La livraison

Elle repéra les autres mais n'avaient pas l'air d'avoir besoin d'aide.
" Ils ont l'air de s'amuser. Il y en a un entre des roploplos, ton pote entrain de vomir son rhum et l'autre gobelin se défoule.
Je vais plutôt me farcir ces deux affreux"

Billy avait reçu une volée de gnons qui faisaient ressembler son visage à un tableau violacé. Shlykkro arriva par derrière et flanqua un très vicieux et violent coup de poing entre les jambes de la brute. Le coup était tellement puissant et bien placé que l’homme ne put rester conscient. Il s’écroula aux pieds de Billy.
 
« Et alors pépé ? Tu sais plus distribuer les baffes ? »
 
Le Gobelin avait l’air de s’amuser comme un petit fou.
 
« Bon, kika b’soin d’moâ ? Viziblement pas Zib’. P’têt la serveuse en fait… »
 

Les actions de Zibotron avaient en effet mis la serveuse en fâcheuse posture, trois soûlards semblant plus décidés à s’en prendre à sa vertu qu’à continuer la bagarre. Shlykkro lança une chope vers eux pour attirer leur attention puis s’avança, le regard féroce.

Kaya s'en prenait aux deux affreux et derrière était posté Hannibal qui faisait des signes à ses complices. Des gestes qui signifiaient d'arracher ce qu'elle avait autour du cou.

Zibotron et la serveuse, une nouvelle histoire d'amour? Probablement pas. Après l'avoir bien secoué entre ses deux obus, le petit gobelin qui avait fini par avoir la tête rouge (NB: Une tête rouge sur un corps vert, ça donne un petit jaune?) fut balancé sur les trois soulards qui commençaient à mettre leurs mains dans leurs pantalons.
"Vous êtes une bande de vicieux!!! Pöpâââââaaaaaaaaa! fous moi ça dehors." Mais son père, le tôlier de ce taudis, était parti chercher une patrouille sous le desiderata de Kaya qui l'avait sommé de les avertir.

Zibotron emmêlé dans les jambonneaux des trois soulards, sentit trois pressions sur sa peau. C'était les trois verges des soûlots. (HRP: écœurant n'est ce pas?). Heureusement pour Zibotron, son pot Shlykkro Barg'Urg arriva à son secours.


Et pendant ce temps là du côté de Billy? Grâce à Shlykkro Barg'Urg qui avait mis son adversaire au tapis, Billy en profita pour lui placer quelques coups de sabot sur sa bedaine.

Shlykkro atteignit Zibotron alors que les trois hommes s’empêtraient pour se dépatouiller de lui et que l’un d’entre eux, trébuchant, se rattrapa malencontreusement à la chemise de la serveuse. Un craaaac se fit entendre et l’homme s’écroula de tout son long, la chemise déchirée en mains.
 
Shlykkro, complètement désintéressé de la serveuse, attrapa un des hommes en train de se relever par le bras et le lui tordit violemment dans le dos. Un clac ! sonore retentit lorsque l’humérus sauta hors de l’épaule. L’homme hurla comme un possédé. Le Gobelin poussa son avantage et un second clac ! retentit quand il brisa le coude. Le hurlement était encore plus puissant, plus aigu.
 
Le Gobelin jugea sur pièce.
 
« Pas mal komme son. J’aime bien. »
 
Il sourit vicieusement en donnant un coup de pied à Zibotron qui, toujours emmêlé, avait la tête écrasée sur le pantalon du troisième homme.
 

« Debout feignasse ! »

Grâce à son grappin caché dans sa manche, elle se hissa sur les poutres. En équilibre, elle sauta les deux pieds en avant sur la vilaine tête du gros affreux qui bascula en arrière. Dans sa chute il emporta d'autres clients.
Kaya ne put le voir mais le maigrichon avait fait un geste à Hannibal avant de partir par la fenêtre brisée.

"Koukouche panier toi ! Reste là !

Je feignatize pas ! J'faisais frotti-frotta avec la d'moizelle !"

Une fois relevé, Zibotron fit un tour d'observation du périmètre.

Mais tu penses k'à çà c'est pas possible !!

