Chez Lila, une nouvelle vie

Lila était de retour,

Elle retrouva une maison poussiéreuse mais toujours debout. Pas de trous dans le toit, ni dans les murs, les carreaux des fenêtres n'étaient pas cassés, juste de la poussière, des crottes de souris ou de rats par ci par là mais rien d’alarmant.
Elle alluma un petit feu et s'assit sur une chaise à bascule. Elle sortit de son sac une lettre chiffonnée qu'elle lut à haute voix,
"Je retourne à Harmadrya, ta soeur". Lila jeta la lettre dans le feu et bondit de sa chaise,
"Je retourne? mais est ce que je dois en déduire une invitation? Après si longtemps pourquoi maintenant? pourquoi revenir? Qu'est ce qu'elle m'énerve! mais je suis là. Pourquoi je suis là?"
Habituellement calme, lila avait perdu son sang-froid. Les retrouvailles entre les sœurs risquent d'être intense...

Lorsqu'il l'avait vue pénétrer dans la ville et se diriger directement vers les habitations, André avait délaissé son observation de la taverne. Il la suivit presque sans s'en rendre compte, de loin.

Cela faisait maintenant un moment qu'elle était rentrée "chez elle".

Que faire ...

L'air un peu absent, il reprit consistance et s'approcha de la porte, et sans trop avoir décidé de ce qu'il ferait ni de ce qu'il dirait, il se résigna à toquer à la porte, comme s'il était un étranger.

Lila s'était assoupie sur la chaise à bascule au coin du feu mais un bruit la réveilla. Quelqu'un toqua à la porte. Sur ses gardes, elle se leva et regarda discrètement par la fenêtre. Abasourdie, elle vit André. Après tout ce temps elle ne savait pas comment réagir mais elle n'était pas revenu uniquement pour sa soeur mais aussi pour lui. Elle ouvrit la porte...

Soudainement, résonna au loin un chant martial.

"Lila je ..."

entendant le son, André ragea intérieurement de s'être fait interrompre de la sorte. Il tourna le regard vers les remparts les plus proches et vit une armée de morts-vivants prendre positions sur les remparts, il déploya ses sens et réalisa que toute la cité était ainsi ceinturée, mais surtout, il ressentit l'aura de sa reine sur les invocations ...

"On dirait que notre chère Dagda a invoqué une nouvelle armée pour protéger la cité ... çà fait tellement longtemps que je n'ai entendu que le souffle du vent ici ... "

Il reporta son attention vers Lila qui lui avait ouvert la porte ...

"Euh oui ... je ... comment vas-tu ?"

"j'ai quitté un royaume magnifique et j' y ai laissé un trésor inestimable. Alors comment je me sens? Mélancolique mais ça c'était avant de te revoir." Tête penchée, un léger regard inquisiteur, lila lui demanda "Dis moi un peu, as tu batifolé ailleurs pendant mon absence? Pire! Tu as pris femme?"

André eut un demi-sourire de surprise. Cette question là, il ne l'attendait pas ...

"Batifolé ... non ...

Et en ce qui concerne prendre femme, il me semble me souvenir que je l'ai déjà fait çà ... en la personne de toi en l'occurence ...

Et toi ? Qu'as-tu fait ?"

"Je protégeais Sehana..."

L'évocation de ce nom éveilla quelque chose dans l'esprit du drow.

"Ah oui ? et comment va-t-elle ? Elle est avec toi ?"

"c'est un ange. Je l'ai laissé, en sécurité"
(silence)
"Ça fait un baille tous les deux. Tu n'as pas changé. Qu'as tu fait depuis tout ce temps, loin de nous?"

Elle avait un grand sourire mais une distance il y avait. Une gêne? Une pudeur? Ou le temps a fait que se sont devenus des étrangers.? Les trois à la fois, peut être...

J'ai erré ... beaucoup perdu ... rien retrouvé ... je repassais de temps en temps par ici, mais il n'y avait plus personne, et à chaque passage ... je sentais mon âme disparaitre petit peu par petit peu ... en même temps que celle de la ville ... Je pensais que mon dernier passage allait être le terminus pour moi ... et la ville ... lorsque ta sœur est apparue ...

