Halarahh - Harmadrya

La caravane dans laquelle était embarquée Grizelda était grande et bien protégée. Non seulement la Guilde Pourpre était chargée de la sécurité mais chaque clergé avait envoyé quelques gardes pour escorter ses prêtres.

Ils se retrouvaient avec près d’une centaine d’hommes d’armes (intendance comprise) pour protéger une vingtaine de personnes et le chariot contenant l’adamantium.

Elle n’était pas reprise parmi les hommes d’armes mais comme garde du corps de Lex, donc elle n’était même pas de corvée. Elle partageait la tente de Lex, une grande tente avec deux compartiments séparés, l’un servant de bureau, l’autre de chambre.

Elle vit plusieurs têtes connues parmi les Prêtres, certains croisés dans les temples, d’autres chez Lex. Les deux derniers étaient les aventuriers, jerell Quintan et Aok Thrand.

Le reste du convoi étant bien surveillé, Grizelda se concentra donc sur la protection de son patron. Parfois à certaines pauses, elle conversait avec les hommes de la guilde.

Le convoi avançait lentement mais sûrement. Il fallait avouer qu'une telle troupe inspirait soit la crainte, soit le respect et donc les ennuis étaient peu susceptibles de leur tomber dessus. Mais par contre si cela arrivait, ce serait coton.

C'est ce que craignait Grizelda en effet. Des petites bandes de brigands ou les groupes de pillards peaux-vertes que l'on signalait un peu partout ne tenteraient pas d'attaquer le convoi. Mais du coup, si quelqu'un s'y hasardait, alors c'est qu'ils seraient en nombre conséquent ou en force adéquate. Rien de rassurante en somme. La vigilance était donc de mise.

Cependant, les prêtres avaient des capacités divinatoires pour certains et la Guilde pourpre disposait d'éclaireurs expérimentés.

Lex semblait avoir pour le moins circonscrit les risques et ramené leur probabilité à un minimum des plus bas.

Vigilance restait néanmoins mère de sécurité.

Pour le moment, tout se passait pour le mieux. Le voyage serait des plus simples si il se maintenait à ce niveau de difficultés.

Grizelda ne négligea pas pour autant sa vigilance, maintenant l'attention jour après jour.

LexPer prit le temps de faire connaissance avec un peu tout le monde, emmenant forcément Grizelda dans son sillage. Ainsi fit-elle connaissance avec les prêtres amenés à s’installer à Harmadrya, avec les mercenaires et les gardes du corps, ainsi même que les familles et les convoyeurs.

En tout, le convoi comprenait près de cent personnes : 76 hommes et femmes d’armes, LexPer, neuf Prêtres et Prêtresses, un Paladin, huit convoyeurs et huit membres de familles.

Etat des prêtres :

Aok Thrand - Prêtre de Haguen
Jerell Quintan - Paladin d’Ashur
Manna Loëlris - Prêtresse d’Anhalia
Nienna Cordefeu - Prêtresse de Laéria
Jérielle Naomel - Prêtresse de Millil
Thriss Vertemont - Prêtresse de Myst
Dragomir Vizin - Prêtre de Sélaria
Ruth Vizin - Prêtresse de Sélaria
Sobert Vizin - fils
Jienna Vizin - fille
Chas Bestwick - Prêtre de Zidhal
Freylon Watreyn - Prêtre de Zidhal

Saisons : chacune une garde du corps
Sélaria : 6 gardes du corps
Zidhal : 15 gardes du corps

Guilde pourpre : 50 mercenaires

Les jours s'écoulèrent paisiblement, rythmés par les étapes et les arrêts nécessités par le repos des animaux, les repas et les péages (eh oui, à certains endroits stratégiques...).

Alors que la première dizaine de jours s'était écoulée, à la nuit tombée, Lex s'approcha doucement de Grizelda qui 'apprêtait à se mettre au lit.

"Griz' ?"

Il caressa son épaule et laissa glisser sa main le long de son bras.

"J'aimerais une protection plus rapprochée ce soir... Ca te tente ?"

Grizelda le regarda un peu surprise, et amusée à la fois.

"Ben dis donc Patron ! C'est pas très sérieux tout çà !"

Il écarta les bras avec emphase.

