Une nouvelle ère

Sur le chemin menant à la Taverne, Magnolia se remémorait le passé de cette qui fût jadis une magnifique cité. Harmadrya était un havre de paix où il faisait bon vivre. Des elfes clairs, des elfes noirs, des orks, des nains, des humains, des gnomes, des lutins,....tous ce petit monde avec leurs personnalités si différentes cohabitaient ensemble ce qui en faisait la beauté de cet endroit. Hélas ce n'était plus comme avant... De la grande porte à la Taverne, Magnolia ne croisa aucune âme.
Son cœur se mit à palpiter la chamade devant la porte de la Taverne mais elle sentit une malveillance. Une vague de froid transperça tout à coup son coeur et se figea. Elle posa sa main sur la porte pour élucider ce mystère mais Himgeldor ne comprit pas tout de suite son geste et ouvrit la porte d'un gros coup de pied. Dans son élan Himgeldor passa la porte et se retrouva piégé dans une toile d'araignée.
Une monstrueuse Arachnid se dressa devant eux...

" je suis un peu rouillée mon bon ami mais surtout reste calme et ne bouge pas" répondit elle avec un sourire moqueur.
"parler aux animaux ne fait pas parti de mes spécialités, c'est plutôt celle de ma petite soeur" rajouta t' elle.
C'est vrai que magnolia était rouillée, elle avait raccroché depuis longtemps vivant paisiblement sans magie, sans manier l' épée.
Le nain de plus en plus colérique commença à perdre patience et il y avait de quoi car la monstrueuse araignée s' approcha...

Soudain, une musique enchanteresse résonna dans toute la cité. Magnolia se retourna et vit avec stupeur Dagda, armée de sa harpe magique.
" Cette retraite ma douce amie a t-elle été bénéfique? Une retraite de tout tu t'es infligée après le départ de ton ami et je ne m'étonne pas de te voir démunie face à cette araignée qui, d'ailleurs, ne va pas tarder à boulotter notre ami nain. Toi qui était si forte, je retrouve une enfant."
Dagda se mit à jouer un autre morceau qui paralysa l' arachnide.
"l'araignée est paralysée tant que je joue mais tu comprendras que je ne vais pas rester là indéfiniment ainsi que notre ami nain où on commence à voir sortir ses veines. Ils sont toujours impatients et énervés, j'aime cela chez mes amis nains.
Je vais te donner un coup de pouce mon enfant, te faire sortir de ta torpeur"
Dagda s'approcha de magnolia et mit son doigt sur la lune dessinée sur son front. La lune brilla et dagda s' évapora.
Le silence régnait à nouveau sur la ville, l'araignée se réveilla...

Magnolia se souvint de tout. Dagda l' avait régénéré, l' avait fait renaître.
Elle se précipita vers la porte et lança un sort sur l' araignée qui se mit à rétrécir. Elle se tourna vers Gunther en lui demandant de se faufiler entre les toiles pour la récupérer avant qu'elle devienne toute petite. Magnolia pensais utile de la garder...

Des corps en décomposition piégés dans cette saleté de toile.
Magnolia regarda Dangel qui se sont compris sans dire mots : Est ce qu'il y avait des amis? . . .

-"On va les emmener dans mon ancienne demeure. J' espère qu'elle est restée intacte. Je vais appeler du renfort"
Étonné par ces dernières paroles, Dangel lui demanda quel renfort?
Magnolia sortit de sa poche une petite fusée qu'elle alluma.
-"ils ne vont pas tarder à arriver s'ils ne roupillent pas. Ils sont gentils mais indisciplinés surtout Baghtru, un ork constamment affamé et son compère, Barbe, un nain un peu soupe au lait. Ils vont nous donner un coup de main en râlant mais j'ai l'habitude."
Elle rentra enfin dans sa taverne balançant ses bras de droite à gauche pour enlever la toile collante. Elle ouvrit les volets, ramassa par terre un vase qu'elle posa immédiatement sur le bord de la fenêtre puis se dirigea vers son comptoir. Dans un coin elle trouva un balai qu'elle empoigna et se mit à penser à Varag, un être charmant qui donna de sa personne pour que la taverne puisse tenir debout. Les souvenirs hanta Magnolia qui décolla tant bien que mal les toiles d'araignée...

