les affaires internes du Monastère

Le Bailly avait déjà eu affaire à Enzo, aussi ne fut-il pas utile de mentionner qui le cherchait. Il sortit de son amant et se précipita aussi vite qu’il le put pour se rhabiller et se rendre auprès des moines qui patientaient au centre du village sous la pluie battante.
 
Il attrapa en chemin un villageois et l’enjoignit d’aller chercher les autres membres du Conseil.
 
Enfin arrivé, essoufflé, sur la place du village, il se confondit en excuses avant d’ouvrir la porte de sa demeure et y inviter les cinq hommes afin de discuter au sec.
 
A peine le temps de s’installer écoulé, ils furent rejoints par le Père et le marchand.
 

Ils attendirent alors en silence que les moines annoncent le but de leur visite.

Le Bailly opina vivement de la tête.
 

« Bien sûr mon Père. Tout est prêt pour le grand déballage et l’acquittement de nos protecteurs. Je n’ai pas assumé publiquement parce que je ne veux pas que le peuple me voit comme un dirigeant qui ordonne des meurtres devant la populace. Je voudrais qu’il me sache juste et compétent, mais pas sanguinaire. Désirez-vous m’attendre ici pendant que je fais proclamer les résultats de l’enquête ? »

« J’aurais voulu justement pouvoir réaliser ce simulacre de procès devant les deux assassins pour bien ancrer le credo dans les mentalités. Mais je ferai autrement, ce ne sera pas un souci, mon Père. De plus, je remarque que vous préféreriez une direction plus pugnace et ferme en ces lieux. Je vais me conformer à vos désirs, soyez-en certain. »
 

Le Bailly gratifia le Père Caboche d’une profonde révérence. Il ne faisait aucun doute qu’il obéirait et appliquerait le dogme de façon plus dure.

Le Père Caboche et ses frères repartirent du village de Bailly. Sur la calèche, avant de partir, les prêtres tendirent leur main aux villageois puis reprirent la route du monastère.


Le Père Caboche retournera dans ses grimoires, l'herboriste s'intéresse en ce moment à l'alchimie et Angelus aux pratiques divinatoires liées aux astres. Outre leurs rôles premiers, ils ont tous d'autres tâches.


L'inquisition et la magie? Les prêtres ne la rejettent pas, ils vont même s'en servir. . . ( )

Il la regarda glisser avec grâce puis la suivit. Marrant cet arrêt soudain de la pluie.
 
Sauna ? Oui, il connaissait, mais il lui vint à l’esprit qu’un mensonge pieux serait tellement plus adéquat…
 
« Ah non, j’en ai entendu parler mais je n’ai jamais essayé. D’accord, je te laisse me faire découvrir. »
 

Il sourit à la belle Enora, curieux de voir où elle allait l’emmener.

Sur le trajet, ils croisèrent une patrouille de soldats Drows. Dix hommes en armes, aux aguets, et un Sergent. Ils ne pouvaient pas les éviter, sinon ce serait suspect. Et comme ils étaient eux aussi montés, il n'était pas sûr qu'ils leur échappent. Ils continuèrent donc leur route jusqu'à les croiser. Savait-on jamais, ils passeraient peut-être sans problème...Mais non.

"Halte là ! Qui êtes-vous ? Que faites-vous sur ces routes ?"

" De quoi je me mêle meurtrier, lâche moi la grappe et vas voir ailleurs si j'y suis" Elle aurait voulu dire ça mais d'autres mots sortirent de sa bouche.

" Nous rentrons chez nous, nous sommes venus vendre nos fromages de chèvre au village qui se trouve un peu plus bas."


Elle prit le sergent pour un con? Enora et Braddar n'avait pas le look de paysans donc la réponse est oui.


Enora enchaîna par une question pour distraire leur curiosité

" Avez vous croisé des curés sur la route? Nous essayons de les rattraper pour les démarcher. Je veux dire de leur proposer de leur vendre nos fromages ou qu'ils nous fassent de la publicité. Les temps sont durs alors un petit coup de pouce on ne dit pas non. Hein chéri?"

Elle regarda Braddar qui était abasourdi par son mensonge (ou sa connerie )


(HRP: Si on ne passe pas, Braddar va râter ça :

Les Drows froncèrent les sourcils, mécontents d'être pris pour des idiots.

"Allons chérie, ne les taquine pas trop tu veux ? Excusez mon épouse, Lieutenant, mais comme elle vous l'a dit notre journée, bien que matinale, a été particulièrement réussie et elle est d'humeur joyeuse.


