindre de moi, vous pouvez y retourner !

Et pas vous ?

J'ai encore à faire, plus tard peut être ! ... Mademoiselle, Monsieur ..."

Il les salua et reprit sa route vers la forêt avant de disparaitre derrière les premiers arbres. Quelque chose dans sa façon de saluer sembla pourtant familier à Maria.

Tileston se tourna vers Maria : "C'est marrant, mais il m'a répondu et j'ai toujours rien compris !"

"Ah ? Une façon de faire que tu as reconnu ? Un truc de ta région peut-être ?

... Oui ! T'as raison ! Faut en trouver un ! Les avertir de ce qu'il vient de se passer !"

Ils filèrent le long de la plage vers le Port et aperçurent l'attroupement autour du chariot de pierres de Ménériel ...

(la suite aux aventures portuaires)

Au petit matin, Uglagob s'activait.

En attendant que Koben et Choupinou (qui étaient toujours les premiers à arriver) s'amènent et commencent à installer la grande table pour le petit déjeuner, le vétéran alla installer ses filets et ses lignes le long du bout de quai qui longeait l'arrière de la bâtisse recomposée.

"Euh .... (il fallait toujours un peu de temps au petit matin pour qu'Indrius ne réveille son traducteur à Koben) ... Ah ...

Du savon ? Qui fait de la mousse et des bulles ... Ah oui je connais ... Je dois même pouvoir t'en trouver ... Mais tu sais mon gars, je sais pas si çà peut faire partir ton odeur ! Bah après tout, tu peux essayer oui, çà ne coûte rien de tenter le coup !"

Indrius retourna un instant dans l'arrière boutique et revient assez vite avec un cube ambré qui lui tenait toute la main. Massilia n'étant pas dans cet univers, sûrement une recette locale équivalente.

"Tiens ! Il en restait justement ! Tu peux frotter autant que tu veux ! Si tu veux de la mousse, pense à mettre de l'eau avec !"

Indrius admirait la volonté des 2 jeunots à vouloir s'intégrer à la populace. Lui n'aurait pas eu tout ce courage à leur âge. Il s'étonnait encore de la façon dont l'elfe avait réussi à les apprivoiser tous ... La grande blonde et son pote le barbu t'auraient haché tout çà menu sans prendre le temps de parler avec eux ... Mais Ménériel avait un don de ce côté là !

Tileston, qui avait fait un petit détour par les chantiers en cours (actuellement vides avant l'arrivée des ouvriers), arriva à la Poissonnerie par le côté réfectoire.

Une scène bizarre attira son regard juste avant qu'il ne rentre.

"Hello Indy ! Comment va ce matin ?

Hé, dis, tu sais ce que le kobold fout dans le ruisseau d'évacuation des eaux usées de la ville ? C'est vrai qu'ya pas encore une grande foule en ville, mais y'a quand même suffisamment de monde pour que çà soit pas trop un endroit où trainer ... il cherche quelque chose ?"

"Bien !

Tiens, t'es arrivé avant Choupi' pour une fois ...

De ? ... Il chercher à se lav... Dans le quoi ?!? ... Mais qu'est-ce qu'il fiche ? Je lui ai dis de trouver de l'eau pour se savonner, il veut se laver ! Mais pas dans de l'eau sale, çà sert à rien !

Ah c'est pas possible ! Quand Choupi se décide enfin à arrêter son cercle vicieux de maladresses enchainées pour faire un truc utile, c'est l'autre qui prend le relais à accumuler gaffe sur gaffe ! Tu peux surveiller la cambuse le temps que j'aille le récupérer ? Choupi devrait pas tarder à arriver !"

Ne laissant pas le temps au charpentier de dire oui, non, ou ouf, le gobelin détala direct au dehors pour aller droit vers l'endroit où Koben se "nettoyait"

"Hééé !!! Nan ! Pas là ! C'est dégeu ici ! Pas cette eau là ! Sors de là !"

Entendant la patronne :

"Hé ? Euh nan ! C'est pas une coutume, il s'est trompé ! Il voulait justement se débarrasser de son odeur ! Il voulait du savon, je lui en ai donné ... mais après il s'est trompé de flotte pour se laver ! C'est pas dans les égouts qu'il faut aller !