« Ils ne sentent pas tant que ça ces pauvres gens. Vous en pensez quoi Maître ?
- Hhrrrmpf je sais pas trop. Ca me paraît pas naturel en tout cas. Et si c’est pas naturel…
- Vous pensez qu’il pourrait y avoir la magie là-dessous ?
- Possible. En tout cas ça ne sent pas bon tout ça.
- Hahaha elle est bonne !
- Quoi ?
- Ben… votre blague…
- Tu crois que j’ai envie de rire ? On est à peine revenus qu’on se tape déjà des macchabées ! Ca me soûle. Moi, tout ce que je voulais, c’était une bouteille de gnôle, parce que ça, ça périme pas, et puis remettre la forge en état. Et à la place… Enfin, au moins t’as trouvé une brouette, alors on va les empiler pour avoir plus facile de les trimbaler. Prends les pieds de celui-ci ! »

Ils amenèrent les corps chez Magnolia. La maison n’avait que peu changé, le toit s’était laissé aller par endroits, une fenêtre était cassée, mais dans l’ensemble tout était dans un état à première vue correct. L’arbre autour duquel elle s’articulait était quant à lui plus majestueux que jamais. La nature prospérait toujours là où la civilisation s’arrêtait…

Cependant, la nature profonde du Nain lui faisait ressentir quelque chose d’indéfinissable, un peu comme une silhouette à la limite du champ de vision ou un mot sur le bout de la langue. Gunther quant à lui ne semblait pas le moins du monde incommodé. Tandis que le jeune homme s’intéressait à la vieille souche sur laquelle la sculpture de Dangel avait repris vie et élançait ses pousses vers la lumière, Himgeldor s’appuya contre la porte de la maison et leva les yeux au ciel qui s’obscurcissait. La nuit ne tarderait plus maintenant. Encore une heure et le soleil serait couché. Il était temps de rentrer. Magnolia avait beau avoir parlé d’un coup de main, ses amis s’étaient fait attendre. Peut-être seraient-ils arrivés maintenant ? Et peut-être auraient-ils eu la bonne idée d’amener le dîner ?

Il se redressa et appela Gunther. Ils laissèrent leur fardeau devant l’entrée et reprirent le chemin de la taverne.

-"Les connais-tu? Sont-ils arrivés après ton départ? Je ne sais plus, je ne m'en rappelle plus". Évoquer le départ de son cher et tendre ami la rendit triste. L'abandon a été dur à surmonter, c'était son Dangel même si elle sait qu'employer l'adjectif possessif "son" était démesuré.
Mais les voilà à nouveau réunis et elle s'en réjouissait. Le sourire était revenu même si tout était à reconstruire.
-"On va trouver des solutions pour dénicher de la nourriture et à boire. J'en ai déjà une, mon ami Bagh' arrive à sentir un sanglier à des kilomètres à la ronde."
Magnolia, tout en discutant, continua le ménage. Elle prit un torchon qui était posé sur le bar et commença à nettoyer les tables, les chaises, le comptoir et les étagères vides. Puis posa son torchon sur le barreau d'une chaise et poussa la porte du cellier. Elle y trouva des tonneaux vides, des bouteilles vides, des cagettes vides. Elle commença à se poser une question : "Vais je arriver à refaire renaître cette citée de ses cendres?" . Elle retourna dans la grande salle, puis sortit de la Taverne le regard dirigé vers la Grande Porte.
-"Mais qu'est ce qu'ils fabriquent?"
Puis demanda à Dangel : "Tu me raconteras ton histoire un de ces quatre?"

Quelques instants auparavant, Barbe et Bahg' attendirent en pestant dans la forêt
-"Regarde le signal!" montra du doigt Barbe
-"Eh ben c'est po dommage"

En descendant vers la ville Bahg' s'arrêta et se mit à renifler
-"Ah non!!! ce n'est pas le moment de chasser"
-"Fou moi la paix"
Bahg' posa tous son paquetage, se positionna tel un chien renifleur et partit à la chasse.
-"Tu me fais honte à chasser de cette façon" cria le Barbe.

Une demi heure plus tard, Bahg' revînt avec un beau sanglier
-"il n'est pas beau mon sanglier?"
-"ouais ouais...bon on peut y aller maintenant?"

