A la porte d'entrée

Varag se gratta le front.

"Ah ben j'peux les loger à la taverne, y'a d'la place sans soucis ! Ils sont les bienvenus ! Et pis Y'a Bernard qui peut s'okkuper d'leur préparer des bains chauds, doivent en avoir besoin après l'voyage ...

Mais du koup, j't'akkompagne au kamp du nord ou j'm'okkupe d'eux durant ton absence ?"

"Ah ben komme tu veux chef ! Pas de soucis !

Je vais m'okkuper d'eux et te les retaper ! Une fois k'on aura remis des baraks en état, ils pourront se choisir une maison à eux !

Bonne route alors !"

Il se tourna vers Barbe et Baghtru :

"Hé les gars ! Faites bien gaffe à la patronne ok ? j'komptes sur vous !"

Il leur fit un clin d’œil et tapa dans la main de l'orc.

Plus bas, à l'oreille pour que le nain n'entende pas :

Hé dis ... çà fait un bail que j'ai pas trainé dans l'coin ... T'as des nouvelles de ma couzine, la Griz' ?

Pourquoi tu m'demandes çà à moi ?

Ben la dernière fois qu'elle était passée dans l'koin, elle avait pas essayé d'te faire du gring' ?

"Ha, Ha, Ha, t'es trop fort toi ! (Il lui fit une tape amicale dans le dos) Ki parle d'amour ? .... Allez, prenez soin d'la patronne les gars ! J'vous fais Konfiance là-d'ssus !"

Il se tourna vers les nouveaux arrivants.

"Bon et bien soyez les bienvenus à Harmadrya les zamis ! Alors faites pas attention au koté "vieux truc abandonné", on n'a pas encore kommencé le nettoyage de printemps ! Cà sera mieux dans ... plus tard ...

J'vais d'jà vous installer à la taverne, on verra après pour la suite ! Viendez !"

A Bahgtru tout bas : "Ouais dak ! Pas de prob' ! Je peux !"

"Bon aller les villageoss ! Suivez moi ! J'vais vous faire visiter la taverne ! On va bien réussir à vous dégotter des piaules correk'"

Il retourna vers la taverne accompagné de sa nouvelle troupe et remarqua derrière lui que le joyeux binôme, le gaillard et le vénèquien quittaient eux aussi Magnolia pour le suivre.

Tiens ... elle a autre choze à faire avant d'partir ? Bah ... pas mes oignons !

En fin d'après-midi, le convoi de vivres en provenance de Castellac, commandé par Magnolia auprès de Venec et expédié par Jézabel, approcha aux abords de la cité. L'homme de main d'avant-garde fit accélérer son cheval et s'arrêta devant les gardes ... euh ... squelettes ?!?

"Be ... Bin ... Bonjour ... J'annonce l'arrivée d'un convoi ! Pour vot' taverne il parait ! C'est une commande de la Dame ... "La Main" qu'on m'a dit ... Vous ... pouvez ... Bin euh ... prévenir ... S'iou plait ? ... "

Pas forcément rassuré, il vit heureusement arriver le reste du convoi par la grande route, ils seraient là dans 1 ou 2 minutes. Il n'y avait plus qu'à attendre que les gardes préviennent à l'intérieur.

Dans le premier chariot, une jeune femme passa la tête par le rideau.

"Espérons qu's'te cité à la campagne s'ra plus calme que Castellac ! Déjà, en plein milieu des bois, y doivent pas avoir souvent d'la visite ! "

L'homme de Venec qui servait de cocher au chariot leva un œil vers elle.

A l'intérieur, non loin de l'entrée, les jumeaux Edéo et Ovéa virent arriver un squelette qui avançait d'un bon pas.