Mais nan gros malin ! dans l'balcon d'Kaya y'a koi ?

... !?!

Oui !!! L'médaillon ! La raison d'être d'notre pognon k'on a pas encore vu la kouleur !!

T'es sûr ?

J'ai pas eu l'temps, la serveuse m'a choppé juste à ce moment là !

Faut vérifier komik ! Sinon on est marrons !

C'est klair !"

La porte de la taverne s'ouvrit avec fracas,  le capitaine de nuit avec une patrouille entrèrent. Tous les ivrognes se figerent sauf Billy qui tapa un pêcheur, Kaya qui donna des coups de pieds sur un gros et deux gobelins entrain de gesticuler sans oublier une exhibitionniste. 


" Arrêtez moi ces cinq perturbateurs"


Le patron de la taverne et père de l'exhibitionniste interpella le capitaine.
' mais c'est ma fille, ils l'ont foutu à poil ces cons là"
' prise sur le fait, on l'embarque aussi."

Kaya n'était pas prête à ce laisser faire
' Vous deviez partir et au lieu de ça vous troublez ma nuit. Allez allez, embarquez moi ces fauteurs de trouble. 

"Oh vous n'avez pas le droit et ne me touchez pas.
Vous ne pouvez pas entraver ma mission, vous n'y êtes pas autorisés et vous le savez. Si je rapporte vos agissements, vous courez droit à la potence."

Les Gobelins chuchotèrent entre eux tandis que Kaya discutait avec la patrouille.
 
« Moi j’vais pas ent’kat’murs.
- Moi non plus.
- T’aurais kan même un intérêt toi, vieux vicelard.
- Ouais… Mais non…

- Dak, on voit ske la Cheffe fabrik, sinon, on passe par la f’nêt’ et on file avek Gynch’ »

Une autre solution, une porte de sortie? Elle n'envoyait pas.
La patrouille avait encerclé les lieux, leurs lances pointaient sur nous. Il ne rigolait pas ce capitaine.
" Écoutez. Ma mission est d'une importance capitale. La bagarre n' était pas de notre fait, nous nous sommes défendus et nous avons finalement pris le dessus. Vous êtes arrivés à la fin et nous vous voyez en bon coupable.
Regardez l'affreux sous mes pieds, lui et son pot qui s'est sauvé par la fenêtre, ont délibérément attaqués mes compagnons. Demandez autour de vous"

Oulà, il se lâche le p'tit pote !

Profitant de la diversion et de l'attention focalisée sur le capitaine, Zibotron essaya de chuchoter vers Kaya ...

"Héé ... Héé ... bordel Kaya ! Vérifie ta breloque merde !"

" Sa version colle à ce que j'ai devant les yeux. Quoi qu'il en soit, j'aimerais passer une nuit tranquille sans barouf donc je vous invite à dormir dans mes cellules. Vous partirez demain matin à l'aube, j'y veillerais. Je vous accompagnerais pour être plus serein. Allez!"

Le "Allez" donna l'ordre aux gardes d'embarquer Kaya, les deux gobelins, Billy et la nudiste ainsi que leurs bestioles (HRP : Je ne sais plus??? Elles sont garées où vos bestioles?)

Les lames de Shlykkro glissèrent hors de leur fourreau avec un chuintement menaçant. Elles suintaient d’une légère substance verdâtre.
                             
« Notre version est aussi bonne. Je ne vais nulle part. Si tu es kontre l’émissaire, Kapitaine, tu es kontre l’Eminence. Et tu te dresses entre mon travail et ma paie. »
 
D’un geste négligent, il planta une lame dans l’aine du bavard, tranchant dans la chair et déchirant l’artère fémorale. L’homme s’écroula en hurlant comme un goret égorgé.
 
« Tu as une trop grande gueule pour ton propre bien. Et tu te dresses kontre l’Emissaire. Tu te prends pour ki ? »
 
Il promena son regard alentour, sûr de Zib’ pour veiller sur ses arrières.
 