Ils reprirent le chemin et arrivèrent devant la grande porte de la Cité...
-"Ils sont où les gardes?"
-"Il n'y a plus un chat, ça fait tout bizarre"
-"Qu'est ce qu'on fiche ici? est ce que ça vaut vraiment le coup de revenir?"
-"je ne saurais pas dire"
-"et je suis sûr qu'il n'y a rien à bouffer et ni à boire"
-"j'en ai bien peur"
-"J'ai eu raison d'aller chasser"

Enfin ils s'approchèrent de la Taverne et virent Magnolia tapotant du pied.
-"On va encore se faire disputer"
-"j'en ai bien peur"
-"OUHhhh Ouhhh on est là"
-"Mais qu'il est couillon celui là, elle le voit bien que c'est nous!!!"

-"enfin vous voilà et je vois que vous avez pris le dîner. Parfait! Comme vous l'avez pu le voir, la ville a perdu de sa splendeur et c'est à nous de ... Arrête de souffler Bagh',oui c'est à nous de...Ahhhhhhh tu ne vas pas t'y mettre Barbe! Vous allez arrêter de râler??? Allez donc chercher du bois, la nuit va bientôt tomber..."

André passait d'ombre en ombre ... s'approchant en silence de la taverne ...

Tant de monde ...

-"Toi aussi tu renifles pour chasser?" Demanda Bagh'à magnolia.
-"mais non" répondit elle mais il y avait bien quelque chose. Elle ressentie une présence familière, une vague de chaleur transperça son Coeur.
Elle interpela Dangel...
-"quelqu'un arrive..."

-"c'est dangereux? Demanda Bagh'
-"Mais non et le bois? Il va venir tout seul?" Pesta magnolia.
-"Tu nous reproches de râler tout le temps mais t' es pas mieux"...

-"Reposez vous les enfants, la journée a été riche en émotions".

Dans un des placards du comptoir, Magnolia y sortit deux bouteilles de vin.
-"j' espère qu'ils sont encore bon".
Verres remplis, elle les apporta à ses amis avec le sourire et un petit geste de réconfort. Une caresse pour Dangel, une main sur l'épaule pour les autres...

Affairée derrière le comptoir, Magnolia essaya de redonner vie au vin. Elle avait trouvé dans le placard de l'eau de vie et une vielle boîte à sucre. Elle prépara un cocktail étonnant mais buvable?
-"tiens Dangel, gouttes dont ma Carthagène revisitée"

Magnolia quitta son comptoir pour s'avancer vers l'escalier menant aux chambres.
-"il n' avait rien dans le cellier, peut être dans sa chambre?"...

Barbe prit un verre de la mixture de Magnolia et la cracha aussitôt.
-" qu'est ce que c'est cette merde? Encore une boisson d'elfe, imbuvable!!!"
Il rejoignit son compère, Bagh' qui était entrain de préparer le sanglier.
-"enfin quelque chose de comestible dans cette taverne, je vais aller mettre les couverts"...

Mais Magnolia le repoussa gentiment.
-"Mon don Juan il faut que tu arrives à mettre tes pulsions de côté. Tu crois vraiment après tout ce temps que je vais fondre dans tes bras. L' envie est une chose, le faire en ait une autre. Je te rappelle pour mémoire que tu es parti pendant un long moment et j'ai eu assez d'attendre. Alors je suis partie aussi laissant tous derrière moi sauf Barbe et Bagh'. Tu avais surement de bonnes raisons d'avoir disparu ainsi mais désormais tout est à reconstruire: Nous, la cité, la famille, ect...et j'ai surtout une mission à accomplir."
Magnolia baissa sa tête, se dirigea vers la fenêtre et se retourna.
-"Je suis revenu aussi pour une autre raison. Cette aventure va être la plus difficile à mener à bien. Oui, je vois dans tes yeux que tu t' interroges mais pour l'instant je garde le secret. Mais ne t' inquiètes pas tu seras vite au courant parce que j'aurais besoin de toi".

Elle s'éloigna de la fenêtre pour farfouiller dans la chambre espérant trouver quelque chose de buvable pour ses amis nains, puis lui demanda
-"et toi? Que voulais tu me dire?...