Ah entre lui et le gamin, çà me fait de belles journées hein !" (NDLR : hommage à Bacri dans Didier)

"Ah çà ! (il se mit à rire aux remarques du gobelin) ... C'est sûr ! Ils sont mignons mais on a du mal à se concentrer quand ils sont dans les parages ! (NDLR : Bon ben là, autant plagier Timsit dans Un indien dans la ville)

Ouais M'dame ! Planning prêt ! Les lève-tôt sont déjà partis à leurs chantiers ! Les autres vont arriver au fur et à mesure je pense ! Je les répartirais en fonction de qui viendra !

Besoin de bras pour quelque chose en particulier ?"

"Des rails ? Oui, bonne idée ! Par contre, question nains en ville ... (Tileston se fit la même réflexion que Varag au même moment à la taverne : actuellement, en ville, il ne restait plus de nains qu'un chasseur, un maître-oiseleur et un brasseur ; le seul forgeron nain était aux abonnés absents, et d'après les infos que le charpentier avait, il n'y avait pas de mineur en ville) ... C'est pas la meilleure période j'ai l'impression !

Après ... on peut se débrouiller je pense, me semble qu'il y a une jeune forgeronne qui retape une baraque pour démarrer son affaire ! Et puis moi en temps que charpentier ! On n'est peut-être pas experts ni l'un ni l'autre en rails et en mine, mais on peut peut-être te bricoler quelque chose de potable en attendant que de vrais experts n'améliorent le bouzin !

Ouais question bois, quand on voit la taille de c'te forêt ... 'doit bien y avoir assez de bois morts pour nous aider ! Je vais demander à quelques gars d'aller sur la plage et à la lisière de la forêt pour ramasser tout ce qu'ils pourront ! Suffit d'y aller sans hache, comme çà, on ne se fera pas mal voir de la forêt !"

Après avoir indiqué à Koben avec moult gesticulations de bras de sortir du ruisseau des eaux usées et que s'il cherchait un cours d'eau où se laver, alors qu'il privilégie le vrai ruisseau d'eaux fraiches au bout de la plage, au delà de la muraille, Indrius rejoignit le charpentier et la patronne.

Une fois de retour à ses fourneaux, il commença à amener sur la table de quoi commencer le petit déjeuner.

C'est à ce moment là que le dernier habitué, Choupi, fit son apparition. Il avait veillé tard la veille à finir une fournée de bols et autres assiettes et ce matin, il ne rejoignit la poissonnerie qu'après les avoir bien étalés au soleil.

L'odeur des sardines grillées et des boissons chaudes du matin attirèrent un des vieux pêcheurs. Trop vieux pour participer aux constructions et pas assez lève-tôt pour rejoindre ses potes qui testaient l'un des bateaux de pêche d'André, il allait se résoudre à prendre la petite barque seul lorsque l'envie de se faire un vrai petit déjeuner lui titilla les boyaux.

A la grande table, il y avait toujours de la place, et l'ambiance bon enfant (principalement menée par les histoires maladroites du jeune gobelin) avait de quoi motiver pour toute la journée.

"Tout va bien ! Ils sont motivés ! Pour le moment, çà va ! Sur les chantiers du port, ils n'ont plus forcément besoin de moi tout de suite ! Ils ont du boulot sur plusieurs jours et ils savent ce qu'il ont à faire !

Je vais pouvoir étudier ton idée de rails pour la mine comme çà !"

Le vieux pêcheur intervint :

"Pour sûr qu'on est motivés ! Tout avance à une sacrée vitesse, les plus jeunes ont l'impression de participer à quelque chose de grandiose, et on a déjà plusieurs bateaux pour reprendre nos activités ! La côte a toujours été poissonneuse, on pourra bientôt fournir en poissons toute la ville !"

Indrius alla porter son casse-croûte à Boidor qui s'était assis sur une souche devant la porte d'entrée.