« Hé ! J’suis un homme quand même. Et puis, mes femmes ne se sont pas gênées pour faire des galipettes avec toi sans m’attendre. Et c’est pas comme si je faisais ça sans leur consentement, d’ailleurs elles ont bien dit veille à tous ses besoins, non ? Plutôt explicite… »

Il dégrafa lentement sa chemise en regardant Grizelda, dans l’attente de sa décision. Il était clair qu’il demandait.

"Ben voyons ! Je ne suis pas forcément là pour çà tout de même ! Ca va pour cette fois, mais que çà ne devienne pas une habitude non plus ! "

Lex sourit gentiment.

« Griz’, je ne te forcerai pas à ce dont tu n’as pas envie. Et je ne te prends pas pour ce que tu n’es pas. Je t’ai demandé cela parce que tu me plais et que j’ai eu le sentiment que notre dernière fois t’avait plu. Maintenant, si tu ne veux pas, tu en as parfaitement le droit et je ne t’en voudrai pas. »

Il s’assit sur son lit de camp et la regarda calmement. Aucune pression. Aucun ordre. Juste deux adultes et un désir palpable chez l'homme.

Dix jours sans activité, Lex était déjà bien en manque tant ses femmes le maintenaient dans un état de satisfaction régulière.

"Bien sûr que çà m'avait plu la dernière fois ! Mais je ne trouve pas que l'ambiance s'y prête là !"

Il fronça les sourcils.

"Ah bon ? Pourquoi ? C'est la nuit, on est dans notre tente, bien séparée et ça fait dix jours qu'on voyage. C'est quoi le souci ?"

Il ne comprenait visiblement pas.

"Oh ben y'a pas de soucis ... j'ai juste pas envie ... voilà ... "

"Ah bon ? Même après dix jours... ? Bon. D'accord alors. Comme tu veux."

Il ne comprenait toujours pas, mais il respectait son choix.

"J'ai fait quelque chose qui t'a contrariée ?"

Grizelda déballa toutes ses dents en un large sourire.

"Oui, même après 10 jours, tout le monde n'a pas la même libido que toi Patron !

Ben non t'as rien fait d'mal voyons ... c'est juste moi, c'est tout ! "

"Non, j'imagine, mais quand même... Dix putains de jours..."

Il avait l'air surpris et plutôt déçu.

"Bon, ben fais-moi signe quand tu auras besoin de ta dose, ma Griz' !"

Il se laissa tomber sur son lit, bras en croix.

"Pas de soucis, j'y penserais Patron ! Bonne nuit !"

Elle s'allongea sur son lit en se tournant sur le côté.

*Histoire que sa libido descende à un niveau normal, ses épouses l'ont habitué à un rythme beaucoup trop élevé !*

Il ne comprenait pas Grizelda. Dix jours, c’était une éternité… Et pour elle aussi, pour ce qu’il en savait.

Bah ! Tant pis alors.

Il se laissa aller sur son lit et s’endormit rapidement.

Grizelda aussi s’endormit rapidement. Il fallait être d’attaque pour le lendemain …

Les jours s’écoulèrent sans souci. Ils atteignirent enfin la frontière de l’ancien territoire d’Harmadrya. C’est là que les choses sérieuses commençaient, les patrouilles étant rares et les éventuels ennemis nombreux.

Griselda fit plusieurs fois le tour du convoi pour rappeler les consignes de prudence et de vigilance. C’était maintenant qu’il fallait avoir les 2 yeux ouverts, et montés sur roulement à bille de préférence.

Le convoi avançait lentement mais sûrement. Les terres étaient plus sauvages que dans le souvenir de LexPer et Grizelda. Moins peuplées. Il y avait des vestiges de civilisation épars, une maison abandonnée par-ci, une tour vide par-là, des champs laissés à l’abandon et redevenus sauvages… Parfois, ils croisaient les restes d’un convoi et quelques corps, dans des états de décomposition divers.

Les prêtres ont du coup provoqué des ralentissements : pas question de laisser ces pauvres hères ainsi sans sépulture ni derniers sacrements. Ca agaçait les soldats, notamment parce qu’une troupe à l’arrêt est plus vulnérable. Mais LexPer appuya les prêtres et leurs volontés furent suivies.

Le voyage continua, personne ne les inquiéta, mais les plaines qu’ils traversèrent les laissèrent avec le moral en berne.

Après plusieurs semaines de voyage tranquille, ils arrivèrent en vue des abords de Perpète-les-Oies. Les alentours semblaient mieux tenus, mieux protégés et surtout plus vigilants, munis de palissades de bois, d’une tour de guet et d’un tocsin.

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