Elle l' écouta avec ses deux grandes oreilles pointues sans perdre une miette de son discours mais elle fronça les yeux.
-"je suis chagrinée. Tu dis que je suis partie et moi je maintiens que c'est toi. Nous sommes dans une impasse. Je peux faire une proposition? Tu es parti mais tu es revenu mais pendant ton absence j'ai filé. Est ce qu'on s'est croisés? Est ce un signe?... Tu sais quoi? Le principal c'est qu'on s'est retrouvés."
Elle reprit la chasse aux trésors mais toujours rien.
-"Au lieu de me reluquer Don Juan ça ne te dit pas de me donner un coup de main? Parce qu'on a une bande de nains assoiffés et tu sais ce que ça donne? Voilà c'est ça, des emmerdements."
Ils se mirent à rire tout les deux de bon Coeur et chercha désespérément la cachette de Varag.
-"Quoi? Ah oui qu'est ce que je veux? Je te l'ai dit, reconstruire. Pour la mission? Il faut que j'en parle à quelqu'un avant mais tu seras vite au courant. Tes conseils seront plus que bienvenus."
Toujours entrain de chercher...
-"pffff il y a rien ici... Par hasard, vu que tu es revenu après mon départ, tu ne saurais pas où il est parti?"...

Soudainement, résonna au loin un chant martial.

Un cri tonitruant retentit dans la salle commune. Himgeldor entra d’un pas joyeux suivi de Gunther qui portait une caisse remplie de bouteilles.

« J’ai ce qu’il nous faut ! Il est cuit ce sanglier ? »

Gunther posa la caisse sur une table.

« Maître enfin. Il est à peine dépiauté et le feu commence à prendre. Vous ne voyez pas ?
- Si, mais j’ai faim !
- Buvons un coup en attendant. On n’a de toute façon pas le choix. On ne va pas le manger cru.
- Et pourquoi pas ? demanda le Nain, relevant vindicativement sa barbe.
- Ouais, pourquoi pas ? ajouta Bargh.
- Non, non. Arrêtez vos bêtises. On le cuit et on boit un coup en attendant. »

Les deux affamés se regardèrent en soupirant tandis que Barbe souriait dans sa… barbe.

Soudain retentit la mélopée martiale.

« Hein ? Quoi ? »

Les quatre compagnons sortirent sur le seuil. La mélodie semblait venir des remparts.

« On va voir ! Gunther ! Ma hache ! »

Gunther attrapa la hache et son épée et se rua à la suite de son Maître qu’il rattrapa en quelques foulées.

Magnolia d'une voix grave et ténébreuse demanda à ses amis de s'arrêter. Alors que ses amis mirent un coup de frein, d'une petite voix rassurante elle rajouta :
-"Ouvrez les yeux mes amis, ils sortent du palais. Notre reine vient à notre secours, Harmadrya retrouve ses yeux".

Puis elle se mit à rire
-"Vous allez sursauter dès que vous allez entendre le moindre bruit, le moindre murmure?"

« De quoi ? Mais… »

Himgeldor regarda autour de lui. Tous s’étaient arrêtés et regardaient Magnolia avec des yeux ronds.

« C’est vrai, Maître, que ce sont les remparts qui sont remplis.
- Et tu trouves que des squelettes sur des remparts, ça fait accueillant, toi ?
- Pas vraiment mais…
- Moi je dis que si Sa Majesté voulait rendre ses yeux à Harmadrya, il y a d’autres moyens. Là, elle place de la chair à canon, mais je ne sais pas pourquoi.
- Tu as déjà vu la cité assiégée ? intervint Dangel.
- Non. Et toi ?
- Non plus.
- Mais le Maître a raison, me semble-t-il. Notre Reine ne mettrait pas des squelettes sur les remparts sans raison. Ca ne risque pas d’attirer du monde et de donner envie à ceux qui passent de s’installer.
- Et faut pas oublier que les morts-vivants ont toujours eu pour le peuple une connotation maléfique.
- Hmmm. C’est cohérent.

Dangel se retourna vers Magnolia.

