Castellac

Toujours cramponnée au baldaquin, Jézabel le laissa titiller et chatouiller sa virilité avec son pied. Elle respirait profondément et profitait de la situation, lui laissant tout loisir de faire ce qu'il voulait de son pied.

"Non çà va aller, je me lève !"

Jézabel sortit du lit et enfila le peignoir, c'est vrai qu'il était doux et chaud. Elle se dirigea vers la table et servit du thé dans les 2 tasses, elle en déposa une sur un coin du bureau et garda l'autre dans sa main. Sirotant doucement le thé, elle resta à côté du bureau, profitant du paysage par la fenêtre.

"Si jamais tu as besoin de quelqu'un pour l'aider à rester forte dans un monde d'hommes ... et pour lui apprendre à mener les hommes par le bout du nez ... je peux aider ..."

Elle l'enlaça en souriant.

"Si je peux me rendre utile ! A toi ou à ta fille, aucun problème !

Quant à une menace sur ta vie ou la sienne, je peux aussi faire marcher le réseau de Venec pour surveiller en ville ce qui se trame à votre sujet ... on ne sait jamais ..."

"Mais que je ... moi ... que tu ... je ... mais ... "

Une fois passé l'étourdissement provoqué par la question, Jézabel se reprit.

"... Je ... je serais trop honorée d'accepter ! J'en ai envie ! Mais politiquement, çà serait un suicide pour toi ! Je n'ai pas l'éducation qu'il faut ! Je ne suis pas "bien née", mes appuis se puisent dans les bas fonds, pas dans les hautes sphères ! Tes ennemis politiques seraient trop contents de m'utiliser contre toi et je ne veux pas qu'on m'utilise contre toi !"

Elle tomba à genoux à son tour, les yeux dans les yeux, elle serrait fort ses mains dans les siennes, toute tremblante. Çà se sentait qu'elle avait peur pour lui.

Jézabel le serra dans ses bras, partageant ses baisers. Tous ces évènements lui donnaient le tournis alors elle se raccrochait à la seule chose de sûr sur le moment, Vildrek qu'elle ne voulait pas lâcher.

"Euh ... çà n'est pas vraiment le moment pour çà ... Et puis tu as ta fille ... "

Oui il a raison, première chose à faire ce matin, aller voir Babette ! Ensuite, il faudrait que je reprenne contact avec les hommes, les rassurer sur mon état déjà !

Elle se releva tranquillement en lui souriant.

"Je ne voudrais pas t'accaparer à moi seule, tu as d'autres sujets qui réclament ta présence ...

Et moi de mon côté, il faut que je reprenne contact avec les hommes ... remettre un peu d'ordre dans ce qu'ils ont fait ! Moins on te causera d'ennuis, moins je serais un boulet pour toi ! Je sais bien que tu ne me vois pas ainsi, mais je préfère prévenir que guérir si possible !

Mais avant cela, je vais aller voir Babette en effet ..."

"Oui je suis ravie aussi !

Merci pour la tisane ...

D'ailleurs, avant de parler de remettre mon ancienne robe, j'aimerais que tu me trouves quelques ingrédients ... j'ai besoin de remplacer ce que la purge m'a fait perdre ! Il serait urgent que je m'occupe de çà avant tout !"

Jézabel affichait un franc sourire.

"Marché conclu !"

Elle lui tendit la main, comme pour se serrer la main. On ne se serre pas la main pour sceller un accord si on ne se fait pas confiance.

Jézabel s'habilla aidée de Babette et adapta les éléments manquants suite à l'altercation de la ruelle.

Elle sortit du château par la "voie discrète" et reprit la direction des planques de Venec. Elle en profita pour passer devant les ruines calcinées de sa maison close, histoire de lui rendre un dernier hommage ... à elle et à Gaby aussi ... Finalement, il faisait tourner la boutique presque autant qu'elle.

Une fois arrivée, les hommes furent contents de la voir. Même s'ils avaient des rapports de sa remise en état au château, ils préféraient la voir en chair et en os. Elle eut d'ailleurs une longue discussion en appartée avec l'agent de Venec, histoire de voir tout ce que Venec lui aurait caché d'autre. Elle avait depuis mémorisé sa fichue liste et l'avait détruite. Voilà un soucis de moins.

Il lui fallu bien la matinée pour se remettre dans le bain et gérer les urgences. Durant son absence, ils avaient paré au plus pressé, mais hormis la vendetta contre les hommes de Démis, ils n'avaient pris aucune initiative. Elle prit des nouvelles des filles qui bossaient au Magnolia, elles allaient bien, recasées dans d'autres lieux.