... ... ...

Et voilà que la cité semble renaître de ses cendres ... tout le monde revient peu à peu, je le sens, d'autres huldras approchent ... mais moi ... je ne ressens pas le même changement ... peut être que je n'étais pas tant lié que çà à cette ville après tout ... peut être que c'est cela ma punition.

Il lui sourit tendrement, mais il y avait tant de tristesse dans son regard ...

"je ne suis pas non plus liée à cette ville. Ce fut jadis notre refuge pour des gens comme moi qui était perdue. Je suis liée aux personnes. Je suis liée à toi, liée à ma soeur, liée à Dagda, liée avec tous les autres. Notre lien est notre force, notre courage,...
Même après tout ce temps le lien est toujours fort. Il est différent incontestablement mais toujours présent.
Et on a une histoire à terminer. Je pense savoir pourquoi Magnolia nous a fait revenir. On va devoir être fort. En es tu capable? J' en suis certaine mais toi? Regarde moi..."

"Moi ? honnêtement, je ne sais pas, mais je suis prêt à faire ce qu'il y a à faire, je ne reculerais pas !"

Il lui prit les mains, la regarda droit dans les yeux ...

Même après tout ce temps le contact de ses mains la fit frémir. Elle posa sa tête contre son torse chaud et lâcha instantanément "tu m'as manqué". Puis rajouta "il se fait tard, tu ne veux pas rentrer chez nous?"...

"Si bien sûr"

Il déposa un baiser sur son front.

Une fois rentrée, dans le salon éclairé par le feu de la cheminée, elle prit son visage entre ses mains, caressa ses joues, ses cheveux. Aucun mot sortit de sa bouche, elle écouta sa respiration et les battements de son coeur. Elle se blottit contre lui puis elle tendit sa bouche. Ils s'embrassèrent, debout dans le salon.
Elle voulu que ce baiser dure toute la nuit. Elle déboutonna sa tunique, dévoila ainsi sa peau blanche et libéra ses seins. Puis ouvrit la veste d'André, elle embrassa son torse.
Elle le regarda, les yeux brillants dans la semi-obscurité puis elle l'emmena au coin du feu où une peau d'ours couvrait le sol. Nue, Lila parut émouvante.
Malgré sa douceur, ses sourires, elle le sentit mal à l'aise. Elle lui demanda la raison de son embarras...

"Il me semble que c'était il y a une éternité ... j'avais presque oublié à quel point tu es belle !"

Ses mains irrésistiblement attirées par sa poitrine, il réserva sa bouche à ses baisers passionnés.

Il l'enlaça et les allongèrent sur la peau d'ours ... Il abandonna toute retenue et l'aima avec fougue.

Cela faisait un siècle qu'elle ne s'était pas aventurée dans la chaleur d'un homme. Elle s'empara de sa bouche avec l'avidité d'un vampire assoiffé.
Avec sa main légère, il suivit la courbe de ses cuisses, le creux de ses reins, la courbe de ses seins. D'un soupir, elle le guida de poursuivre ses gestes.
Elle était sur d'une chose, la nuit les appartenait.
Son "oh oui encore", éclata comme une invitation à continuer, ses jambes se nouèrent autour des siennes avec la puissance d'un boa.
Il n'y eut aucun cri, aucun gémissement, Lila jouit, dans le plus profond silence.
Puis elle le prit dans ses bras, sans mot dire, et le serra très fort.

"hihihihi elle est de retour hihihihi c'est magnifique"
Izia était heureuse de revoir de la lumière dans la maison de Lila. Elle vola jusqu'à un petit hublot situé au dessus de la porte et soudainement mit aussitôt ses petites mimines devant les yeux.
"Beurkkkk Oh mon dieu, se sont des bêtes".
Avec un air de dégoût elle décida de se poser sur le vieux chêne en face de la maison. Elle attendit...

