Terre des Géants - Camp des esclaves

Le cheval de Zog accusait le coup, il était couvert d'écume et renâclait. Zog sauta de sa monture et proposa au prêtre de l'aider mais il déclina et préféra descendre de lui-même. Tandis qu'il posait pied à terre, Zog se tourna tout content vers Gunther :

"Oui, le koup de chance du koup de chance ! L'opportunité était trop belle ! Je te présente le Père Zébuth, un prêtre de Quassia ! Komment va Castagne ? "

Le père Zébuth s'approcha des 2 nains, il s'excusa auprès de Noisette et s'agenouilla près de Castagne. Il lui demanda de l'aider à enlever les vêtements de son mari et examina la plaie. Effectivement, çà n'était pas beau à voir, et vu son teint, il avait perdu pas mal de sang.

"Je ne suis pas en pleine possession de mes capacités, mais je vais faire de mon mieux ! "

Il serra un instant son symbole sacré entre ses mains en effectuant une prière silencieuse, puis imposa ses mains de part et d'autre de la plaie et se concentra. Un halo de lumière entoura ses mains et le dos du nain. Les lèvres de la plaie se refermèrent doucement. L'infection se dissipait comme de l'eau qui s'évapore. Les bords se rejoignirent, la peau se ressoudant.

Il souffla longuement, rattrapé par la fatigue. Il resta accroupi, ses fesses posées sur ses talons, le temps de récupérer un peu.

"Bon ... la blessure est résorbée ! Le voilà tiré d'affaire de ce côté là ! Par contre, il est toujours anémié ! Il faut le temps qu'il refasse le sang qu'il a perdu ! "

Le prêtre regarda un instant l'horizon.

"Ce qui me navre, ce sont tous les pauvres gens qui étaient avec moi et qui sont actuellement en route vers les camps des géants ! "

Zog fit un pas.

"J'me doute bien mon père ! Mais j'pouvais pas m'frotter à tout un konvoi de plusieurs bandes d'esclavagistes ! Déjà ke Waïra m'a filé un sakré koup d'pouce pour vous rékupérer au bluff !

Mais c'est rageant c'est vrai ! "

*Bon ... un vieux en plus main'nant dans la bande ! Mais au moins, tant ke s'ui là reste debout, il va me maintenir les autres vivants ! ... On est kand même enkore trop loin d'la frontière ... On n'est pas sortis du sable !*

Zébuth essaya de redonner une consistance élégante à sa barbe ébouriffée en lui souriant.

"Ne vous inquiétez pas chère Madame ! Il faut d'abord passer une bonne nuit ... autant pour lui que pour moi ... et demain matin, je m'occuperais de remettre définitivement sur pieds votre petit mari ! "

*Oui ... avant de penser à ceux qu'on ne pouvait pas sauver, d'abord s'occuper de ceux qui peuvent l'être ! Merci de m'envoyer ce message ! J'en oubliais le principal !*

Le prêtre adressa une prière silencieuse à sa déesse.

"Oui ! Une bonne nuit pour tout le monde ! Mon cheval aussi en a besoin, je lui en ai demandé pas mal aujourd'hui !

Les frangins et moi on est les plus en forme, on fera les tours de gardes pour vous permettre de dormir au max !

Après çà, direktion la frontière ! "

Zébuth s'agenouilla à côté de Castagne. Il entama sa prière en remuant silencieusement les lèvres et imposa ses mains sur la poitrine du nain. Elles irradièrent d'une lumière douce et chaude. Après quelques instants qui parurent une éternité, il rouvrit les yeux et se redressa.

"Voilà ! Il devrait se sentir beaucoup mieux maintenant !

D'ailleurs, si vous avez d'autres blessés, c'est le moment ... Avant de devoir repartir ! "

Il souffla un instant avant de se relever lentement.

"Oui je devrais pouvoir faire quelque chose pour çà ! Je vais voir ce que je peux faire !"

Il s'arrêta un instant, le temps de réfléchir.

"Hum ... Le grand gris a raison ... on ne peut pas sauver tout le monde ici et maintenant ... il faut être lucide ! C'est déjà un miracle qu'il ai pu m'extirper du convoi ! (Il se tourna vers Zog) ... Mon cher, je ne vous ai pas assez remercié de m'avoir sorti de cette condition de futur esclave ! (puis il revint à Gunther) ... dorénavant, je suis un évadé moi aussi ! J'accepte volontiers votre invitation, je me joins à vous ! Waïra a permis à nos routes de se croiser ! Quaissa m'en voudrait si je ne prenais pas soin de vous tous ! Sortons d'abord d'ici ... Ensuite il sera temps que je cherche comment aider les autres !

Bien dit mon Père !"

Le père Zébuth prit le temps de faire le tour de chacun et utilisa ses dons de prêtre pour soigner et remettre d'aplomb tous les membres de cette invraisemblable équipe, terminant par les 3 orcs, il est vrai nettement plus en forme que les autres.

Remontant tous en selle, par un ou par deux, ils reprirent la route. Se dirigeant cette fois-ci vers la frontière la plus proche, plein sud.