Effectivement, nous avons vu des prêtres quitter le village peu avant nous et nous espérions les rattraper, ne fut-ce que pour nous faire engager comme escorte jusqu'à leur destination. Les avez-vous croisés ? Sont-ils loin devant nous ?" 

Le regard du Sergent changea quelque peu à ce discours. Bêtement flatté à l'évocation du grade de Lieutenant dont l'avait affublé Braddar, il bomba le torse, se gonflant d'une importance inexistante.

"Oui, euh... Hem ! C'est bon citoyens, je ne vous amenderai pas pour une petite plaisanterie de rien du tout."

Il se donnait l'air magnanime.

"Mais soyez prudents à l'avenir, tous les patrouilleurs ne sont pas aussi bienveillants que moi."

Ses hommes sourirent sous cape derrière lui, amusés par son comportement changeant et l'ironie de ses propos.

"Nous avons croisé les Prêtres il y a environ deux heures maintenant. Soyez prudents. Ne quittez pas la route. On ne sait jamais sur quoi, ou sur qui on peut tomber."

Il s'esclaffa comme s'il avait fait une bonne blague avant de donner à ses hommes l'ordre de reprendre la route.


Braddar souffla.

"Hé ben ! Il s'en est pas fallu de beaucoup. Quel fat celui-là !"

Braddar suivit la belle jusqu'à destination, curieux de voir où elle vivait.


[HRP : On peut dire ça, mais j'ai pas la possibilité de voir l'image que tu as postée d'ici  La question, c'est qui donnera ce qu'ill veut en premier à son prétendant ? Enora ? Izilbêth ? Magnolia ? Gertrude ? Quelqu'un que j'ai oublié ? ]

Il soupira d’aise en l’écoutant parler, releva la tête à ses arguments et voulut parler mais à cet instant elle se caressa lentement le corps, provoquant une hausse de sa libido.
 
A quoi joue-t-elle ? Elle me repousse à chaque fois, mais elle fait tout pour m’aguicher…
 
Il sourit.
 
« Oui, c’est très agréable. J’imagine que c’est encore mieux quand tu n’as pas à t’encombrer de ces essuies… »
 

Il se laissa de nouveau aller, se couchant sur sa banquette pour laisser reposer son corps le mieux possible. Bien qu’au repos, la bosse qui soulevait l’essuie au niveau de son sexe était prometteuse. Il resta sans bouger, offert à son regard. Elle découvrit un nombre impressionnant de cicatrices sur sa peau claire, certaines plus récentes que d’autres, certaines révélatrices de très vilaines blessures. Il avait beaucoup combattu. Cet homme était un survivant.

« Donc tu peux dire que c’est le point de départ de ce que tu es maintenant. Qu’il a contribué à faire de toi qui tu es. Qu’il fut le premier moteur de ta revanche. La base. Et là il devient un symbole puissant des raisons pour lesquelles tu te bats et plus une cicatrice dont tu as honte. Et il peut être arboré comme tel. Normalement, on est fier des symboles qui nous définissent dans ce type de cas. Cette cicatrice marque le jour où tu as décidé de ne plus subir le monde tel qu’il est mais de le changer. Et ça force le respect. »
 
Il posa un regard empreint d’une profonde douleur sur Enora, comme s’il était ailleurs, comme si ses mots trouvaient un lui l’écho d’un souvenir qu’il revoyait plus que la réalité devant lui.
 

Il transpirait abondamment, les gouttes ruisselaient sur sa peau couturée de cicatrices. L’essuie autour de sa taille s’assombrissait, se gorgeant de transpiration.

Elle commençait à sérieusement l’intriguer. Était-ce juste innocent ? Ou cherchait-elle plus ? Il ne savait plus. Il se contentait de suivre le mouvement, adviendrait ce qui devrait.
 
« Et toi tu ne te tournes pas ? »
 
Lorsqu’elle lui donna satisfaction, il laissa lui aussi tomber sa serviette et entra dans l’eau. Elle était agréablement douce, d’une texture plus épaisse que l’eau de rivière. Son parfum était différent aussi. Et elle était tiède !
 
Il barbota jusqu’à Enora, posa les bras sur le rebord, appuya sa tête dessus et regarda la belle jeune femme.
 
« Tu as un sacrément chouette chez toi. Tu es vraiment bien ici. Merci de m’en faire profiter. »
 

Son regard calme et apaisé était plus clair que dans son souvenir. Sans doute parce qu’il se laissait doucement aller à un repos bien mérité.