Izia attendit, attendit, attendit encore.
Le temps ne passait pas et elle pouvait voir dans les ombres mouvantes provoquées par le feu de cheminée que les deux "bêtes" étaient animées d'une énergie inépuisable.
Agacée, elle décida de faire un petit tour dans le village, juste pour tuer le temps.
Elle ne se sentait pas très bien, une puissante magie résiduelle imprégnait l'atmosphère et sa nature de fée n'y était pas insensible. Il y avait quelque chose de dérangeant dans cette empreinte magique. Pas vraiment malveillant, mais pas bienveillant non plus... C'était quelque chose que pour le moment elle n'arrivait pas trop à définir, bien qu'elle semblât l'avoir sur le bout de la langue. Cela aussi l'agaça.
Très perturbée, la petite fée voletait dans toutes les directions afin de se calmer un peu, mais la magie l'étouffait. Quelque part, elle avait l'impression de ne plus pouvoir respirer librement, un peu comme si un parfum entêtant viciait l'air alentours.
Peu après, elle entendit des bruits suspects venant des environs de la maison de Magnolia...

Pendant ce temps là, loin de tous les chahuts de la ville Lila s'abandonna dans les bras musclés de son aimé.

Oublié la chape de plomb qui s'était abattue sur lui comme un linceul de torpeur, pour cette nuit tout au moins ... Dans les bras de sa bien-aimée, il retrouvait ses forces, et entendait bien en profiter à fond, craignant de replonger dans la mélancolie dès le soleil levé ...

Il lui donne toute sa force, toute son énergie, toute la nuit .... comme s'il était s'agit de leur nuit de noce ... il l'aima de chaque fibre de son corps ...

J' aimais son corps à la fois ferme et sportif mais tendre.
Son désir fit plus intense et mon plaisir aussi.

Dagda a écrit:: Tout à coup un étrange phénomène apparût, une traînée lumineuse comme une énorme boule de feu pénétra le ciel. Ce phénomène provoqua au même moment des éclairs zébrant le ciel. Le vent s'invita lui aussi qui souffla très fort. On pouvait entendre au loin le ressac.
Au fur et à mesure que la traîné lumineuse descendit, des silhouettes apparurent. Elles fendirent le ciel entourées d'éclairs et de flammes.
Alors que les habitants d'Harmadrya et aux abords se protégeaient de cette catastrophe, la phénomène disparût. Les éclairs ont fait place aux étoiles, le feu par la lune qui éclairait magistralement la cité, le vent par une légère brise, tout revint à la normal.

André se figea un instant ...

".... toi aussi tu l'as senti ?

Toute cette énergie ..."

"Oh oui, je la sens. Ne t'arrête pas"
Elle regarda son visage, il était ailleurs.
"Veux-tu qu'on aille voir?"

"Il n'y a aucune alerte, pas de cri ... çà ne doit pas être néfaste ...

On a tout le temps de sortir d'ici ..."

Il lui sourit et revint sur elle, concentré, explorant tous ses recoins secrets, les visitant avec ardeur ...

Il balaya mon corps des pieds jusqu'à la tête. Elle aima son appétit. Il l'embrassa délicatement comme une chose précieuse et fragile. Elle aima cette douceur....

Il la serra fort contre lui et s'endormit dans ses bras.

Zzzzzzzzzzz Kyorlyrr noooonnnnnn Zzzzzzzzzz ta soeur zzzzzzzzzzzzz cours Zzzzzzzzzzzz Seha...zzzzz...na......zzzzzzzzz

André, parfaitement éveillé, la regardait parler dans son rêve ... un cauchemar plutôt ... il lui rajusta une mèche sur le visage.