"Hé !
Tu cherches quelqu'un ?
Oui, je cherche n'importe qui !
Ah ?
Et vous êtes n'importe qui non ?
Et pourquoi ?
Des gens ! Des paysans-fermiers-moins-dangereux-que-des-poules sont à l'entrée !
Et l'un d'entre vous a prévenu ton commandant ou André Tzeentch ?
C'est justement l'Commandant qui m'envoie !
Ah ?
Bon, je vais essayer de trouver André alors, ou Léviander ... ou les deux !
Ok, ben moi je reste avec le chercheur de n'importequi alors ? "

La sœur n'attendit pas la question de son frère et fila vers la maison de Lila, c'était l'endroit le plus logique pour trouver le maître d'armes ou le responsable de la défense.

Edéo regarda alternativement le squelette et sa sœur.

*Ah celle-là ! Faut toujours qu'elle en fasse trop devant les pontes !*

"Bon, ben on fait quoi du coup ? "

"Moi ?"

*Non mais il s'est vu le sac d'os ?*

"Ah ... peut être ... Bon ben bon retour aux remparts alors ! Oh et puis non, je t'accompagnes ! J'ai envie de voir qui sont tous ces nouveaux arrivants ! Y'a peut être des anciennes têtes que je reconnaitrais !"

André apparut dans une bouffée de fumée violette entre les squelettes, Oscar et Edéo.

"Alors, qu'est ce que c'est que cette histoire ?!? "

L'elfe sursauta de l'apparition et de la question lancée comme un coup de feu à peine arrivé.

André regarda par dessus les remparts. Quelque chose en lui fulmina comme un volcan près à exploser et à pulvériser ces squelettes idiots mais la riposte fut plus violente encore, étouffant le volcan comme une avalanche disproportionnée. A l'extérieur, rien ne parut. Seuls peut être Oscar et l'elfe perçurent un léger tremblement sur le visage du sorcier.

"Oui, autrement dit des paysans qui reviennent vivre en ville et qui ramènent leur bétail ! Attaquer une muraille massive avec des fourches, des bêches et des animaux de basse-cour, çà fait effectivement vachement dangereux !

Il n'y a rien à craindre ! Laissez les passer ! Ils sont sûrement crevés du voyage et n'ont pas à attendre des heures devant la muraille ! Par contre, une fois qu'ils seront tous rentrés, vous pouvez refermer les portes ! Vous pouvez continuer une surveillance attentive mais à l'avenir, écoutez un peu plus les ordres de votre commandant !

Et toi ! (il désignait Edéo) ... Tu as escorté les villageois de Bouftou il me semble, non ?

Euh ... oui ...

Alors va accueillir ceux-ci et conduit les dans le même quartier ! Les premiers arrivés pourront s'occuper de l'installation des nouveaux !"

"Euh oui, bien sûr ! D'accord ! A vos ordres !"

Tandis que Edéo se dirigeait vers l'escalier du chemin de ronde, il regardait André du coin de l’œil.

*Béh dis-donc ! Il me fout les chocottes ! Il n'me faisait pas cet effet là autrefois ! Qu'est-ce qui a pu lui arriver ? Parait qu'il est resté tout seul ici pendant toutes ces années ? C'est un truc à te rendre fou çà !*

L'elfe descendit à la rencontre des migrants.

L'elfe descendit vers la porte à vive allure tandis que l'on répercutait les ordres d'André. Les squelettes ouvraient les portes et l'elfe accueillit les villageois.

Aux conducteurs des chariots, il indiqua quelle avenue prendre pour aller directement dans le quartier que lui avait indiqué André. Certains villageois à pied s'étaient attroupés autour de la femme effondrée, en sanglots. Il fit s'écarter les curieux et s'agenouilla à côté d'elle.

"Qu'est ce qui se passe ? Qu'avez-vous ?"

D'en haut, André observait les portes s'ouvrir et l'elfe accueillir les villageois. Un attroupement autour d'une femme semblait attirer Edéo.

C'est alors qu'André ressenti autre chose, en périphérie. Le temps que ses sens le guide, son regard se braqua vers un tumulus non loin de l'entrée.

*Un géant ?!? Seul !*

*Qu'est ce qu'il vient faire juste ici ? C'est anormal ! Là il y a trop de monde ... trop de civils ... et porte ouverte en plus ... il faut attendre ... Dès que la zone sera plus sécurisée, j'irais voir çà !*