Sur la route de Dunfeld

Braddar a écrit:: La journée se passa sans encombres et ils établirent un campement pour la nuit. Après avoir pansé les bêtes et préparé un feu, ils s'assirent autour de celui-ci pour faire rôtir le poulet frais que le fermier leur avait donné.

Tandis qu'ils découpaient de fines lamelles à même le feu, Braddar demanda :

"Qui sont ces gens qui étaient chez toi hier ? Je ne les ai jamais vus."

Enora a écrit:: Ils avaient quitté le monastère sans éveiller des soupçons (si soupçon il y avait)...Dans leurs dégaines et sentant le purin et le mouton, ils passaient inaperçus.
Ils allaient rejoindre la route de Negoce puis Dunfeld...l'accoutrement était parfait...Surtout qu'à Dunfeld tout le monde était inspecté même les paysans. Une vieille loi qui existait toujours...
Mais les assassins du Monastère n'ont jamais été inquiétés...La carriole était fort bien équipée mais il fallait être un bon "limier" pour trouver les cachettes.

Au coin du feu à se réchauffer les arpions, Enora attendit sa cuisse. En attendant, elle sortit de son paquetage une bouteille de vin et but au goulot.

" Des aventuriers. Ils sont de passage mais bien imprudent. Je suis même étonnée qu'ils soient arrivés jusque là. La fille est une magicienne et son compagnon est muet. Elle a laissé mari et enfants pour voyager. Une genre de quête spirituelle, enfin je crois. Le Père Caboche va essayer de les retenir. Une magicienne qui crache des éclairs ça peut toujours servir"

Elle but une nouvelle gorgée.

" Chaque Drow dans le royaume est un traitre et il faut les surveiller, déjouer leurs desseins et faire répondre de leurs crimes. Il n'y a plus de lois ici, il faut en créer des nouvelles et les faire appliquer avec vigueur. Ce qu'on fit depuis tout ce temps mais tu vois je suis fatiguée, je veux en terminer une fois pour toute avec cette race de démon."

Elle leva la bouteille

" A MORT LES DROWS ET GLOIRE AUX HUMAINS"

Braddar a écrit:: Braddar l'écouta parler en silence. Lorsqu'elle sortit la bouteille de vin, il se demanda pourquoi elle trimballait ça sur les routes alors que leur sécurité dépendait de l'acuité de leurs sens. D'autant plus quand il la vit boire à longs traits.

Mais elle était majeure, elle faisait ce qu'elle voulait.

"Cette guerre sera une guerre de longue haleine. On ne va pas pouvoir y mettre fin de sitôt. Tu vas devoir te montrer patiente et avisée, sinon ton parcours risque d'être aussi bref qu'improductif. Tuer des Drows, c'est bien, mais les bannir de la surface c'est mieux. Et ça, ça prendra du temps. Mais on y arrivera."

Il détacha la cuisse, bien grasse et juteuse, et la tendit à Enora. Elle avait une main prise par la bouteille, mais l'autre était libre.

L'alcool aidant, la lueur du feu dans son regard le rendit encore plus brillant, plus hypnotique. Braddar ne put s'empêcher de penser combien elle était belle.

Enora a écrit:: " Évidemment que nous allons y arriver...Lorsque nous arriverons à Dunfeld nous serons interrogés et c'est toi qui prendra la parole. Une histoire de sexe...une femme qui parle à la place d'un homme...c'est louche..."
Elle dévora sa cuisse en quelques secondes.

Braddar a écrit:: "Si tu veux. Mais on sait aussi que bien souvent, quand la femme voyage avec son mari, c'est parce qu'elle doit tenir elle-même les cordons de la bourse. Alors si tu préfères parler, je n'ai pas de problème avec ça."

Il coupa alors un demi dos du poulet et le lui tendit avant de manger sa propre cuisse avec moins de férocité.

"Dunfeld. Je crois que pour la peine je n'y suis encore jamais allé... C'est quoi comme bled ?"

" Ce n'ai pas que je veux mais c'est nécessaire. Là bas nous serons jugés coupables au premier regard alors c'est toi qui prendra les commandes.
Dunfeld est une ville de contrôle...Les marchands qui arpentent la route de Négoce pour rejoindre la grande cité de Cathyr doivent passer par Dunfeld.
Toutes les caravanes sont inspectées. C'est un passage obligé pour avoir un laisser passer pour Cathyr.
Le chef du bled est des nôtres mais maintenant c'est les drows qui contrôlent...on va voir ce qu'il se passe mais avant d'arriver nous allons passer dans des hameaux.
Tous sont nos amis...j'espère qu'il n'y a pas eu de changement comme à Guelfe...Nous avons besoin de tout les hommes..."