Déjà ? ... j'aurais aimé que la pause dure plus longtemps ... Dire qu'au début, je pensais juste qu'on allait avoir à faire avec le "fléau des dieux" ... hein çà t'aurais plu comme surnom çà mon fils ? ... mais non, pour une fois, la prophétie est grandement dépassée ... le surnom qui te conviendrait le mieux serait plutôt "la fin de toute chose" ... Plus question de me consoler en me disant que nos ennemis vont y perdre leurs panthéons ... non, c'est bien pire que cela, ils risquent d'y perdre non seulement leurs panthéons, mais aussi leurs civilisations, leurs populations, et idem pour nous et nos alliés ... J'ai échoué à te contenir ... je me suis épuisé ces dernières années à essayer, j'ai même cru que la fin était proche ... Il ne me reste qu'un seul espoir ...
Spoiler:
Que les deux sœurs puissent faire quelque chose ...

Une profonde lassitude s'imprimait sur son visage.

Lila se réveilla en sursaut, la peau pâle. Elle regarda André qui avait l'air mélancolique malgré la nuit qu'ils avaient passé.
Elle ne lui parla pas de son rêve, elle se coucha dans ses bras.
Les yeux fermés, elle repensait à son rêve. Elle se disait qu'il fallait en terminer avec cette histoire...

Les époux se rendormirent dans les bras l’un de l’autre. Leur agitation et leurs pouvoirs provoquèrent une légère fusion divinatoire. Sans pouvoir agir, ils vécurent l’assassinat de Sevanah. Ils se réveillèrent bien avant la fin de leur rêve, juste après que l’assassin lui eut tranché la gorge, dans un cri de douleur indescriptible. Inconscients de la présence de Léviander sur les lieux et de son action salvatrice.

André se crispa, le visage déformé par la haine, la bouche grande ouverte mais aucun cri de rage ne s'en échappa. Des flammes multicolores s'échappèrent de son corps et envahirent toute la pièce, heureusement sans brûler Lila même si elle en ressentit une violente douleur. Il n'en fut pas de même pour le mobilier, matières inertes qui furent entièrement consumées. Les époux chutèrent sur le plancher. André disparut dans une volute de fumée âcre, laissant Lila seule, dans une pièce noire.

Au sous-sol, certains livres ésotériques d'André subirent le même sort que le mobilier vermoulu d'en haut. Mais la transformation la plus manifeste fut invisible : d'énorme tentacules violacés poussèrent dans le sol à partir des parois de la pièce, telles les puissantes racines d'un arbre millénaire, elle s'étendirent loin sous la surface.

L'effet secondaire vraiment involontaire fut que tous les petits crânes de Klush'ikk disséminés à 30 mètres autour de la maison de Lila furent attirés dans le sol, jusqu'au tentacules qui les dissolurent, absorbant toute l'énergie dimensionnelle qu'ils contenaient, comme les racines absorberaient de l'engrais.

Le shaman ressentit instantanément la perte de lien avec ceux-là, mais rien ne semblait menacer les autres pourtant.

Enfin, après plusieurs semaines de voyage, Martshen'da touchait au but. Elle pénétra dans la ville alors que la nuit était bien avancée. Des éclairs au-dessus de celle-ci quelques heures plus tôt l'avaient incitée à continuer malgré la nuit. La cité commençait à reprendre vie apparemment. Quelques lumières brillaient aux fenêtres. Martshen’da ne savait pas trop où aller. Elle savait juste qu’elle devait trouver le Drow nommé André. Elle arpentait les rues sombres et inanimées en direction du centre du bourg quand un énorme fracas attira son attention.

Elle se rua dans cette direction et découvrit une maison autour de laquelle une sorte de dépression d’une trentaine de mètres de diamètre venait de se creuser. Une pâle lumière luisait derrière les fenêtres.

Elle se rua jusqu’à la porte, espérant ne pas arriver trop tard. Elle l’ouvrit en catastrophe et découvrit près du feu une très belle jeune Elfe nue.

« André Tzeentch ? Il est où ? »

Tandis que Lila encore groggy émergeait à peine, des piaillements sous elle attirèrent son attention, avec la disparition des meubles, le passage secret vers le sous-sol n'était plus si dissimulé que çà. Dans le labo, 4 petits feu-follets jaune se bagarraient dans une folle pagaille.