« Qu’en penses-tu ma douce ? »

-"Regardez nous! fatigués, rouillés..."
Sur le dernier mot de Magnolia, Himgeldor s'énerva "commença rouillé?"
-"Je suis persuadée que tu es fougueux comme dans ta jeunesse. Donc je suis rouillée et nos bâtiments également. Et vous comptiez monter la garde? Vous pouvez être rassuré d'avoir une protection. Et ces morts-vivants peuvent être redoutable si..." Elle ne finit pas sa phrase.
-"Je suis contente de voir une armée défendre la cité même si c'est des morts-vivants. Ils vont surement être là le temps qu'on puisse faire le point sur nos objectifs, le temps de reconstruire, le temps de trouver une solution pour ne pas voir entrer n'importe qui, etc... Rentrons dans l'auberge et allons déguster ce sanglier"

Elle tourna les talons et vit au loin une lumière dans le quartier des habitations. Elle chuchota "elle est revenue"

Barbe face à Him':
-"T' arrives à t'asseoir?"
Un petit rictus niais fut la seule réponse de Him'.
-"T' as pas mal à ton cul quand tu t' assoies?"
-"Qu'est-ce que tu me chantes grand cornichon?" Grogna Him'
-"Lila, la soeur de Magnolia, ne t'avais pas collé une flèche dans le derche? Qu'est ce que ça fait d'avoir mal au cul à cause d'une elfe?"...

Himgeldor offrit son plus beau sourire à Barbe. Il se pencha en avant et lui souffla d’une haleine déjà chargée.

« A vrai dire, je ne sais pas. Sans doute rien, puisque je ne m’en souviens pas.
- Fais pas l’innocent, c’était quand même une flèche.
- Une fléchette de rien du tout. Ca compte pas.
- C’est pas l’impression que j’ai eue, moi.
- Ah oui ? Et qu’est-ce qu’il en sait, Monsieur Je-sais-tout d’abord ?
- Hooo ! Moi c’que j’en dis hein…
- Ouais, ben moi, c’que j’en dis, c’est que ça fait moins mal que ma main de Nain dans ta tronche !
- Him’, on ne s’entend plus parler.
- De quoi ?
- On n’entend même plus Bargh’ bâfrer.
- Ah ouais, ben, on parle aussi, nous. Et les discussions entre Nains, ça fait du bruit. C’est viril, c’est bruyant, c’est plein de bière, enfin, ici pas, mais bon…
- Bien vrai ça. Bien dit !
- D’accord, mais faites votre bruyante discussion de Nains virils un peu moins fort s’il-vous-plaît.
- Grmmmbll
- Grmmmbll »

Dangel sourit en se retournant vers Magnolia. Le forgeron était déjà calmé.

Magnolia se trouvait derrière le comptoir, face à elle Dangel qui lui narra quelques anecdotes lorsque tout à coup un voile blanc apparut devant ses yeux. Au même moment les squelettes se mirent en position de défense. La prêtresse des huldras avait pris le contrôle de l'armée des morts. Elle entendit des cris au loin puis plus rien. Après quelques minutes elle vit, par le biais d'un garde posté sur la plus haute tour, des rapaces s'envolaient...

Voyant Dangel s'agitait, Barbe leva son nez de son assiette, essuya avec sa manche le reste de bouffe collé à sa bouche et alla voir ce qu'il se passait.

-"Ohhh le blondinet? qu'est ce qu'il ne va pas?"

Dangel agacé par l'attitude du nain montra du doigt Magnolia

-"Ben quoi? Tu ne connais pas ses pouvoirs? Elle est juste en transe. Elle fait flipper comme ça, n'est ce pas! Ah ah ah ah. T'inquiète pas le blondinet elle n'a rien mais par contre elle sent un danger et ça ce n'est pas bon pour nous."....

-"C'est quand même dingue! Nous arrivons à peine et ça pue déjà les emmerdements." pouffa l'orc
-"Bien dit copain mais si Magnolia a voulu revenir ce n'est surement pas pour planter des poireaux"
-"Borffff (HRP : une onomatopée orc qui signifie "si tu le dis"). Un peu d’exercice nous fera le plus grand bien"
-"Surtout, vu à l'allure que tu t'empiffres il me faudra bientôt une brouette pour te transporter AH AH AH AH"

-"Je ne suis pas GROS, je suis juste enrobé" (HRP : petit clin d’œil à René)

Magnolia toujours en transe ne sortit aucun bruit de sa bouche

"Ça fait un moment qu'elle est dans cet état" s’inquiéta le nain
-"On la gifle?"....