"Très bien alors, je prendrai la parole. C'est bizarre comme d'une région à l'autre, parfois même d'une ville à l'autre, sur quelques kilomètres d'écart, il y ait tant de différences dans le comportement des gens."

Il haussa les épaules, fataliste.

"J'imagine que demain nous arriverons dans le premier village "ami" ? Quel est son nom ? Qui dirige ? Que dois-je savoir ?"

" Nous allons s'arrêter dans des fermes, chaumières, lieux-dits,... des petits bleds pour arriver jusqu'à Hazuth (ville à créer) puis Dunfeld (ville à créer)
Nous ne s’éterniserons pas dans les petits bleds pour arriver au plus vite dans les deux grandes villes"

Ils traversèrent plusieurs petits villages, des hameaux même, au cours de la semaine qui suivit. Leur mission était importante, mais pas urgente, aussi prirent-ils le temps de passer par tous les endroits recelant des alliés afin de voir par eux-même si la fidélité au dogme était toujours aussi vivace.

Ils se faisaient passer pour mari et femme et Braddar menait les conversations avec l'époux ou le chef du bourg tandis qu'Enora en profitait pour sonder les femmes et les enfants.

Chaque nuit, ils couchaient ensemble. Lorsqu'ils avaient la chance d'avoir une chambre pour eux seuls, Braddar laissait le lit à Enora. Quand il fallait sauvegarder les apparences, il gardait son pantalon pour bien marquer le fait qu'il ne voulait pas prendre ce qu'elle ne lui donnerait pas.

Cependant, il était attentif à ce fil à la gorge de la jeune femme ainsi qu'à ses réveils ou sa digestion. Il pensait avoir bien deviné le pourquoi du comment mais comme toujours une vérification factuelle lui serait un indicateur définitif.

Enfin, ils arrivèrent en vue de la cité de Hazuth. Cette nuit ils dormiraient dans un vrai lit et auraient droit à un vrai repas. Braddar se réjouit. Après, il faudrait qu'Enora lui dise qui aller voir et le rôle qu'il ou elle jouait dans l'ordre. Mais ce serait pour le lendemain.

Après être passés par plusieurs hameaux, quelques familles prirent la direction du monastère. L'exode se ferait par petit groupe...

La grande ville d'Hazuth était en vue...

" La ville est dirigée par un prête ayant une foi inébranlable portant le nom de Kograth Fideden (Humain, masculin). J'espère qu'il n'a pas perdu tout son contrôle. De toute façon nous le verrons de suite."

Description de la ville a écrit:: Hazuth est une grande ville composée de plus ou moins 2458 maisons et autres bâtiments. Au dernier recensement, la population comptait 7128 individus. (6843 humains, 143 halfelins, 71 Elfes noirs, 71 citoyens d'autres races.)

Haztuh, possède un mur d'enceinte fortifié, de plus, la rivière se trouvant à proximité donne une protection naturelle fort appréciable.
Les 9 portes de la ville sont renforcées et offrent une bonne protection.

Et on y retrouve également :
-Une joute équestre.
-Un tournois d'archerie connu dans toute la région.
-Une fabrique de balistes.

Ils arrivèrent enfin en vue de Hazuth. Les collines alentours offraient une vue imprenable sur la cité alors que le soleil déclinait lentement, laissant l’ombre s’étendre sur les champs tandis que la rivière resplendissait d’éclats miroitants. Le petit port ne fourmillait pas d’activité mais un navire marchand de taille respectable y était amarré.

A l’extérieur du mur d’enceinte s’étendaient, dans les champs proches, les installations dédiées à la joute équestre et au tournoi d’archerie. De grands espaces avaient été délimités et les constructions de bois y avaient une structure permanente.

De l’autre côté de la cité, apercevables depuis leur situation surélevée, se situaient les ateliers de construction d’armes de siège. La cité avait acquis une maîtrise inégalée en ce qui concernait la fabrication de balistes, armes qui pouvaient se monter sur des navires, et continuait à en étudier et optimiser les utilisations.

Braddar regarda sa « femme », assise à côté de lui sur le banc de guidage. Le soleil éclairait son visage et rendait sa beauté encore plus éclatante. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres.

« Quelle vue ! Quelle beauté ! »

Il était impossible de savoir s’il parlait du panorama ou d’Enora.

Deux heures plus tard, alors que les portes allaient fermer pour la nuit, ils arrivèrent enfin à la cité. Ils auraient pu y arriver bien plus vite à cheval, mais ce chariot qui leur servait de couverture était bien lent.