Martshen'da, poussée par son instinct, commença à descendre les marches. Durant leur bagarre, les horreurs de soufre se mirent à fusionner 2 par 2, formant deux petits démons bleus à la peau caoutchouteuse, nettement moins bagarreurs mais toujours aussi hyperactifs. Elle descendit prudemment les marches dans le noir et alors qu'elle arrivait aux dernières marches, les 2 démons se percutèrent.

Lorsqu'elle émergea dans le labo, un seul démon rose, à 3 bras, lui faisait face calmement.

"André Tzeentch ? Il est où ?

Mon maître n'est pas là ... vous l'avez manqué de peu ! Quelque chose l'a mis très en colère et il a disparu ! Bon, l'avantage, c'est qu'il a déchargé tellement d'énergie que j'ai eu de quoi renaître ... Abandonné comme çà depuis tant d'années, j'avais perdu ma consistance !

Non il ne faut pas, il risque de tout faire empirer !

Je peux vous aider ?"

Martshen'da resta un instant interloquée.

« André Tzeentch ?
- Il n'est pas ici.
- Non non non. Il faut que je le trouve ! C'est très important ! Où est-il ? »

[HRP : Je n'avais pas compris le post d'André, j'ai du modifier pour m'y conformer ^^]

Lila se leva, ne vit personne et pourtant...Elle entendit des voix venant du sous sol. Le passage secret était ouvert, elle l'emprunta d'un pas discret. Cette agitation en pleine nuit l'a rendu distraite car elle en a oublié de se rhabiller. Elle descendit les marches nue comme un ver et aperçu une inconnue et un démon rose à trois bras.
"Qu'est ce que cela signifie?" interrompant la discussion entre les deux perturbateurs de son sommeil.

Martshen'da regarda Lila dont la triomphante nudité la troubla étonnamment, provoquant un coup au coeur violent qui la fit reculer d'un pas et porter la main à sa poitrine. Elle hésita un moment devant son regard de braise ardente puis s'inclina profondément pour la saluer.

"Je vous présente mes excuses pour cette intrusion. Je suis ici à la demande de l'Oracle qui m’a confié un message pour André Tzeentch, à lui remettre précisément cette nuit. Savez-vous où je pourrais le trouver ? S'il-vous-plaît ?"

La jeune femme s'inclina derechef.

Le démon s'inclina à son tour.

"Oh maîtresse Lila !! (voyant qu'elle le regardait sans le reconnaître) ... C'est moi, le simulacre ... j'avais servi de clone à mon maître il fut un temps ... et depuis toujours, je garde ce laboratoire ...

Mais excusez-moi, je manque à mes devoirs !"

Il agita ses bras vers Lila et soudain, une nuisette de satin se développa, morceau par morceau sur la peau de Lila.

"Voilà .... (il reporta son attention vers Martshen'da) ... Je suis toujours en lien avec lui, il m'a créé après tout ... je peux peut-être lui envoyer votre message ! Que voulez-vous lui dire ?"

Elle regarda le corps de la jeune femme se couvrir de satin. C'était pire : elle était encore plus belle. Captivée, elle se secoua lorsque le démon lui adressa la parole.

"Il faut que je le voie. Pourriez-vous plutôt lui demander de revenir ? Dites-lui qu'il s'agit d'un message de l'Oracle."

"Je vais voir ce que je peux faire !"

Il se dandina et fouilla sur un établi tout renversé de fouillis. Il en sortit une craie et commença à tracer une étoile à 9 branches à même le sol. Il prononça quelques mots en langue démonique et la craie s'enflamma légèrement. Dans la fumée soulevée, une image commença à apparaitre.

"Communication à distance ! Espérons qu'il est au moins dans un plan d'existence ...

Maître ? Vous êtes où ?"

L'image devint plus nette. Quelque part dans une grotte envahie de mousses peu ragoutantes, un drow semblait avachi contre le mur. Il leva difficilement la tête. André, en sueur, semblait exténué, des veines noires couraient autour de ses yeux, un voile de pénombre était tombé sur son regard.

"Qui ?

Revenez maître !! Il s'agit d'un message de l'Oracle !!