"Bon ... vu là où on est ... on va longer la chaine de montagnes k'on a en visuel sur notre gauche ... on atteindra comme çà la Jungle de Mhair dans l'Halruaa, et en continuant toujours au sud, la forêt de Suitesève ! Une fois dans le Royaume sans tête, kap sur Castellac ! Pour des évadés tels ke vous, elle sera plus sûre k'Al-Hinna ! Moins d'agents infiltrés des géants ! Une fois en ville mon Père, vous pourrez faire komme vous voulez ! Moi faut k'je ramène ces Huldras jusqu'à leur cité donk on kontinuera notre route !"

8 jours après leur évasion, les Evadés Huldras avaient fait le plein d'espoir. Leur route avait croisée un associé de Venec en mission d'espionnage pour le marchand ... Par la suite, parmi un groupe de poursuivants, 2 anciens compagnons de celui-ci, l'orc gris n'avait eu aucun mal à les enrôler dans l'histoire ... L'un des évadés n'était pas passé loin de l'issue fatale lors d'un vol de chevaux mais la chance mis sur leur chemin un vieux prêtre de Quassia qui rejoignit la troupe.

Alors qu'ils entraient dans la jungle de Mhair, ils croisèrent la route de 2 jeunes puma sans leur mère, sûrement massacrée par des chasseurs. Le rodeur n'eut aucun mal à s'en faire des amis. Ils étaient tout juste sevrés mais visiblement, leurs techniques de chasse laissaient à désirer. Trainer dans le sillage de ces humanoïdes leur promettait bien plus de gibier qu'en restant seuls.

A chaque étape, cette invraisemblable équipée gagnait en membres. Ils continuaient inlassablement leur progression. Gunther, le rodeur et Zog mettaient en commun leurs avis pour s'assurer de garder le cap.

(HRP : évasion + 8 jours - Ce post est aussi arrivé à J+24)

[HRP : Ayant quitté les territoires des Géants, la suite de cette aventure est désormais dans la section des quêtes en cours. Ici peut reprendre la vie du camp des esclaves ... /HRP]

Au camp des esclaves, un remue-ménage sans précédent résonnait jour et nuit. Tout le personnel présent lors de la désormais devenue célèbre évasion des 1000 fois maudits huldras avait été envoyé sur les différents fronts, fini les vacances. Une tribu de hobgobelins ayant juré allégeance à Thran avait pris place et assurait les postes des matons et autres spécialistes en humiliations et tortures.

Quant au chef du camp, un ogre vétéran couturé de cicatrices dont la tête était couverte d'une longue cagoule noire venait de rentrer le matin même dans la tente principale pour lui signifier sa mutation. Sa monture, un énorme rhinocéros laineux, était parquée à l'entrée, et renâclait agressivement lorsque quelqu'un s'approchait de trop près de la tente. Une énorme arme d'hast trônait sur la selle de l'animal. Le genre d'engin utilisable seulement sur un champ de bataille pensaient les gardes. A quoi çà lui servirait ici ?

Cela faisait presque une heure que des cris rauques retentissaient. Même pour des hobgobelins sadiques par nature, cela avait de quoi hérisser le poil de l'échine. Enfin la forme massive d'un géant projeta les rideaux et s'affala dans le sable devant la tente. Vêtu de simples braies, le géant était couvert d’ecchymoses, le visage tuméfié, un coquard, des dents en moins et le nez cassé, il peinait à se redresser. L'ogre encagoulé apparut dans le cadre de l'entrée, ses gants cloutés étaient couverts de sang, pas le sien :

"T'as cru que parce que t'étais un géant, tu ne risquais rien ? Thran en a marre de toutes ces feignasses qui profitent de leurs statuts pour glander ou profiter de bonus ! Il veut des bosseurs et des loyaux ! C'est fini les gentilles guerres à papa qu'on finit par perdre à chaque fois ! Il veut de l'efficace ! Et çà passe par un nettoyage en règle des tire-au-flanc !

J'ai beau être un "pauvre petit ogre tout rikiki", t'avais aucune chance au corps à corps, Mollasson ! Mou-du-bulbe ! T'as jusqu'à ce soir pour dégager le plancher ! Tu ramasses tes clics et tes clacs et tu te démerdes pour rejoindre le camp au sud de l'Ered avant la fin de la semaine ! Le commandant de là-bas t'attend déjà ! Rassure toi, c'est un géant, comme toi ! Il sait déjà comment t'accueillir !"

Le "mangeur d'hommes" vétéran avait obtenu ce poste pour services rendus et il comptait bien rendre l'honneur que Thran lui avait fait en suivant scrupuleusement ses ordres et volonté. Force et honneur, tels étaient ses mantras. Tandis que 2 ogres aidaient sans douceur le géant, ex-chef du camp, à se relever, 2 néo-gardes hobgobelins attendaient non loin de là. Ils s'approchèrent alors, trainant au bout d'une longue laisse deux esclaves enchainées, des elfes. Les voyant arriver, l'ogre se tourna vers eux, la posture accueillante. Une lueur libidineuse brillait dans les trous de sa cagoule.

"Ce crétin m'a échauffé les sangs ! J'ai besoin de me défouler ! On va voir si ce qu'on dit sur les elfettes est vrai ! Vous avez intérêt à ne pas me décevoir, il en va de votre vie ! Pour les esclaves aussi, le temps des vacances est fini ! Vous allez tous apprendre à me craindre !"

Les quelques ogres présents étaient déjà dévoués à leur chef, mais les fourbes et sadiques hobgobelins comprirent très vite qu'il n'était pas bon le décevoir.

Durant l'après-midi, d'autres cris vinrent de la tente.