Ils entrèrent grâce à quelques palabres et un pot-de-vin : les gardes fatigués et de mauvaise composition voulaient fermer les portes et n’avaient manifestement pas envie d’inspecter le chariot ce soir. Ils expédièrent leur tâche et les deux compagnons purent entrer, laissant Braddar plus que dubitatif sur la sécurité relative de la cité.

Ils prirent leurs quartiers dans une auberge proche du port, en rapport avec leurs moyens supposés : « L’Ancre de jais ».

Il y avait une belle ambiance dans la salle commune et celle-ci était bondée tant de marins que de bateleurs, dockers et autres charroyeurs. Les serveuses louvoyaient aisément entre eux en portant de lourds plateaux de bois au-dessus de leurs têtes afin d’éviter de renverser.

Encore une fois, ils avaient dû mettre le prix et un malheureux client s’était vu destituer de sa chambre à leur profit, mais il était hors de question que le « fermier » accepte que sa « femme » dorme dans la salle commune avec ces vauriens.

Leur repas touchait à sa fin et Braddar s’appuya sur le dossier de sa chaise avec un gémissement de douleur pour son dos courbaturé. Ils avaient dîné d’une bouillabaisse grasse et tenant au corps à défaut d’être de grande qualité. La bière était mauvaise, le vin pire encore. Mais il s’en satisfaisait car cela faisait longtemps qu’ils étaient sur la route. Il regarda Enora et la trouva fatiguée. Ses traits semblaient tirés et il lui semblait que le fil à son cou était moins lâche.

« Alors, demain, on va rencontrer le prêtre ? On a autre chose à faire ici ? Je dois avouer que je prendrais bien une journée de halte avant de repartir, histoire de manger un peu mieux et dormir correctement deux bonnes nuits. »

Non loin, plusieurs clients avaient remarqué la beauté de la jeune femme et des commentaires pas très discrets commençaient à monter tandis que l’alcool enfumait les esprits.

" Demain nous allons faire un tour de la ville pour prendre la température puis nous irons voir le prêtre. S'il a perdu le contrôle total de la ville il faudra se débrouiller. C'est à dire de contacter quelques personnes pour qu'ils commencent la migration vers le monastère sans veiller les soupçons des Drows. En gros tu as compris, on ne va pas se reposer. A moins que le prêtre est gardé le contrôle et là ce sera plus facile."

Non loin d'eux, une table accueillait trois drows et un énorme demi-orc. Ceux-ci regardaient Enora avec insistance et en faisant un peu attention à ce qu'ils disaient, sa vertu était au centre de leurs discussions éméchées.

Braddar se demanda comment la soirée allait tourner. Leur couverture ne leur donnait pas beaucoup de possibilités d'échapper à ces voyous s'ils décidaient de passer à l'acte.

Sans les quitter des yeux, il répondit à Enora.

"Oui, espérons-le. Mais je ne sais pas pourquoi, je ne le sens pas franchement bien tu vois..."

" Nous venons d'arriver, pourquoi tu ne le sens pas? Qu'est ce qui t'inquiète?"

Braddar prit la main d'Enora en essayant d'avoir l'air amoureux et tendre. Il se pencha vers elle et lui adressa quelques mots avec bien plus de discrétion.

"Parce que ce groupe là derrière est sur le point de nous chercher querelle. A moi pour me mettre hors jeu et ensuite profiter de toi. Ce n'est pas normal dans une bourgade où normalement nos amis détiennent les clés du pouvoir. Ensuite, justement pour la même raison, je me demande comment je vais faire pour te défendre sans griller notre couverture."

Sans la lâcher, il laissa son regard glisser sur la ficelle à son cou puis sur les hommes derrière elle.

"J'aimerais que cette couverture soit vraie, pour la plupart en tout cas..."

Elle regarda la bande puis Braddar..
" Pourquoi chercheraient-ils des noises...nous sommes rien..."

"Justement parce que nous ne sommes rien. Juste un pauvre con de fermier avec une femme bien trop belle pour lui. Ils vont sûrement avoir envie de s'amuser avec toi. Et de me bastonner au passage. Ils se croient tout permis et l'alcool les y aide bien. Ca pue je te dis. On devrait peut-être dégager d'ici avant que... Merde..."

L'orc venait de se lever en les regardant.

"C'est-y pas mignon ! Deux zamoureux à kôté d'nous. On peut pas les laisser hein les gars ? C'est trop rare par ici ! V'nez, les amoureux, on va trinker à vot' santé. Allez, soivez pas timitt'"

Impassible, Enora répondit au Demi-orc.
" Trop rare vous dites? Pourquoi, que s'est-il passé dans ce carrefour commercial?"

Elle savait très bien qu'il voulait trinquer autrement mais elle gagna du temps. La première température va être donnée...