Me tuer ne servira à rien, juste à accélérer le pire ! Ne l'a t'elle pas compris depuis le temps ? ...

Mais non maître, c'est pas çà !! Ecoutez !! Son assistante est venue vous voir !! Revenez ! C'est important !!

... Cela fait des années que je me vide à essayer de le contenir ... mais là, j'ai trop épuisé d'un coup ! Je ne peux plus ... Il va finir par avoir le dessus ! J'aurais aimé que sa sœur soit son remède ! Il ne reste plus que Lila et Magnolia ... je ...

Mais il m'écoute carrément pas là !! Il est en plein délire !!!"

Le démon, le regard ton perdu et paniqué, se tourna vers Martshen'da et Lila.

"Y'm'fait peur là !! Z'avez une idée ?"

Chez Lila, une nouvelle vie Images?q=tbn:ANd9GcQjfhdk55ckFaUtrDIJUimddps-g_0THZnsOoS29r_-ir18q4UU

(avant la discussion entre le démon et André)

-" Merci petit démon"

Ce qui s'en suit fut moins amicale

-" Pourquoi toujours la nuit? Pourquoi vous venez troubler mon sommeil? Oui c'est à vous que je parle Martshen truc!!! Vous ne pouviez pas attendre le soleil se lever et au moins vous auriez pu nous apporter le petit déjeuner. Vous direz à votre Oracle que désormais les messages c'est le jour qu'il doit être adressé et plus la nuit!!!"

(L'instant présent)

-"Quoi? Mais qu'est ce qu'il dit?"
'Il va finir par avoir le dessus ! J'aurais aimé que sa sœur soit son remède'
-"Il parle de notre fils. J'ai du parler dans mon rêve, ça m'arrive de temps en temps. Dis lui que je suis en danger, Martshen'da est entrain de m'agresser. Oui je sais que c'est un mensonge mais ça le fera surement revenir."
Lila se tourna vers Martshen'da
-"Je t'invite à te mettre en position défense"
Elle ricana...

(HRP: Clin d’œil à Magnolia et André pour le dessin Wink

)

La jeune femme regarda Lila avec incompréhension. La réveiller ? Mais elle était réveillée quand elle était entrée… Et puis une prédiction qui attend ? Non mais attends… Venir le matin ? Avec un déjeuner ? C’était quoi ce truc ? Dans quelle maison de tarés l’Oracle l’avait-elle envoyée ? Et un démon en plus de ça ? Elle était perdue dans ce flot d’informations incohérentes. Trop. Trop à assimiler d’un coup.

Elle cligna des yeux. De quoi ? Se mettre en position de défense ? Mais pourquoi ? Elle l’attaquait ? Mais non, ses armes n’étaient même pas hors de leur fourreau… Et pourquoi ce méchant ricanement ?

Soudain, tout explosa autour d’elle…

Lorsque la fumée des explosions se dissipa, plusieurs petits démons bleus étaient apparus dans la pièce. D'aspect similaire au rosâtre mais moitié moins grand.

La vision d'André devint trouble. Il leva la tête, révélant un sourire triste.

"Désolé Lila ... pas cette fois, je ne peux pas plus, j'ai mis tout ce qui me restait !

Vous êtes sous les ordres du simulacre désormais ! Votre mission est de protéger ma bien-aimée coûte que coûte ! Je ..."

Les veines noires s'étendirent rapidement sur le visage. L'image sursauta puis disparut dans la fumée.

Le démon rose se tourna tout penaud vers Lila :

"Euh ... j'ai perdu le contact ..."

"Je rêve!!! Il me fait l'amour et il se casse!!!"
Mais madame...
"il n' y a pas de mais, il est où l'homme que j'ai aimé, l' ami aimant?"
Mais madame...
"Oui, l' homme a toujours de bonnes raisons"

Lila attristée par la disparition soudaine de son ami, s'occupa de Martshen'da :
"Vous êtes fichue pour transmettre votre message. Maintenant j'aimerais aller me coucher donc si vous pouvez me laisser"

Martshen'da était atterrée. Après une scène de ménage, elle était chassée de la maison...