En revenant, il participa à la conversation :

"Pour varier, je n'ai que les quelques potagers sauvages des anciennes cabanes de pêcheurs le long de la plage, les légumes suffisent pour les repas que je prépare ici, mais c'est bien trop peu pour toute une ville ! Il va vous falloir de vrais cultures !

Pour ajouter d'autres viandes aux menus, ya que 2 ou 3 chasseurs si j'ai bien compris, çà peut fournir le gibier pour la taverne du grand ork noir, mais là aussi c'est un peu court ! Va vous falloir en plus des cultivateurs des éleveurs aussi ! Mais çà, c'est d'autres responsables qui doivent se charger de çà, pas vrai ? Toi, t'es la capitaine du port, non ?

M'dame Méné, elle nous a tous sauvés ! Elle peut faire tout ce qu'elle veut si elle le décide ! (intervint avec conviction le potier)

Oui, oui, t'énerve pas Choupi ! Je sais ! Mais chez les ... (il cherchait un terme générique pour les elfes-hommes-nains-en-communauté) ... "De-la-surface", y'a toute une hiérarchie des tâches, chacun son affectation, son métier, et tout et tout ! T'inquiète, si on a besoin de fonder le fanclub de la patronne, je te désignerais personnellement président du fanclub !"

Le jeune gobelin ne put s'empêcher de rougir devant l'hilarité générale.

"Oui enfin, en temps de crise, on apprend à multiplier les tâches, à la base, je suis charpentier de marine, mais depuis que je suis ici, je fais aussi le contremaître de chantier, l'architecte amateur et dès demain, je vais m'essayer au chemin de fer ! J'ai même l'impression que c'est contagion en plus ! A la base, t'était éclaireur dans ton pays, c'est çà ? Et depuis que tu fais partie de la communauté, te voilà poissonnier, traiteur, et on pourrait même dire gérant d'une pension de famille ! Alors tu vois !

Et nous les pêcheurs, la plupart font aussi les ouvriers en ce moment !" renchérit le vieux pêcheur

Interrompant la discussion, un des ouvriers envoyés ramasser du bois déboula à bout de souffle par la porte d'entrée de la poissonnerie.

"Chefs ! Chefs ! Ah vous voilà tous !! Vite, vite ! On a besoin d'vous ! Des orcs ! Mal en point ! Des chariots ! Affamés ! Ils demandent à entrer en ville ! Ils ont ni à boire ni à manger qu'ils disent !"

"Euh ben avec les autres, on s'est demandés ... mais çà en avait pas l'air, ils ont l'air mal en point, et leurs chariots, c'est des ruines ! Après, je sais pas trop ...

Mais en venant jusqu'ici, j'ai croisé 2 gardes qui allaient à leur rencontre, ils doivent déjà être là-bas !

André ? ... Le grand-drow-qui-met-mal-à-l'aise (en un seul mot sans ponctuation lol ) ? Euh nan ... les z'autres, y zont dit de venir vous chercher vous ! Mais si vous voulez, pendant qu'vous y allez, j'peux le chercher et le ramener aussi ?"

Pendant que Indrius taquinait Choupinou dans la salle du réfectoire, Ovéa remarqua Koben à l'écart, comme souvent. Autant Boidor à cause de son format mangeait dehors au lieu d'être attablé avec tout le monde, mais pour Koben, le problème ne venait pas de la taille ... Elle se leva et s'approcha de lui ...

"Dit Koben, tu voudrais pas plutôt t'asseoir à table avec nous ? Après, chacun vaque à ses occupations, mais au moins le matin, c'est le moment où tout le monde se retrouve, çà aide aussi à refaire le plein d'entrain pour la journée !

Regarde les 2 gobelins, même si de loin, on pourrait croire que le vieux se moque du jeune, en fait, il le décoince, çà aide notre timide potier à s'intégrer parmi les humains ... et sans s'en rendre compte, j'ai l'impression que cet éternel défaitiste se fait lui aussi accepter ! Tous les nouveaux habitants l'ont bien adopté comme notre poissonnier il me semble ! Je me demande comment vont réagir les anciens qui le connaissent par contre ...

Mais toi, tu ne risques rien à essayer de t'intégrer !"