"Oh l'ambiance par ici n'est pas toujours à l'amour ou la fête. Nous, on est des joyeux, on aime bien s'amuzer. Venez avek nous, ça sera bien vous allez voir."

Braddar répondit au Demi-Orc.

"Merci, mais nous avons fait longue route et n'avons pas trop la tête à cela. Nous vous remercions d'avoir pensé à nous. Une autre fois peut-être ?"

L'expression de l'autre changea imperceptiblement : son sourire resta de façade mais son regard se durcit.

"Allons, on insiste. Et la p'tite dame a pas l'air contraire..."

" On a fait une longue route pour vendre nos marchandises, nous avons les jambes molles. Demain?"
Elle proposa une alternative
" Après une bonne nuit de sommeil nous serons en forme pour festoyer avec vous et si nous vendons bien, nous vous inviterons pour nous excuser d'avoir décliné votre charmante invitation."

Le demi-orc se crispa quelque peu.

"Demain nous serons partis. Et nous invitons. On ne peut pas laisser payer une si jolie dame.
- Hé !
- Koi ? Je ne peux pas faire un kompliment ?"

Les trois autres se levèrent de la table.

"Allez, venez, nous allons bien nous amuser, vous allez voir..."

" Nous n'en doutons pas mais nous serons de pitres invités. Nous sommes harassés, en sueur et tout crottés."
Elle regarda la salle
" Vous avez d'autres personnes pour faire la fête avec vous, la salle est comble."
Elle bailla

" Excusez moi...je suis fatiguée du voyage et demain je dois être en forme pour afficher mon plus beau sourire afin de vendre nos marchandises."

"Je vois bien votre fatigue mais nous sommes des professionnels du réveil, madame, ne vous inquiétez donc pas.
- Venez, ne vous faites pas prier..."

Le troisième Drow amena deux chaises.

"Vous savez quoi ? Puisque vous ne venez pas à vous, nous viendrons à vous !"

Il les posa de part et d'autre d'Enora et s'assit entre elle et Braddar.

"Bonne idée ! Kar' amène les deux autres et appelle l'aubergiste."

Le Drow s'assit de l'autre côté tandis que le demi-orc resté debout regardait le dénommé Kar' s'exécuter.

Braddar les regarda faire avec inquiétude, il sentait que ça allait sérieusement déraper sous peu...

L'aubergiste arriva à leur table. Il prit les commandes des Lourdeaux mais Enora l'appela. A côté d'elle, Enora lui demanda de se pencher et lui glissa quelques mots dans son oreille.

Les Lourdeaux lui demandèrent ce qu'elle avait demandé
" Une surprise" répondit-elle avec le sourire

L’aubergiste revint avec les commandes et deux bouteilles qui posa devant Enora.
" On ne fait pas la fête sans ça. C'est de l'alcool de chez nous, les paysans. C'est à base uniquement de pommes de terre. On l’appelle par chez nous la Petite Eau."
Elle ouvrit les deux bouteilles, elle en prit une et servit les Lourdeaux et en jouant de son charme, avec un peu de blabla elle servit de l'autre bouteille le verre de Braddar et le sien.
Les Lourdeaux avaient l'alcool le plus fort qu'Enora connaissait du coin et avec Braddar ils avaient de l'eau. Les idées claires pour eux, les idées troubles pour les autres.
" Alors? Que pensez-vous de l'alcool des paysans?"

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L'alcool faisait bien plus d'effet aux Drows qu'au Demi-Orc.
- Il pique le ventre. Vous n'êtes pas doués pour faire de la gnôle. "
Il rajouta dans l'eau de vie un peu de son breuvage perso et servit ses compagnons puis le petit couple.
- ça va vous donner un coup de fouet."

Enora hésita à boire l'alcool de l'Orc. C'était connu dans le monde entier, la boisson des orcs était du tord-boyaux.
_ Je crois qu'il est interdit de servir dans une taverne sa propre boisson. L'aubergiste pourrait se courroucer et appeler la garde. Nous avons fait un long voyage pour vendre nos marchandises, il serait dommage que nous finissions en prison ou poussés vers la sortie de la ville. Vous êtes bien aimable mais je refuse. Avec regret, je ne vous fais pas affront mais voyez-vous je préfère respecter les règles.

Sujet: Re: Sur la route de Dunfeld Jeu 9 Jan 2020 - 15:46

- La garde c'est des Drows comme les copains alors tu n'as pas à t'en faire. Bois! "

Sujet: Re: Sur la route de Dunfeld Mar 21 Jan 2020 - 18:29

Enora regarda Braddar...Depuis le début elle évitait de foutre une rouste à ces chameaux, peut-être qu'il avait une autre idée...

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