Elle s’approcha de l’escalier bloqué par Lila. Vue de près, la jolie nuisette que le démon avait suscitée était beaucoup plus transparente qu’elle l’aurait cru et rien de la féminité de la jeune Elfe ne lui était caché. Comme hypnotisée, elle leva difficilement le regard vers son visage, partant de ses pieds nus et remontant son corps comme une caresse, discernant le long de sa cuisse à la peau diaphane la preuve de ses dires concernant ses récents ébats sous la forme d’une fraîche coulée de semence et plus haut ses seins fermes aux aréoles marquées dressés comme une ode à la féminité, avant de découvrir ses lèvres rosées d’une sensualité exacerbante et de finir sur son regard étincelant que la colère rendait hypnotique. Bouche ouverte, balbutiante, elle s’efforça de reprendre contenance.

« Que… Je… Euh… Vous êtes sa compagne ? Alors je peux peut-être vous délivrer le message à vous ? Ou les trois petits sbires là, ils ne peuvent pas retourner jusqu’à lui avec le message ? »

Son ton implorant fit hésiter Lila. L’affaire semblait particulièrement importante et urgente.

Ailleurs ... dans un lieux inconnu ...

Ellorelloran sortit de l'ombre et se rapprocha de son cousin qui semblait endormi, adossé au mur.

"Zak', Tu parlais tout seul ?

Non ... communication à distance !

Ah ok ... bon, tu sais que tout se fissure de partout dans l'coin ?

Tu ... déjà dit ... oui

Génial, même plus fichu de prononcer une phrase complète ! Faudrait peut être penser à se barrer d'ici ! Tu vois bien que çà foire ton truc ! T'as plus besoin de ta cousine maudite pour garder l'endroit maintenant ?

Je suis ... aussi ... maudit que toi !

C'est pas toi qui t'es retrouvé à rôtir en enfer pendant plusieurs années j'te signale !

J'ai ... vraiment tout ... raté !

Mais tu déconnes à plein tube mon pauvre ! Et ton amour pour ton elfette ? c'était du chiqué peut être ?

... Non !

Et tu as bien réussis à me ramener de l'enfer, non ?

... Oui !

Alors tu vois que tu n'as pas tout raté !! Aller, viens Zak', je t'aide !!"

Elle passa son bras sous son épaule et commença à le relever de force.

"Mais aide-moi bon sang ! Tu pèses une tonne !

Je ...

Quoi ? Zak' ?!? Zaaak' !!! Bordel on sort d'ici comment si tu t'évanouis triple andouille ?"

"mais vous êtes encore là dessus, sur votre message.
Dites toujours, j' étais sa compagne et maintenant je suis devenue le coup d'un soir. J' espère qu'il vaut le coup votre message, que ce n'est pas pour nous dire l' hiver sera rude"

Une femme pareille ? Un coup d’un soir ? Comment c’est possible ça ? Les yeux de Martshen’da ne parvenaient pas à quitter son regard furieux. Sa remarque suivante la fit sourire et son visage s’éclaira comme par magie. Ses yeux sombres prirent sous la lueur des torches un magnifique reflet mordoré et sa peau hâlée semblait en réverbérer les flammes. Elle répondit d’une voix devenue aussi chaleureuse que son visage.

« Non, ce n’est pas aussi trivial malheureusement. Mais il ne fait pas très chaud ici, ne voulez-vous pas monter vous réchauffer près du feu et que je vous explique tout là-haut ? »

Nombre de messages : 2114 Date d'inscription : 30/06/2009

Elles commencèrent à monter à l'étage, suivies à distance respectable par la marmaille des démons. Les horreurs bleues essayèrent bien de pépiller tout en montant mais l'horreur rose distribua une série de claques derrières le crâne qui ramena le silence. Son maître lui avait confié une mission et elle comptait bien l'accomplir au mieux.

Alors que tout ce petit monde arrivait dans ce qui restait du salon ...

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