Magnolia revint parmi les siens et informa ses amis qu'il y avait du nouveau.
-"Une surprise nous attend, des anciennes connaissances s'approchent. Décidément cette cité renaît de ses cendres."

Alors que Magnolia terminait sa phrase, la porte de l’auberge s’ouvrit soudain avec fracas sur une cohorte de Nains hurlants toutes armes dehors. Surpris, les convives se retournèrent rapidement, leurs réflexes de combattants déjà en action, les lames sortant du fourreau (ou les os de sanglier prêts à l’action) à une vitesse due à de longues années de pratique. Magnolia arbora un petit sourire satisfait de voir ses amis toujours affûtés. Ca serait plus qu’utile pour ce qui se préparait…

« Héééééé les frérots ! Bande de moules ! Z’avez oublié comment on pousse une porte depuis le temps ?
- Oh ? Ouais… Bon… Euh…
- Qu’est-ce qui se passe là-dedans ?
- Pourquoi ils s’arrêtent comme ça ?
- Poussez-vous les gars, laissez-nous entrer ! »

Se forçant le passage comme à son habitude, Minexia entra dans la salle commune avec force coups de coude.

« Hé hééééééé ! La bonne nouvelle que voilà ! Salut gamine ! »

Himgeldor souriait de toutes ses dents, son cuissot dégoulinant de graisse à la main. A ses côtés, Gunther, bouche bée, semblait voir apparaître une déesse…

Zakakin, Boule et Grinch' se précipitèrent à une tablée et s'attaquèrent au plat...enfin ce qu'il en restait.
-"Oh les gros barbus, vous auriez pu nous en garder un peu plus" rumina Zak'
-"T'avais qu'à prévenir! gros lourdot" répondit Bag' et rajouta "Et on dit merci quand on est poli"

Pendant que le nain et l'orc s'engueulaient, Gamelin et Gorazin étaient restés devant la porte avec le chevalier sur leurs épaules.
-"Je ne veux pas faire ma gamine mais il pèse son poids le chevalier"
-"Ouais Gamelin, pose ça quelque part. On l'a récupéré pas loin d'ici dans un sale état. Il a été attaqué par des Gnols et il paraît que c'est un Huldras même si je n'ai jamais vu sa frimousse dans le coin. Il est à vous?" demanda sans trop écouter Zak'.

On présenta une chaise et le guerrier y fut rapidement déposé.

« Mais oui, c’est un Huldras Zak’. Tu es terrible. D’office tu doutes de ce que tu ne connais pas. Et ce sanglier ? Tu es sûr qu’il n’est pas empoisonné ? »

Le Nain fixa un instant son morceau de viande d’un drôle d’air. Puis il haussa les épaules et reprit son repas.

« Oulà ! Il est bien amoché. Des Gnolls vous dites ?
- Une belle petite troupe d’une vingtaine d’individus.
- C’est beaucoup quand même. Ils t’ont attaqué pourquoi ?
- J’escortais un convoi de marchandises. Pillage je suppose. Ils ont tué tout le monde là-bas. Si je restais près des chariots, j’étais mort, comme les autres. Alors quand j’ai vu qu’il ne restait que moi, je me suis enfui. J’espérais les semer mais je n’avais pas compté avec leurs chiens. Je sais, c’est bête, je les avais vus, mais dans le feu de l’action… Bref, les mâtins m’ont rattrapé et empêché de courir plus loin. Il montra ses jambes. Alors je me suis défendu. Les Gnolls sont arrivés, puis les frérots à la rescousse. Ces gars m’ont sauvé la vie.
- Tu es bien esquinté. Et tout ce sang sur ton visage…
- Cette brute en a égorgé un avec ses dents ! »

Delgar haussa les épaules.

« Ils m’avaient brisé le bras. Je ne pouvais plus me servir de mon épée et mon bouclier ne suffisait pas.
- Y en a quand même un qui l’a pris dans la tronche !
- Bah, quand ta vie est en jeu, ça ne se passe pas souvent comme dans les manuels, hein ? Enfin bref, j’ai fait ce que j’ai pu pour rester en vie. Mais là je ne me sens vraiment pas trop bien… »

La conscience du guerrier faiblissait.