« C’est klair pour tout le monde ? Je dois kontinuer ? Kiken veut lui ôssi ? »
 

[HRP : Les bestioles sont à l’écurie… Ca va pas être joli joli demain matin lol]

" Mais t' es taré! Qu'est ce qu'il t'a pris? "
Comment rattraper ça maintenant.
" Capitaine! Voyait mon sceau et mon ordre. Comme vous pouvez le constater je suis au dessus de vous et vous ne pouvez me donner d'ordres. Le Gobelin a agi par mon ordre, pour ma protection"
Elle espérait que ça allait suffir.

Ah ben bravo !!! T'as du bol ke j'sois plus l'Zibotron d'autrefois ! Sinon j'me s'rais karapaté par la fenêtre aussi sek !



"Aux ordres d'l'Emissaire !"

"Vous marquez un point. Vous êtes dans l'obligation de me protéger et ce bouge est très malfamé."
Elle glissa sa main entre sa poitrine et remit en place le médaillon. Le maigrichon ne l'avait pas volé, le geste qui l'avait fait à Hannibal était un geste de désespoir et de perdant.
" Et les trois gugusse m'accompagnent, ils m'ont aidé et je leurs dois du fric."
" Et un bateau" rétorqua Billy
" je vais t'acheter une bouée, ça fera l'affaire."

"Hein ? Hé ! Pas de prison Cheffe ! 
- Ouais, on va pas dans un trou sans porte.
- S'il veut nous protéger, ilaka mettre tout le monde dehors et réki... réques... risskisi...
- Rékizisionné.
- Ah ouais ! Résikisionné la taverne pour nous.
- Voilà. Et on garde la serveuse !"

"Mouais ... "



Zibotron rebaissa sa manche sur son bras, tête basse et se cala entre Kaya et les archers.

« Je sais pas mais c’est vrai k’çè bizarre… A ta place, j’m’occuperais d’elle dès kon arrive, pask’à mon avis, les gardes vont se taper une tournante… A moins k’tu la défendes ? » ricana le Gobelin, les crocs luisants sous la lumière tamisée des torches.

Entourée de dix soldats Drow et le capitaine devant les emmenant jusqu'au fort, Kaya tiqua un instant. Le capitaine n' était-il pas entrain de suivre sa première idée? De les mettre en prison.
" Vous avez assez de chambres pour nous tous?"

Et tout ce petit monde n' était pas foutue de me trouver un bateau ou d'en réquisitionner un. Nous voila au fort qui ressemblait d'avantage à une prison.
Elle ne se rappelait plus qui gouvernait sur cette ville. . .

Elle va bientôt le savoir mais en attendant une séparation s'impose...
Le capitaine de la première garde donna ses ordres.
" Accompagnez les gobelins, le pirate et la nudiste dodue dans leurs appartements , chacun dans une pièce."
Puis avec Kaya et le second capitaine,
" Quant à nous, on va aller voir la cheftaine."

" Je fais un aller retour, ne vous inquiétez pas. Je vais dire mon bonjour à la cheftaine et je reviens. Reposez vous en m'attendant et pas de bêtises"

Shlykkro lança un regard de bête blessée à Kaya. Il ne pouvait pas répondre mais ce désaveu prouvait aux Drows de façon certaine le manque d’unité de leur équipe.
 

Il lança un regard de connivence à Zibotron, lui demandant par-là même ce qu’il en pensait et s’ils devaient faire quelque chose.

Zibotron le regarda de son seul œil expressif.


Il haussa discrètement les épaules du style "tant pis elle nous a lâché" et son regard exprimait plutôt un "vaut mieux pas s'énerver maintenant, ils sont trop nombreux"


Il rongeait son frein tête baissée, il sentait bien l'entourloupe.

"Ah oui sinon y'a çà aussi ! Bon ben voilà une chose de réglé ! "

Il regarda le manège du vieux.

"Ouais ... bonne idée ! "

Zibotron se compliqua beaucoup moins la vie pour choisir le sien, il prit celui qui était le plus proche de lui.

"Moi, çà s'ra s'ui là ! Aller, vous m'réveillerez kand y'aura un truk ki nous koncernera ! A plus les dragibus ! "

Il sauta sur le lit et s'allongea, tourné face au mur, paré pour un petit somme.